Des heures polarisées, des aiguilles "rattrapantes", des minutes chiffrées : toute l'actu horlogère...<!-- --> | Atlantico.fr
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Les heures de la dernière montre A. Lange & Söhne s'affichent en séquences de chiffres "sautants" et non plus avec des aiguilles.
Les heures de la dernière montre A. Lange & Söhne s'affichent en séquences de chiffres "sautants" et non plus avec des aiguilles.
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Et aussi : la montre la plus compliquée du monde et une montre-réveil qui s'attache au doigt.

Grégory Pons

Grégory Pons

Journaliste, éditeur français de Business Montres et Joaillerie, « médiafacture d’informations horlogères depuis 2004 » (site d’informations basé à Genève : 0 % publicité-100 % liberté), spécialiste du marketing horloger et de l’analyse des marchés de la montre.

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La bonne heure au doigt et à l’œil, mais pas à l'oreille

Rien de plus dérangeant qu’une sonnerie de réveil qui ne nous concerne pas. Et rien de plus perturbant qu’une sonnerie de réveil qu’on n’entend pas. Pour les couples comme pour les durs d’oreille, une solution amusante : le réveil au doigt. C’est un concept du designer Fandi Meng, qui a imaginé deux anneaux rechargeables sur une base qui permet d’en programmer les heures de vibration. On enfile au bout du doigt le Vibrating Rong Alarm Clock en s’endormant pour se réveiller aux sollicitations de ses vibrations, sans réveiller l’autre et sans excuses de nature auditive pour les "pannes d’oreiller". On assure ainsi la tranquillité de ménages et la sérénité des pointages : les couples et les patrons disent merci à Fandi Meng, qui mériterait un prix Nobel de la Paix…



Panerai : le grand chic militaro-immersif

Les nageurs de combat italiens de la Seconde Guerre mondiale coulaient les bateaux de guerre britanniques avec une montre Panerai au poignet : il n’en fallait pas plus pour faire de ces "instruments militaires" une légende de la montre contemporaine. Devenue marque de luxe, Panerai décline à l’infini les codes de sa génétique immersive, qu’on retrouve dans sa nouvelle PAM 427 [notez au passage : c’est plus classe quand la montre n’a qu’une référence chiffrée]: un solide boîtier "coussin", ni rond, ni carré, mais un peu des deux ; un cadran très dépouillé dont la vocation "instrumentale" est confirmée par deux compteurs sur fond noir ; une couronne de remontage protégée par une arche de verrouillage.

Du Panerai grand style, plus nautique que subaquatique, mais avec deux additions à la rusticité des modèles de base. D’abord, une réserve de marche linéaire : sous les huit jours du cadran, un curseur qui indique le temps de marche pendant lequel la montre fonctionnera sans être remontée (ce qui est un peu bizarre pour une montre automatique, mais ça fait chic !). Ensuite, une aiguille "rattrapante" : ce chronographe, dont les poussoirs sont à gauche du boîtier en titane, a deux grandes aiguilles au centre du cadran (une blanche et une bleue) pour mesurer deux temps successifs (c’est utile dans un cadre sportif). On parle d’une aiguille "rattrapante" parce que la bleue "rattrape" la blanche et s’y superpose quand on la remet à zéro à la fin du temps à chronométrer. Comme pratiquement toutes les Panerai, cette Luminor 1950 Rattrapante huit jours est en série limitée (500 exemplaires)…

Richard Mille : l'instrument le plus compliqué du monde

C’est peut-être la prodigieuse inutilité de cette montre qui la rend fascinante : à l’âge de l’électronique embarquée, des GPS et des ordinateurs de bord, quand les pilotes de jets militaires voient s’afficher les données "tête haute" (sur l’écran de leur casque), à quoi peut bien servir cette RM 039 "Aviation" E6-B, un chronographe capable de tout calculer mécaniquement ? Le jeu des lunettes fixes et tournantes fait office de règle à calcul à l’ancienne pour convertir à peu près n’importe quoi : les kilomètres en miles nautiques ou en miles terrestres, les litres en gallons américains ou en gallons impérieux [calcul de la consommation, mais les experts convertiront aussi les devises pour évaluer le prix du carburant !], les mètres en kilos, en pieds et en livres, les températures, les altitudes et quasiment tous les problèmes liés à la distance, à la vitesse et au temps [sachant que la vitesse réelle est fonction de la température de l’air et de l’altitude]. Fantastique, avec plus d’un millier de composants pour le mouvement – ce qui en fait la montre sportive la plus compliquée du monde ! Le tout avec une qualité de finitions absolue et des raffinements de haute horlogerie qui poussent le prix de cette montre très au-delà du million d’euros : bien entendu, tous les fous volants milliardaires en veulent une pour s’envoyer en l’air et cette RM 039 est déjà sur liste d’attente !



