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Des églises incendiées en France. Pourquoi ce silence ?
Des églises incendiées en France. Pourquoi ce silence ?
©Christophe PETIT TESSON / POOL / AFP

Quo Vadis

Pour certains, il s’agit de feux de joie.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Une église vient de brûler à Romilly-la-Puthenaye dans l’Eure. C’est près de chez moi. Chaque année, selon l’Observatoire du patrimoine religieux, une vingtaine d’églises brûlent.

Il s’agit parfois d’accidents dus à la vétusté de ces édifices qui sont très anciens. Mais souvent il s’agit d’actes criminels. Ils sont très rarement imputés à des satanistes. Et dans la plupart des cas d’autres personnes sont à l’œuvre…

De cela, nul ne parle. Il y a quelques jours, Darmanin, ministre des Cultes, s’est rendu à Rennes où une mosquée avait été taguée avec des inscriptions injurieuses pour l’islam. Il a exprimé son « dégoût ». Et il était dans son rôle.

Serait-il dans son rôle en allant se recueillir devant les décombres fumants des églises incendiées ? Elles font partie de notre pays, de nos paysages au même titre que les fleuves, que les champs, les vallons et les montagnes. Pas besoin d’être catholique pour les considérer comme nôtres.

Mais Darmanin n’est pas vraiment coupable. Et en tout cas s'il l’est, il n’est pas le seul. Quand une église part en fumée, la presse régionale se fait brièvement l’écho de la tristesse des paroissiens et du désarroi d’un curé. Pour le reste, rien, pas une voix, pas un mot. La hiérarchie catholique se tait. Elle est habituée depuis toujours à tendre l’autre joue. Et dans cet esprit, elle tend l’autre église…

Le pape lui aussi reste silencieux. Certes il a du cœur mais son cœur bat surtout pour les migrants. Vu du Saint-Siège, quelques églises incendiées en France, c’est anecdotique. De toute façon, il y en a beaucoup moins que les voitures qui brûlent à la Saint-Sylvestre.

Dans « Quo Vadis » de Sienkiewicz, il y a vers la fin, une scène bouleversante. Pierre fuit Rome où ses ouailles sont crucifiées et jetées aux lions. Sur sa route, il croise Jésus qui se dirige vers Rome.

« Quo Vadis Domine », lui demande-t-il. « Je vais à Rome que tu as abandonnée », répond le Christ. Honteux, Pierre rebrousse chemin pour aller périr avec les siens. Le pape François devrait lire « Quo Vadis ». 

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