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Démence sénile : une nouvelle étude montre qu’il est possible d’agir même en cas d’antécédents familiaux lourds
©PHILIPPE HUGUEN / AFP

Vie saine

Une étude scientifique anglaise de l'université d'Exeter avancerait que le risque de démence serait 32% plus bas chez les personnes ayant un style de vie sain.

Christophe de Jaeger

Christophe de Jaeger

Le docteur Christophe de Jaeger est chargé d’enseignement à la faculté de médecine de Paris, directeur de l’Institut de médecine et physiologie de la longévité (Paris), directeur de la Chaire de la longévité (John Naisbitt University – Belgrade), et président de la Société Française de Médecine et Physiologie de la Longévité.

Il est l'auteur de plusieurs ouvrages, notamment de "Bien vieillir sans médicaments" aux éditions du Cherche Midi, "Nous ne sommes plus faits pour vieillir"  chez Grasset, et "Longue vie", aux éditions Telemaque

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Atlantico : A quel point l'hygiène de vie impacte-t-elle le poids génétique d'une maladie telle que Alzheimer ?

Christophe De Jaeger : Il faut avant tout bien préciser quelques points. Cette étude met en évidence une réduction du risque de démence de 32 % chez les personnes ayant un style de vie saine. Or, nous trouvons dans le groupe des démences, les démences vasculaires, les démences dégénératives, dont la maladie d’Alzheimer et bien d’autres pathologies pouvant s’exprimer par un syndrome démentiel. Cette étude ne cible donc pas que la maladie d’Alzheimer, mais l’ensemble des démences. Et bien des démences ne sont pas d’origine génétique.

Il ne faut donc pas simplifier et dire que le mode de vie permet de contre-balancer le risque génétique. En revanche cette étude met clairement en évidence l’importance d’un mode de vie « sain » qui va limiter l’ensemble des facteurs de risque de maladies métaboliques, de maladies cardiovasculaires, etc. Car le cerveau est un organe fragile très sensible à son environnement. Faisons donc que notre environnement lui soi favorable.

Quels sont les bases de cette vie "saine" qui limitent les risques de démence ? 

Nous connaissons depuis longtemps les bases d’une vie saine. L’alimentation, l’activité physique adaptée et la lutte contre tous les toxiques extérieurs sont très importants.

Notre nutrition doit être variée et en quantité adaptée à nos besoins et à notre métabolisme. Nous mangeons trop et en particulier, trop de sucres. On ne parle plus de sports, mais d’activité physique adaptée, car là encore, il faut adapter son activité à des objectifs précis. Marcher 10000 pas par jour peut ne pas du tout être suffisant. Enfin, éviter les toxiques comme le tabac et l’alcool, mais également le stress qui est un vrai toxique en soi et trop souvent négligé.

Respecter ces bases n’est pas seulement utile pour limiter les risques de démences, mais utile pour toutes les maladies en général comme les maladies cardiovasculaires, les maladies métaboliques… La vraie problématique n’étant pas la connaissance des bases, mais leur mise en application. Car souvent les gens pensent qu’ils font bien les choses et ils sont en fait loin, voire très loin des objectifs qu’ils devraient se fixer. Un avis médical serait bien utile pour définir les bons objectifs pour chacun.

Pour autant, une hygiène de vie impeccable est-elle suffisante ? Si le facteur génétique importe plus, quelles sont les autres pistes qu'il ne faut pas négliger ?

On pense généralement que les gènes comptent pour environ 30 % dans nos maladies. Il existe évidemment de très grands écarts en fonction des maladies, car pour certaines, heureusement rares, les gènes peuvent compter pour 100 %. Si l’on reprend le chiffre moyen de 30 %, cela signifie que 70 % sont non génétiques et dépend donc de nous ou presque. Si l’on fait exception des facteurs liés à la « vie saine », il reste le processus du vieillissement qui nous affecte tous dès 20 ans et qui nous fragilise progressivement et insidieusement, quels que soient les gènes et / ou le mode de vie. Agir sur notre vieillissement est le sujet d’étude le plus révolutionnaire actuellement en physiologie. Il existe de très nombreuses pistes que j’aborde dans mon dernier livre «  Bien vieillir sans médicaments » aux Editions du Cherche Midi.

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