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Distribution des carburants en France : monopole ou concurrence ?
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Ne venez plus chez eux par hasard

La hausse du prix du carburant et la détention d'un éventuel monopole par certaines compagnies pétrolières font débat. Jean-Louis Schilansky, le président de l'UFIP, apporte certaines précisions à l'article publié récemment sur Atlantico par Thomas Porcher.

Thomas Porcher a raison quand il constate que les enseignes des compagnies pétrolières et des indépendants représentent  60% du nombre des  stations service en France. Ce chiffre recouvre toutefois des modes d’exploitation des stations-service très variés, allant de la station-service, PME exploitée par son propriétaire à la station d’autoroute exploitée par une compagnie pétrolière avec un contrat de concession... Les 40% restant sont constitués des stations-service de la grande distribution (GMS).

En conclure que les compagnies pétrolières, et l’une d’entre elles en particulier, sont de ce fait en position monopolistique, est néanmoins une erreur. C’est ignorer la disparité considérable existant dans la taille des stations service en France : une petite station de village ou de bord de trottoir à Paris vend quelques centaines voir quelques milliers de litres par jour, quand une station de grande surface vend des dizaines de milliers de litres par jour. En fait, on retrouve dans la distribution de carburant, la même disparité de taille que dans le commerce, de la petite épicerie à l’hypermarché…

Il  y a plus de trente ans, la grande distribution a choisi de faire de la vente de carburant un produit d’appel. En pratiquant des prix bas, elle a su attirer les clients dans ses magasins situés à la périphérie des villes et développer des volumes de ventes considérables. Cette politique de prix explique la part de marché détenue aujourd’hui par les GMS.

Fin 2011, cette part de marché est de 62%, ce qui signifie que 62% des volumes de carburant vendus en France le sont par la grande distribution. C’est cela qui autorise à dire que « ce secteur fixe le tempo ». Ces chiffres ne sont pas « volontairement grossis » ; ils sont la réalité des volumes distribués.

La part de marché des réseaux de distribution des compagnies pétrolières (Total, BP, Esso, Shell , Agip …) et des distributeurs indépendants (Avia) est de 38% à fin 2011, en baisse continue depuis les années 1980 et le leader Total en assure environ la moitié. Difficile de parler ici de position monopolistique.

Ainsi, la situation des réseaux des compagnies pétrolières en France estfortement concurrentielle et ceci est  vérifié par le fait que les prix des carburants hors taxes en France sont parmi les plus bas d’Europe. Deux grandes compagnies internationales, Shell et BP, ont d’ailleurs décidé de se retirer du marché en vendant à des tiers la quasi-totalité de leur réseau. Cette concurrence très vive, c’est tant mieux pour les consommateurs français.

J’espère sincèrement que ces précisions permettront de mieux appréhender notre industrie.

Cet article fait référence aux articles :
Hausse du prix de l'essence : Total, profiteur ou bouc émissaire ? , par Thomas Porcher sur Atlantico.fr
Total : réputation déplorable, pédagogie impossible, par Stéphane Lauer sur LeMonde.fr

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