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"Dune (deuxième partie)" de Denis Villeneuve est à retrouver au cinéma.
"Dune (deuxième partie)" de Denis Villeneuve est à retrouver au cinéma.
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Du grand spectacle. Encore mieux que la première partie ...

Dominique Poncet pour Culture-Tops

Dominique Poncet pour Culture-Tops

Dominique Poncet est chroniqueuse pour Culture-Tops.

Culture-Tops est un site de chroniques couvrant l'ensemble de l'activité culturelle (théâtre, One Man Shows, opéras, ballets, spectacles divers, cinéma, expos, livres, etc.).
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THÈME

Et d’abord, un petit flashback…En 10191, sur la planète des sables Arrakis (Dune), seuls survivants du massacre des leurs par les troupes sanguinaires du baron Harkonnen (désormais seul possesseur de l’Epice, une substance magique qui aide à vivre plus longtemps), le jeune Paul, fils de feu Leto Atréides, le chef de la Maison des Atréides (Timothée Chalamet) et sa mère Jessica (Rebecca Ferguson) sont en fuite. Ils tentent de rejoindre les Fremen, un peuple autochtone religieux, opprimé lui aussi par les Harkonnen…

Quand Dune 2 débute, Paul et Jessica ont trouvé refuge chez les Fremen, qui érigent le jeune homme en Messie, après qu’il eut passé, avec succès, toute une série d’épreuves spectaculaires. Le gros problème est que Paul est fou amoureux de Chani, la plus belle et la plus intrépide des Fremen (Zendaya) et que la loi de ce peuple est inflexible : tout Messie doit choisir entre l’amour et le pouvoir. Malgré ses talents de combattant, Paul est-il prêt à perdre son âme, sa raison et ses sentiments pour un statut de chef, peut-être trop lourd pour lui ? Le chemin de sa réflexion sera semé d’embûches, de combats et de scènes épiques dont une chevauchée fantastique de vers géants dans le désert, et des jeux de cirque hallucinants, organisés chez les Harkonnen et restitués dans un somptueux noir et blanc, pour appuyer le côté cauchemardesque de cette société totalitaire.

POINTS FORTS

  • Devant la réussite de Dune 1, personne, pas même les studios (qui avançaient le budget) ne doutait que Denis Villeneuve réussirait son numéro 2. Le résultat est au-delà de toutes les  espérances. Non seulement cette suite est encore visuellement plus spectaculaire, plus esthétique, plus musclée et plus rythmée, mais Denis Villeneuve et ses scénaristes ont réussi à rendre le récit plus clair, tout en approfondissant les diverses dimensions du film (politique, philosophique, féministe…) et en ajoutant de nouveaux personnages. Un exploit  qui laisse pantois, unanimement, la critique hexagonale et internationale.
  • Le choix de Timothée Chalamet s’avère décidément très judicieux. L’acteur franco-américain était déjà formidable dans le n°1; mais dans cette suite, son jeu s’est encore affermi. Il a gagné en maturité et en vivacité. On ne peut que se réjouir aussi d’une présence plus importante ici de Zendaya en Chani.  Dans ce volet, la sculpturale comédienne, danseuse et chanteuse américaine laisse au spectateur le temps de se rendre compte de la précision et de l’intériorité de son jeu.
  • L’enrichissement du casting. Les amateurs de castings prestigieux vont être comblés. Pour cette suite, Denis Villeneuve a engagé d’autres pointures dont la française Léa Seydoux, dans un rôle très troublant, et Austin Butler, la star dElvis, qui incarne apparemment avec une folle délectation, un redoutable psychopathe aussi chauve qu’imberbe, aussi rapide qu’impitoyable.

QUELQUES RÉSERVES

Aucun bémol.

ENCORE UN MOT...

Comment décrire le choc que provoque ce Dune 2 sans multiplier les superlatifs ? Comme on l’a écrit plus haut, il est plus monumental que le numéro 1, plus fastueux, plus mouvementé, plus ambitieux, plus riche en stars aussi. Les studios Warner et Legendary Pictures peuvent être contents: ils  n’ont pas lâché 120 millions de dollars à Denis Villeneuve  pour rien. Tourné dans les studios de Budapest et les décors naturels d’Abu Dhabi et de la Jordanie, Dune 2 est un « hyperspectacle », dont pas une de ses 170 minutes n’est décevante ou superfétatoire. Et n’ayez aucune crainte d’être largué. Ce Dune 2, tout SF soit-il, est en totale  résonance avec notre temps.  On y parle écologie, fascisme, féminisme, colonialisme et fondamentalisme religieux. Il y est même question, mais oui, d’amour, car l’un des autres « musts » de ce film incomparable qui se déroule en 10191, est que l’I.A. n’a pas triomphé : on sent battre un cœur à l’intérieur de chaque personnage.… Virtuose, pharaonique et fascinant, on vous dit…

UNE PHRASE

  • « Un de mes objectifs était d’amener les gens à la lecture des livres de Frank Herbert…On saura le 28 février si je l’ai atteint ». (Denis Villeneuve, réalisateur)
  • " Même si j’avais souvent du sable dans les yeux et que les journées me semblaient interminables, mon excitation n’a jamais faibli. Souvent, dans des blockbusters comme celui-ci, on finit par perdre en concentration, et donc en subtilité. Avec Denis Villeneuve c’est impossible. Il est présent pour chaque acteur » (Zendaya, comédienne).

L'AUTEUR

En dépit d’un long métrageUn 32 août sur terre, retenu pour représenter le Canada aux Oscars 1988 dans la catégorie « Meilleur film en langue étrangère », malgré aussi un second long sélectionné  par une quarantaine de festivals, Maelström, réalisé en 2000, Denis Villeneuve, né le 3 octobre 1967 à Bécancour au Canada n’a rien dit à personne, pendant longtemps, ou à peu près rien.

Cest avec son quatrième opus, Incendies– un drame adapté de la pièce à succès de Wajdi Mouawad – quon a commencé à voir en lui un réalisateur « qui compte ». Le New York Timesconsidéra même son film comme l’un des dix meilleurs de l’année 2011. Dès lors accueilli dans le cercle très fermé des cinéastes stars dHollywood, Denis Villeneuve n’en est plus jamais sorti.

En 2015, après les très remarqués Prisonerset Enemy (2013), son thriller daction Sicario sur les cartels mexicains se retrouve en compétition pour la palme d’or à Cannes. En 2016, il se tourne vers la science-fiction qui le fascine depuis son adolescence. C’est d’abord Premier contact, adapté d’une nouvelle de Ted Chiang et qui reçoit huit nominations aux Oscars.

Puis en 2017, Blade Runner 2049, la suite du film culte inspiré du roman de Philippe K.Dick réalisé par Ridley Scott en 1982. Malgré son succès mitigé, ce blockbuster vaut au réalisateur d’être choisi par le Studio Legendary Pictures pour tourner Dune, qui se trouve être un de ses livres de chevet. Le film crée l’évènement. Il va totaliser près de 435 millions de dollars de recettes à travers le monde (pour une mise d’environ 3 fois moins) et attirera pour le seul Hexagone, plus de 3,1 millions de spectateurs. C’est dire si sa suite était attendue. Fera-t-elle encore mieux? Réponse dans quelques mois. Mais on est prêt à parier (cher) que oui ! Un numéro 3 serait déjà en route. Mis en scène par Denis Villeneuve? Pour l’instant le mystère est entier…

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