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Des Français de plus en plus entreprenants...
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Innovation

Autrefois à la traine de la "Silicon Valley", les entrepreneurs français comblent peu à peu leur retard. Avec le développement d'Internet, ils sont plus ouverts à l'innovation et davantage prêts à conquérir le monde.

Marylène Delbourg-Delphis

Marylène Delbourg-Delphis

Marylène Delbourg-Delphis est l'une des premières femmes européennes à s'installer dans la Silicon Valley, elle a aussi été P-D.G. de deux autres sociétés américaines (Exemplary, acquise par Persistent Systems et Brixlogic, acquise par Diebold).

Consultante en stratégie et management, facilitatrice M&A, membre du conseil d'administration, advisor ou P-D.G. intérimaire, elle a assisté comme une trentaine de start-ups (infrastructure, cloud, services en ligne et social media).

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Quand on vit comme moi dans la Silicon Valley, on a tendance à oublier le reste du monde, parce que ses habitants viennent vraiment de tous les continents, chacun y soufflant son propre vent de créativité. La Valley est une novopolis de banlieues couverte de capteurs prêts à récupérer le rayonnement de toute innovation pour le convertir en une autre forme d'énergie, celle des... entrepreneurs.  Les découvertes y sont constantes, et on y retrouve même parfois le sens profond d’un mot français...

Quand les Américains s'accaparent un terme français

Lorsque je m'y suis installée en 1987, c’est avec un certain étonnement que j’ai entendu le mot entrepreneur dans l'acceptation moderne que lui avait donné Jean-Baptiste Say, alors que dans la France des années 1980, on parlait plutôt de "chef" ou de "patron" d'entreprise. On mettait l'accent sur la personne aux commandes, sur son autorité et sa capacité à donner des ordres. Quant à l'entreprise, c'était, d'une part, un lieu, et de l'autre, une notion juridique, la structure dans laquelle on exerce une activité économique.

Pour moi, entendre ce mot entrepreneur sous un autre ciel, prononcé avec un accent américain par Guy Kawasaki, a été une révélation. Voilà, j'étais un entrepreneur. Après avoir passé, en bonne Normalienne, un peu de temps dans l'Éducation nationale, puis dans la presse, me demandant toujours si ce que je faisais cadrait avec ce qu'on attendait de moi, de me savoir définie comme un entrepreneur a eu un effet libérateur. Le terme véhiculait une action, celle de commencer quelque chose, de mettre en œuvre un projet concret. Je pouvais me tourner résolument vers l'avenir, et oublier le poids que représentait le fait d'être l'une des premières femmes dans la high-tech en France. Nous n’étions pas très nombreuses non plus dans la Valley, et même si j'avais la singularité d'être française, il s’ouvrait devant moi un espace d’air respirable suffisamment vaste

Les choses bougent en France

Vivre aux Etats-Unis m'a libérée des carcans dont je me sentais prisonnière (à tort ou à raison) en France — où je ne pensais pas revenir pour des raisons professionnelles. Le destin m'a pourtant ramenée dans mon pays d'origine : en 2006, j'ai traduit pour les éditions Diateino, par amitié pour Guy Kawasaki, The Art of the Start, sous le titre L’Art de se lancer, le guide tout terrain pour tout entrepreneur. J'ai alors été frappée  par le succès du livre en France. Clairement, les choses évoluaient, comme le confirmait aussi la notoriété croissante de la conférence Le Web.

Cela dit, ce n'est vraiment qu'en 2010 que j'ai personnellement compris combien la France avait changé, lorsque Louis Montagne m'a invitée à participer à une table ronde de l'Open Forum, et dans la foulée, à faire une conférence à La Cantine : j'ai découvert des entrepreneurs ouverts au monde, passionnément engagés dans leur projet de start-up, sans peur du risque. Bref, j'ai rencontré des possibilitaires indifférents aux obstacles à l'innovation que dressent ceux que Jean-Gabriel de Moléon appelait en 1837, les "impossibilitaires", ceux qui savent tout et sont les gardiens du statu quo.

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