Erreur 404 globale : les 3 scénarios qui pourraient amener à “l’explosion” d’Internet<!-- --> | Atlantico.fr
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Internet pourrait être mis à mal par plusieurs évènements.
Internet pourrait être mis à mal par plusieurs évènements.
©Reuters

Scénarios noirs

Une grande partie de nos structures contemporaines reposent sur la viabilité d'Internet. Aussi nous refusons nous à imaginer qu'une attaque massive puisse un jour en venir à bout. Plusieurs experts se sont pourtant penchés sur ce scénario. Fantaisiste ?

Imaginez: un monde sans Internet. Plus de Google ni de Facebook, finies les bonnes affaires sur le Bon Coin ou sur EBay, terminées les soirées sur Youtube ou Youporn (les chiffres ne mentent pas). Oui, à notre époque, cela parait vraiment difficile d’imaginer la disparition d'Internet. Pourtant... pourtant le scenario n'est pas à prendre à la légère.

Mais comment "casser" quelque chose qui apparait comme intangible? La question doit déjà être reposée. Si Internet n'est pas un objet, des infrastructures existent bel et bien pour nous offrir ce service. Et par définition, ces choses-là peuvent être détruites.

En premier lieu, il est tout à fait possible de s'endommager les câbles qui relaient le net dans des régions entières. Accidentellement, cela arrive même régulièrement. Aux Etats-Unis, les écureuils sont souvent cités comme une source de menace pour la connexion, car ils seraient friands des réseaux de fibre américain. Rebelote sous l'eau, où une autre menace, tapie dans l'ombre, guette les données qui passent à travers les gigantesques câbles étanches: les requins. Les squales perçoivent régulièrement ces étranges câbles comme d'appétissant hors d'œuvre, les confondants avec des poissons. Il y a peu, on estime que l'un de ces requins a fortement compliqué le réseau de l'Asie du Sud-est.

Des individus mal intentionnée pourraient alors être tentés de s'en prendre à ces câbles. Ce genre d'attaque serait efficace contre des pays disposant de peu de points d'entrée à Internet. C'est le cas de la Côte d'Ivoire ou de Malte notamment. Localement, si l'on a connaissance de l'emplacement de certains câbles stratégiques, il serait possible de gêner considérablement le réseau. Toutefois, une telle action serait improbable à l'échelle d'un pays comme la France, qui possède des dizaines de points d'entrées et de sorties, ainsi que plusieurs fournisseurs d'accès. Ces incidents ou attaques sont en outre facilement réparables, et provoquent d'ordinaire plus un ralentissement qu'une coupure du réseau.

Pour "détruire" le Web, une autre idée serait de s'attaquer aux "Points d'échanges Internet" (Internet Stock Exchange). Ces bâtiments abritent des serveurs permettant à nos fournisseurs d'accès d'échanger du trafic internet entre leurs réseaux. En un seul point sont donc concentrés une grande quantité d'éléments cruciaux pour les connexions.

La BBC est allée faire un tour du coté du Linx (London Internet Stock Exchange). Le "Point d'échange Internet britannique" est un lieu sans pancarte et sans publicité. "Tout est surveillé, nous prenons toutes les précautions nécessaires autour des barricades et autres" affirme un des responsables du lieu au média anglais. Alors certes, nul n'est à l'abri d'une catastrophe naturelle qui pourrait réduire en miette ces infrastructures et compliquer  sérieusement la connexion des internautes. Mais des "Points d'échanges Internet", il en existe des plus d'une centaine sur la planète. Et ils possèdent tous des antennes locales.

Alors qui pour relever le défi de briser l'hégémonie du net ? Les hackers ? Peut-être oui, ils sont dangereux. Très dangereux même, selon même les compagnies de sécurité, qui font leur beurre sur la question. Les pirates informatiques ont vite compris que l'extraordinaire capacité qu Web à rediriger le trafic pouvait aussi être utilisée contre lui-même. La méthode la plus commune consiste à surcharger un ordinateur, lui envoyant plus de données qu'il ne peut en gérer, d'inonder les serveurs au moyen d'un botnet. On appelle cette technique une attaque par déni de service distribué (DDoS)", explique le site de la société de logiciel Sophos.

"Nous sommes clairement confrontés à une augmentation du nombre d'attaques et à une augmentation de la taille de ces attaques", souligne Matthew Prince, le PDG du service de diffusion de contenu CloudFlare. "Ce genre d'attaques sont tellement faciles à mettre en place qu'elles sont parfois utilisés par des commerces rivaux.

En mars 2013, la toile s'est enflammée sur "la plus grosse attaque informatique de l'histoire", dirigée contre l'ONG SpamHaus, qui lutte face au spam. L'attaque qui allait détruire internet... n'a finalement pas détruit grand-chose. Le site de Spamhaus a été temporairement inaccessible et une légère congestion généralisée a été constatée sur le Web.

Le phénomène est donc en recrudescence et donne des sueurs froides aux fournisseurs d'accès comme aux particuliers. Toutefois, il apparait bien faible à l'échelle d'un Etat. Si des hackers peuvent attaquer certains sites commerciaux ou gouvernementaux, ces attaques sont condamnées à être temporaires. Gênant donc, mais pas vraiment inquiétant.

Mais un autre aspect serait le véritable point faible de la Toile : les routeurs au cœur du Web. Le site d'information Slate les décrit comme de "véritables tapis roulant du trafic Internet", prennent en charge "les paquets d'information pour les orienter au mieux dans les tuyaux du réseau, afin qu'ils arrivent à bon port". Pendant longtemps, les experts étaient persuadés que ces routeurs BPG (("Border gateway protocol") placés à différents endroits du réseau envoyaient toujours les "paquets" dans la bonne direction. Ils sont indispensables au bon fonctionnement de la toile. Ces dernières années, des experts se sont rendu compte que le trafic pouvait être subtilement redirigé à partir d'une manipulation des routeurs. Ce qui signifie donc que d'énormes données Internet peuvent être volées ou espionnées par des entités comme des agences d'espionnage, par exemple.

En France, le sénateur Jean-Marie Bockel a d'ailleurs appelé à la "grande prudence" concernant ces équipements, soulignant que certains pays songeaient à en instaurer un contrôle étatique sur ces équipements.  

Mais rassurez-vous : il est très peu probable qu'Internet disparaisse du jour au lendemain. Pour cause : le Web n'a pas de centre névralgique. C'est un empilement de différents réseaux et le pouvoir est partagé entre différents acteurs. Et finalement, le bouclier le plus efficace d'Internet, au-delà de ce millefeuille, c'est…son utilité. Qui aurait vraiment intérêt à la destruction du Web ? Pas grand monde, en vérité. Hackers, businessmen, mafieux, citoyens lambda ou politiques : tout ce joyeux monde se retrouve sur la Toile et personne ne voudrait s'en priver.

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