Destinations dupes : ces voyages qui permettent d’éviter flots de touristes et matraquage des prix tout en gardant le frisson de l’original<!-- --> | Atlantico.fr
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Cette photo prise le 11 décembre 2023 montre des bateaux d'excursion retournant à El Nido, dans la province de Palawan.
Cette photo prise le 11 décembre 2023 montre des bateaux d'excursion retournant à El Nido, dans la province de Palawan.
©Ted ALJIBE / AFP

Spots incontournables

Les destinations dénommées « dupes » sont des destinations qui possèdent des caractéristiques proches des destinations phare, des « spots incontournables », mais dans des lieux moins fréquentés.

Guy Raffour

Guy Raffour

Guy Raffour est le fondateur du Cabinet Raffour Interactif, spécialisé dans les études dédiées au secteur du tourisme depuis 1988. Son site :  www.raffour-interactif.fr

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Atlantico : Que représentent les destinations dites « dupes » ? 

Guy Raffour : Les destinations dénommées « dupes » sont en fait des destinations qui possèdent des caractéristiques proches des destinations phare, des « spots incontournables », mais dans des lieux moins fréquentés. Cela peut être une plage méconnue sur le même littoral, un centre-ville pittoresque moins médiatisé à quelques kilomètres, une randonnée tout aussi dépaysante dans une vallée proche, un patrimoine historique de qualité mais plus confidentiel, une île proche et tout aussi belle, une petite station donnant accès à un domaine etc.

Quels sont les avantages de ces destinations « dupes » ?

Tout le monde y retrouve son compte, les territoires comme les touristes.

Les territoires qui souhaitent mieux répartir les flux de touristes répartissent plus équitablement la manne touristique. Ils créent de plus en plus de « routes thématiques » autour de peintres/ écrivains/ poètes, de produits agricoles et du terroir (blé, vin, cidre, fromages, etc.) de lieux de mémoire, de villages de caractère etc. Ces thématiques concourent à ouvrir le champ des possibles pour toutes les destinations de par la richesse de leurs contenus valorisé, même moins connus et moins fréquentés car le thème les relie alors.

Pour les touristes, se rendre dans des lieux « dupes » évite l’affluence et permet surtout de partir avec un budget plus réduit. Cela permet d’avoir plus de choix dans les moyens de transport et l’hébergement. Le développement de locations entre particuliers a d’ailleurs accentué ces destinations moins connues grâce à leur maillage sur tous les territoires.

Est-ce une tendance nouvelle ?

Il existe une motivation de plus en plus importante pour nombre de touristes de visiter des lieux hors sentiers battus, plus authentiques, moins catalogués par tous les acteurs du voyage, moins présents sur Instagram et autres réseaux sociaux. On est alors davantage dans ce que le tourisme offre de plus intéressant en termes de découverte. L’accueil des habitants et des professionnels est alors plus qualitatif grâce à des flux plus limités.

J’ai toujours, pour ma part, recommandé à tous les Français désireux de partir de rechercher ces lieux qui sont classés comme plus secondaires mais très intéressants pour toutes les raisons invoquées ci-dessus. 35% des Français de 15 ans et + ne sont pas partis en 2023, pour la moitié d’entre eux pour des raisons financières. Ces destinations peuvent aider au départ par leur budget réduit et leur meilleure disponibilité et surtout bien-être.

La pandémie a-t-elle accentué cette tendance ?

La pandémie a créé de nouvelles tendances de consommation touristique. Les touristes ont recherché des destinations avec plus d’espaces verts, plus d’accès à la nature, plus calmes, avec des hébergements plus spacieux où se retrouver avec ses proches et amis. Ils ont cherché, et ceci s’est maintenu, davantage à « 360 degrés » sans a priori sur les lieux à partir du moment où l’essentiel de leur désir était assouvi (faire du sport, des balades, bien manger, se reposer, visiter des lieux patrimoniaux etc.). Ils ont recherché également davantage en « 4 saisons », par exemple la montagne l’été, la mer en hiver et moins loin, la distance ne signifiant plus dépaysement ce qui est une avancée pour la baisse du transport carboné.

Cette ouverture d’esprit pour leurs vacances est bien une tendance qui s’est amplifiée aussi sur des départs en « ailes de saison », ou hors vacances scolaires pour ceux n’ayant pas d’enfants scolarisés. L’originalité de la destination apparaît comme un atout, c’est un changement de paradigme important.

Guy Raffour, fondateur en 1988 du Cabinet Raffour Interactif, spécialisé dans les études dédiées au secteur du tourisme.

Il vient d’éditer son Baromètre annuel 2024 « Courts séjours, vacances et E-tourisme »  www.raffour-interactif.fr

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