Demi-finale aller de la Ligue des Champions Dortmund/PSG : 1/0 Un mauvais tour de Rhin<!-- --> | Atlantico.fr
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Le PSG s'est incliné 1 à 0 hier soir.
Le PSG s'est incliné 1 à 0 hier soir.
©INA FASSBENDER / AFP

Encore vivant avant le match retour

Le PSG s'est incliné 1 à 0 sur la pelouse du club allemand du Borussia Dortmund lors du match aller de demi-finale de Ligue des Champions.

Olivier Rodriguez

Olivier Rodriguez

Olivier Rodriguez est entraîneur de tennis et préparateur physique. Il a coaché des sportifs de haut niveau en tennis. 
 
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Pendant que vous rêvez de donner votre nom à un sandwich et que je regarde crever mon enfance, les Parisiens ne sont plus très loin du Graal européen. En conséquence, inutile de vous dire combien était attendue, hier soir, leur demi-finale aller de la Ligue des Champions contre le Borussia Dortmund. Comme le disait La Pompadour en contemplant le souverain dans toute sa nudité : on était sur du gros...

Un gros match, évidemment, mais aussi et malheureusement une grosse désillusion (un peu comme le gâteau à l'orange de mon ex-femme). Car, franchement, nous espérions forcément beaucoup plus des hommes de Luis Enrique. Surtout pour un match de cette importance... Surtout face à des Allemands particulièrement engagés et équipés pour l'occasion de crampons et de casques à pointe neufs... Heuh, qu'est-ce que je raconte, moi ???!!! Non, ce que je voulais dire, c'est qu'on attendait évidemment autre chose que cette ultra possession stérile voulue par Luis Enrique (aucun tir cadré pour ses joueurs en première période), que ce jeu chloroformé ou ce but de Füllkrug concédé dix minutes avant le retour aux vestiaires. Et je vous pose ces questions : où étaient donc l'intensité, l'urgence et l'audace que convoquent habituellement ces rendez-vous avec les grandes épopées ? Pourquoi avons-nous gardé jusqu'au bout cette sensation que les Parisiens n'étaient jamais vraiment rentrés dans leur match ? Questions d'autant plus curieuses qu'il s'agissait bien du onze qui avait renversé Barcelone... Pardon ? S'ils ont réagi en seconde période ? Oui, un peu quand même. Par Mbappé et Hakimi d'abord (double poteau à la 50e), sur une tête de près de Ruiz ensuite (54e) ou encore par Dembélé, pourtant laissé seul au point de penalty (80e) ... Mais pas de quoi infléchir le cours des choses, de suggestionner les hasards ou de nous faire oublier un flop départ souvent rédhibitoire à ce stade de la compétition. Vous me direz, quoi de neuf ? Car, finalement, on ne m'empêchera pas de penser que ce PSG se ressemble finalement beaucoup... Comme on ne m'empêchera pas de relever la récurrence de trois problèmes :

_ que les principes de jeu prônés par Enrique castrent globalement les qualités de vitesse de ses attaquants. 

_ que cette équipe court souvent trop peu et surtout beaucoup moins que la plupart de ses adversaires (10 kilomètres hier soir)

_ que cette équipe concède régulièrement beaucoup trop de tirs par match.

Si vous suivez mon regard, vous saisissez que les quelques appréciations individuelles ci-après comporteront peu de louanges.

Vitinha : le joueur en forme du moment a rendu une copie en-deçà de ses standards actuels. Moins présent à la récupération et moins influent qu'à l'accoutumée, il a semblé faire l'objet de l'attention particulière des Allemands qui ont tout fait pour le priver d'espaces.

Hakimi : particulièrement en difficulté face au très remuant Adeyemi, il a aussi commis beaucoup de fautes évitables. Son plat du pied sur le poteau et son offrande à Dembélé ne sauvent évidemment pas son match.

Mbappé : habituellement toujours ouvert aux horaires de bourreau, il est resté aussi muet que discret en première période. Un poil mieux après la pause, son enroulé a fini sur le poteau. À dire vrai, dans des soirs comme ça, il ressemble à s'y méprendre à un chercheur d'or... qui en aurait trop trouvé.

Mendes : est-il en pleine possession de ses moyens ? Pas sûr du tout. Inexistant offensivement, il a en outre semblé souffrir de plus en plus au fil des minutes. Bref, on a vraiment fini par remarquer sa discrétion.

Dembélé : peu de dribbles, des tirs non cadrés (11e et 17e) et peu de danger créé, voilà son bilan. C'est aussi maigre que ses jambes.

Luis Enrique : le concernant, deux questions restent en suspens. Pourquoi se passer de Ramos (une véritable pointe) et faire rentrer Kolo Muani ? Choix pour le moins étrange pour qui connait l'état de forme des deux joueurs ? Pourquoi laisser Mbappé dans l'axe ? Si vous voulez connaître les réponses, écoutez attentivement tout ce que le coach parisien ne dira pas.

Au final, est-ce un si mauvais résultat ? Si l'on considère que ce petit PSG n'a qu'un but de retard et que l'adversaire semble largement à sa portée, pas tant que ça. Avec un stade bouillant et une envie d'en découdre retapée à neuf, il est évident que la chose est largement envisageable. Surtout quand on sait qu'une équipe sur trois y parvient depuis que les buts à l'extérieur ne comptent plus double.

Un constat qui implique que les Parisiens auront fatalement le cul entre deux chaises jusqu'au match retour. C'est-à-dire exactement à mi-distance entre la contingence et la destinée. Hum ? La différence entre les deux ? Bon, pour faire simple, disons que la contingence, c'est ce qui est mais qui aurait pu ne pas être... et la destinée, ce qui est mais ne pouvait pas ne pas être... Vous voyez, c'est pas difficile à comprendre...

À mardi prochain.

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