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Dick Cheney, le Dark Vador de la politique américaine
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L'ex-vice président de George W. Bush revendique fièrement son surnom dans ses Mémoires parues récemment aux États-Unis. Il revient notamment sur le 11 septembre 2001.

Gilles Klein

Gilles Klein

Gilles Klein,, amateur de phares et d'opéras, journaliste sur papier depuis 1977 et en ligne depuis 1995.

Débuts à Libération une demi-douzaine d’années, puis balade sur le globe, photojournaliste pour l’agence Sipa Press. Ensuite, responsable de la rubrique Multimedia de ELLE, avant d’écrire sur les médias à Arrêt sur Images et de collaborer avec Atlantico. Par ailleurs fut blogueur, avec Le Phare à partir de 2005 sur le site du Monde qui a fermé sa plateforme de blogs. Revue de presse quotidienne sur Twitter depuis 2007.

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La sortie d'In My Time : a personnal and political memoir, la (longue : 576 pages) autobiographie (écrite avec sa fille Liz) du républicain Dick Cheney, ancien-vice président aux côtés de George Bush n'est pas passée inaperçue aux USA. Il faudrait plutôt parler d'hagiographie tellement Cheney y prétend avoir toujours eu raison.

Le livre commence, bien-sûr, 10e anniversaire oblige, par le récit de son évacuation, manu military, de son bureau de la Maison Blanche, le 11 Septembre 2001, lorsque le Secret Service chargé de la protection présidentielle avait été informé qu'un avion se dirigeait vers Washington. Avion qui, finalement, frappera le Pentagone.

Le second de Bush évoque aussi sa belle réussite : fils d'un agent du ministère de l'Agriculture, qui a pu étudier dans la célèbre université de Yale grâce à une bourse, (en échappant au service militaire, ses critiques ne l'oublieront pas), avant de faire ses débuts à la Maison Blanche du temps du président Nixon.

On le retrouve ensuite aux côtés de George Bush père comme ministre de la Défense de 1989 à début 1993. Puis il dirige la société de services Halliburton, où il fait merveille jusqu'en 2000, en utilisant son réseau de d'ex-ministre de la Défense pour obtenir des contrats juteux. Il est enfin le vice-président de Bush fils de début 2001 à début 2009.

Beau parcours qu'il détaille sans aucun état d'âme tout en s'en prenant à certains autres républicains influents, Colin Powell, ou Condoleezza Rice. Comme le résume bien le titre de Radio Canada "Dick Cheney persiste et signe".

Au passage il attaque le vénéré président républicain Ronald Reagan à qui il reproche d'avoir fait libérer les otages de l'ambassade américaine à Téhéran en donnant des armes aux Iraniens. Il regrette aussi que Reagan ait déclaré ignorer que l'argent de ventes d'armes avait servi à soutenir les milices de la Contra au Nicaragua. Une ignorance qui trouble Cheney.

Radio-Canada ajoute que : "L'ex-vice-président demeure convaincu que l'administration Bush avait raison de déclarer la guerre à l'Irak et maintient que Saddam Hussein entretenait des liens avec le réseau Al-Qaïda."

En France, même analyse que dans beaucoup de journaux américains, comme le souligne un article du Figaro titré "De Guantanamo à l'Irak, Dick Cheney ne regrette rien" où on lit qu'il "n'a aucun regret, ni sur la guerre en Irak ni sur les méthodes d'interrogatoire musclées. En 2007, il aurait même volontiers bombardé la Syrie. En revanche, le «faucon» de l'Administration Bush a quelques comptes à régler avec ses ex-collègues."

Cheney n'épargne pas totalement Bush, expliquant qu'il n'était pas d'accord avec le Président lorsque celui-ci a décidé de sauver le grand constructeur américain General Motors de la faillite, en y investissant 13,4 milliards de dollars remarque le quotidien Detroit News.

Par contre, contrairement aux promesses selon lesquelles l'ouvrage devait secouer Washington, on n'y trouve aucune révélation. Cheney salue l'intervention en Irak, applaudit des deux mains le camp de Guantanamo "sûr, sécurisé et humain", approuve la torture, mais n'explique pas pourquoi l'administration Bush n'a pas été plus efficace et n'a pas réussi à empêcher les attentats du 11 Septembre 2001.

Cheney ne dit pas non plus, pourquoi il considérait en 1994, que l'armée américaine avait raison de ne pas aller jusqu'à Bagdad pour déloger Saddam Hussein pendant la première guerre du Golfe, alors qu'il sera un fervent partisan de l'intervention en Irak menée par le fils Bush justifiée par des armes de destruction massives que l'on n'a jamais trouvées, remarque le New York Times.

Notons que les critiques de Cheney lui reconnaissent quand même quelques mérites. Ainsi contrairement à certains républicains qui ont actuellement le vent en poupe comme Michele Bachmann et ses semblables qui "pourfendent les homosexuels et les disciples de Darwin. Dick Cheney, lui, n'a jamais renié sa fille lesbienne et il se fiche probablement de savoir si l'homme descend du singe ou s'il résulte d'une création miraculeuse."constate le canadien Le Devoir.

"Il est vrai que le duo Bush-Cheney avait été porté au pouvoir par une coalition formée d'ultras du capitalisme, du militarisme et de la religion, mais Dick Cheney n'abusait pas des bondieuseries. Au contraire, il invoquait volontiers le «côté sombre de la force», ce qui a lui a valu le surnom de «Dark Vador», qui est le nom du diable dans la mythologie imaginée par George Lucas" ajoute le journal francophone. 

"Une bonne partie de la presse américaine se déchaîne contre Dick Cheney ces jours-ci, le qualifiant de manipulateur et d'ambitieux, lui reprochant de s'être enrichi en faisant la navette entre le pouvoir et la société Haliburton. Le US News and World Report le dépeint comme «un guerrier qui n'a jamais porté l'uniforme, mais qui ne déposera jamais les armes»".

Cruelle ironie, le vice-président le plus puissant de toute l'histoire des États-Unis aux yeux de certains, le faucon de l'administration Bush, le va-t-en-guerre qui voulait bombarder un réacteur nucléaire syrien en 2007, a réussi à échapper à ses obligations militaires dans sa jeunesse.

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