Emissions carbone : Une nouvelle technologie pourrait bien révolutionner l’extraction de CO2 <!-- --> | Atlantico.fr
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Une zone industrialo-portuaire à Niigata, au Japon, le 9 mai 2022. Une technologie pourrait révolutionner l’extraction de CO2, selon des chercheurs à Tokyo.
Une zone industrialo-portuaire à Niigata, au Japon, le 9 mai 2022. Une technologie pourrait révolutionner l’extraction de CO2, selon des chercheurs à Tokyo.
©Charly TRIBALLEAU / AFP

Innovation

C’est en tous cas ce qu’on peut espérer au regard des résultats présentés par des chercheurs de l'Université métropolitaine de Tokyo.

Myriam Maestroni

Myriam Maestroni

Myriam Maestroni est présidente du fonds de dotation E5T. Elle est l'ex présidente d'Economie d’Energie et Primagaz. 

Elle est l'auteure de plusieurs ouvrages majeurs: Intelligence émotionnelle (2008, Maxima), Mutations énergétiques (Gallimard, 2008) ou Comprendre le nouveau monde de l'énergie (Maxima, 2013), Understanding the new energy World 2.0 (Dow éditions). 

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Atlantico : Parmi les nombreuses innovations et recherches dans le but de limiter les impacts du réchauffement climatique, les outils servant à capturer le CO2 font régulièrement parler d’eux. Des chercheurs de l'Université métropolitaine de Tokyo ont mis au point un procédé qui serait bien plus efficace que ceux déjà mis au point. Comment fonctionne-t-il et en quoi est-il nouveau ? 

Myriam Maestroni : Avant de détailler les aspects de ce nouveau dispositif, je pense qu’il est important de rappeler que nous assistons à une accélération sans précédent du dérèglement climatique. Le dernier rapport du GIEC est extrêmement pessimiste. Cela signifie que nous devons impérativement plafonner nos émissions de CO2 dans des délais plus court que ce que nous imaginions. Selon les dernières données, il ne nous resterait que 3 ans pour désamorcer la tendance actuelle en réduisant nos émissions. 

Face à cela, l’heure n’est plus aux débats. Nous sommes aujourd’hui obligés d’agir et il faut permettre à chacun de comprendre qu’il est primordial d’utiliser tous les leviers à notre disposition. L’idée de pomper le stock de carbone dans l’atmosphère est une de ces solutions. À titre d’exemple, le DAC, pour Direct Air Capture, permet de récupérer le CO2 pour le stocker dans des couches géologiques. Ce procédé est utilisé en Islande et le CO2 peut être réutilisé par l’industrie alimentaire ou pour fabriquer des carburants synthétiques. 

La méthode mise au point par les chercheurs de l'Université métropolitaine de Tokyo est totalement nouvelle et accrédite l’idée selon laquelle l’innovation est extrêmement importante. Habituellement, il y a deux méthodes pour capter le CO2 dans l’atmosphère. La première consiste à faire passer le dioxyde de carbone dans une solution liquide alors que la seconde permet au CO2 de réagir avec des filtres absorbants. L’équipe de l'Université métropolitaine de Tokyo travaille sur un système liquide/solide qui permettrait d’atteindre une efficacité de 99%, selon leur dernier communiqué de presse. Ce CO2 est précipité sous forme d’acide carbonique à une vitesse deux fois plus élevée que dans les systèmes classiques, ce qui rend beaucoup plus efficace. De plus, le processus est réversible et permet de récupérer le CO2 afin de le réutiliser. Les intérêts sont donc multiples et cette solution semble prometteuse. 

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Quelle est l’importance de ce type de méthode pour réduire le réchauffement climatique ? Est-ce vraiment efficace ? 

L’idée d’aspirer le CO2 de l’atmosphère n’est pas nouvelle. Les systèmes actuels fonctionnent mais leur efficacité reste relative au regard des coûts de mise en œuvre. 

À l'heure actuelle, il est encore trop tôt pour évaluer et comparer méthodologiquement ce nouveau système, mais il semble prometteur. La simple idée de capter le CO2 de l’atmosphère était anecdotique il y a quelques années mais commence à intéresser de nombreux chercheurs et une course en vue d’une utilisation à grande échelle commence. C’est une véritable forme d’espoir et nous devons nous en réjouir. 

À l’heure actuelle, est-il possible de mettre en place ce procédé à grande échelle ? Quels sont les obstacles restants ?

Les équations sont économiques et technologiques. Si le potentiel de récupération est faible pour un coût élevé, cette option ne sera pas retenue.

On peut noter deux facteurs qui pourraient permettre la mise en place de ce procédé à grande échelle. Premièrement, il paraît désormais évident qu’au regard de la situation actuelle, notamment selon le dernier rapport du GIEC, nous devons mettre en place tous les moyens existants pour réduire nos émissions de carbone. Enfin, en termes d’investissements, le CO2 se vend aujourd’hui à peu près 80 euros la tonne. Elle se vendait environ 7/8 euros lors de la COP21 à Paris, en 2015. Le constat économique a donc considérablement changé. Je pense que cela pourrait nous permettre d’assister à de grands investissements dans ce secteur dans un avenir relativement proche. 

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