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L'affaire DSK vue du monde arabe
DSK : "Une misérable affaire d'adultère ! »
Dominique Strauss-Kahn comparaît à nouveau lundi devant la justice à New York pour une audience lors de laquelle il plaidera coupable où non coupable des accusations de crime sexuel qui pèsent sur lui. Le facteur religieux pourrait être utilisé dans ce pays communautaire où la victime supposée est musulmane. De l'autre côté du globe, les pays musulmans, eux, ne s'enflamment pas pour cette « petite affaire d’adultère » .
Atlantico : Les pays arabes suivent-ils les frasques de DSK avec intérêt ?
Elias Masboungi : La vie privée des hommes politiques dans le monde arabe en général n'est pas étalée sur les pages des journaux. Il y a dans les sociétés musulmanes une espèce de halo de protection autour de la vie privée en général et en particulier de celles des hommes politiques. Et je parle aussi bien des pays à 100% musulmans comme de ceux où coexistent musulmans et chrétiens - comme au Liban, en Égypte en Syrie ou en Irak...
Cependant, si DSK avait un acteur ou une actrice remarié(e) pour la quatrième fois avec une histoire de viol ou de violence avérée... On en aurait sans doute parlé davantage. Mais aujourd'hui, DSK ne mérite qu'un commentaire dans les faits divers. On en reparlera s'il y a des conséquences politiques définitives graves ou s'il est innocenté...
Le fait que la présumée victime soit musulmane réveille-t-il l'intérêt des pays du Golfe?
Ça n'est pas important du tout. Chez les Saoudiens, l'Islam d'Afrique est presque un autre islam que le leur. Ce qui fait que, pour eux, la victime africaine pourrait être animiste ou chrétienne ce serait identique...
Et le fait que DSK soit occidental ?
En fait, le fait même que DSK soit Juif n'entre pas en ligne de compte. Son extraction ne dérange personne. Pour les Saoudiens, DSK est Français. Bien sûr, s'il s'était exprimé sur Israël, les journaux auraient rappelé le fait qu'il est Juif. Mais pas pour ce que l'on considère comme un cas d'adultère... Vous savez, on déplore cinquante tués par jour dans les rues arabes. Trois pays sont en train de faire leur révolution. Deux l'ont déjà faite ! L’Arabie saoudite craint ce qui se passe à ses frontières au Yémen d'un côté et dans le Golfe de l'autre... Les gouvernements n'ont qu'une chose en tête : promettre des réformes. Ou réprimer ! Et certainement pas l'histoire de DSK qui se fait une soubrette dans une chambre d'hôtel...
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