Corum : le tour du monde en vingt-quatre fuseaux

La montre à multiples fuseaux horaires est un exercice classique pour les maisons suisses. La nouvelle Admiral’s Cup Jour/Nuit de Corum innove cependant par son choix d’un affichage par mappemonde (une carte vue du pôle nord) qui permet de découvrir d’un seul coup d’œil tous les fuseaux horaires. Un disque tournant transparent porte la pointe de flèche qui va indiquer le fuseau horaire qu’on veut afficher, mais la partie "fumée" de ce disque précise les régions de la planète qui sont dans la nuit par rapport à l’heure UTC qui sert de référence mondiale (Paris est UTC + 1 ou 2 selon les saisons). Cette Admiral’s Cup de grand voyageur a conservé les marqueurs identitaires d’une collection lancée voici plus d’un demi-siècle : boîtier dodécagonal (12 pans) de 48 mm en titane et pavillons nautiques traités en noir et blanc (Jour/Nuit ?) sur le rehaut (chaque pavillon correspond au chiffre de l’heure dans l’alphabet nautique international). La touche contemporaine est assurée par la lunette et les inserts de caoutchouc. Le mouvement est automatique et les aiguilles "squelettées" pour permettre une lecture de la mappemonde qu’elles survolent. Il n’y aura que 150 pièce dans cette série limitée, et c’est dommage parce qu’il y a beaucoup d’élégance et d’intelligence dans cette montre.

A. Lange & Söhne : la tradition d’une avant-garde allemande

Généralement, il n’y a pas plus traditionnel, voire conservateur, que les montres mécaniques A. Lange & Söhne, temple du savoir-faire horloger allemand depuis plus d’un siècle et demi. Sauf que, de temps en temps, la vieille dame avale un élixir de jeunesse et se met à danser sur des rythmes plus contemporains. Avec la collection Zeitwerk, un frisson avant-gardiste inattendu (design et affichage de l’heure, sur une base mécanique impeccable) a saisi la manufacture saxonne : les heures s’y affichent en séquences de chiffres "sautants", et non plus avec des aiguilles, dans un ballet spectaculaire équilibré par la ronde des secondes et l’affichage de la réserve de marche. Dans sa nouvelle version "grainée", le cadran en or repoussé à la main crée de superbes effets de lumière, qui contrastent parfaitement avec la rigueur des guichets où défilent heures et minutes comme avec le cercle argenté des secondes. Cette décoration se retrouve sur le mouvement de la montre, visible à travers le fond saphir de la montre. Un chef-d’œuvre d’équilibrisme esthétique, dans une logique rupturiste qui prouve qu’on peut (on doit) toujours repousser les frontières de sa propre créativité. Une montre en série limitée (30 pièces) à découvrir dans la nouvelle boutique de la marque, rue de la Paix, à Paris…



BRM : la nostalgie des vélos Solex

Manufacture française de type alternatif (du Made in France qui fait un pied de nez au Swiss Made), BRM a une spécialité : les citations de l’univers mécanique sur deux ou quatre roues dans un cadre horloger. Le nom de Solex cumule un double héritage dans ce domaine : c’est une référence pour les carburateurs (et même pour les carburants, avec la fameuse Solexine) et pour les vélos à moteur (le célébrissime Vélosolex). Les méchantes langues disent même que le nom de Solex (déposé en 1905) aurait inspiré le nom de Rolex (déposé trois ans plus tard) ! Bref, avec Solex, on baigne dans une légende qui fleure bon le gaz d’échappement et BRM se devait de lui rendre hommage : le nouveau chronographe V12 (44 mm) porte des gros chiffres comme une voiture de course, des aiguilles taillées comme des pièces automobiles, des poussoirs conçus comme des pistons automobiles et des « cornes » (anses du bracelet) allégées comme des longerons automobiles. Que demander de plus à une légende transposée au poignet ? Son prix : 6 500 euros – le prix d’un Solex de collection vintage

Toute l’actualité des marques, des montres et de ceux qui les font, c’est tous les jours dans Business Montres & Joaillerie.

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