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Dommage : William Gadoury, l'ado qui croyait avoir découvert une cité maya perdue, s'est sans doute trompé…
©Agence spatiale canadienne

Ma y'a pas

C'était une belle idée et une belle histoire. Mais à y regarder de plus près, ce n'était pas plausible.

L'histoire a fait le tour du monde. William Gadoury, un jeune Québécois de 15 ans, aurait découvert une nouvelle ville maya perdue. Il aurait émis l'hypothèse que les Mayas, férus d'astronomie et d'astrologie, auraient décidé la position de leurs villes pour se situer en-dessous des principales constellations du ciel. Pour confirmer cette hypothèse, il a en effet trouvé beaucoup de villes qui s'alignaient avec des étoiles à fortes luminosité—mais une grande constellation semblait ne pas avoir sa ville. Gadoury a fait du lobbying pour que l'Agence spatiale canadienne observe ce lieu avec un satellite—et il a vu ce qui ressemblait à des structures faites par l'homme.

Une belle histoire, et sans doute un jeune homme précoce dont il faut admirer la curiosité et le zèle, mais une histoire sans doute fausse. Comme l'ont montré plusieurs sites après coup, tels Gizmodo, Wired, et le Washington Post, cette théorie, malgré les images spatiales d'un beau carré, ne tient pas la route.

D'abord, le constat de départ -le nombre de villes alignées avec des constellations- est sans doute trompeur. En effet, au sommet de la civilisation maya, la région était très densément occupée, avec de nombreuses implantations un peu partout. Le fait de trouver des villes qui s'alignent avec des constellations est plus probablement une coïncidence.

Mais alors, quid de cette photo satellite, avec ce beau carré ? Il s'agit très probablement d'une milpa—une clairière prise dans la forêt pour la récolte de maïs, typique de l'agriculture mésoaméricaine—laissée en jachère depuis un moment, explique Thomas Garrison, anthropologue à l'University of Southern California-Dornsife.

Une histoire triste, mais révélatrice. Triste pour le pauvre William ; l'adolescent s'est retrouvé balloté par les vents médiatiques, d'un jour à l'autre adulé pour sa précocité puis, une fois son hypothèse démontée, publiquement humilié. Presque tous les experts interrogés par la presse, avec raison, s'empressent de louer l'esprit d'initiative et l'intelligence de William qui, même si son hypothèse s'est avérée fausse—ce qui arrive à tout scientifique, y compris les plus chevronnés—a montré un esprit d'initiative et de recherche très impressionnant.

Une histoire révélatrice, aussi. Du processus scientifique d'abord, car c'est comme cela que ça marche : on formule une hypothèse, elle est testée par le reste de la communauté scientifique, et ne peut être validée qu'après les tests. mais aussi de l'emballement médiatique, autour d'une histoire, trop virale, trop charmante, pour que les médias résistent à l'envie de la promouvoir sans la vérifier…

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