Déconfinement : les décideurs sont optimistes sur la capacité de rebond économique mais préoccupés par l’évolution à long terme<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Economie
Déconfinement : les décideurs sont optimistes sur la capacité de rebond économique mais préoccupés par l’évolution à long terme
©GONZALO FUENTES / POOL / AFP

Atlantico Business

La France retrouve le moral. En dépit de toutes les incertitudes, des erreurs et des stratégies encore floues, les Français croient au rebond de l’économie. Le sentiment est porté par les décideurs, mais pas que. Les classes populaires sont elles aussi plutôt rassurées.

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre a été en charge de l'information économique sur TF1 et LCI jusqu'en 2010 puis sur i>TÉLÉ.

Aujourd'hui éditorialiste sur Atlantico.fr, il présente également une émission sur la chaîne BFM Business.

Voir la bio »

Le clip télévisé et produit par le gouvernement, qui enchaine les images d’un retour à la vie d’avant et heureuse, fera sans doute sourire beaucoup d’observateurs qui sont rarement euphoriques. 

Mais derrière ces images un peu idylliques, il y a évidemment des études et des sondages qui dessinent ce changement de ton et de temps. L’arrivée du printemps, le soleil et les vaccins se conjuguent aujourd’hui pour faire souffler un vent d’optimisme sur la capacité de ce pays à sortir de la crise. Tous les sondages sont mieux orientés, depuis l’annonce d’un calendrier de déconfinement. Le dernier en date, le baromètre ViaVoice-HEC-le Figaro, enregistre une nette amélioration du moral des décideurs et du grand public. Le tiers, les personnes interrogées pensent que les conditions économiques ne peuvent désormais que s’arranger alors que la grande majorité avait démarré l’année en janvier, avec un moral dans les chaussettes. 

Cet optimisme porte sur l’activité, les créations d’emplois, les opportunités professionnelles et même l’évolution des finances personnelles. 

Seul bémol à ce tableau, les Français ne sont pas convaincus de la capacité du pouvoir politique à restaurer les conditions de sécurité et à retrouver une influence au niveau international. 

La France reste un pays fragile, dans une Europe vulnérable avec des structures administratives trop lourdes et un gouvernement incertain, soutenue par une majorité transparente... Le seul dossier sur lequel les Français reconnaissent que le gouvernement a été efficace, c’est le dossier de la stratégie économique et sociale. 

Pour le reste, ce sont les conditions générales, qui ne dépendent d’ailleurs pas seulement de la France, qui font évoluer la météo. 

À Lire Aussi

(Même pas encore) post-Covid : l’incroyable rebond économique américain qui devrait sérieusement faire réfléchir l’Europe

Ce retour à l’optimisme s’explique par plusieurs facteurs qui, mis bout à bout, composent le  tableau impressionniste d’aujourd’hui. 

L’état sanitaire va radicalement changer et va ouvrir des portes de sortie du tunnel dans lequel on semblait enfermé. La vaccination va finir par s’imposer à tous et permettre, a priori, un retour à la normale avec la perspective réelle d’une immunité collective. 

Le déconfinement va permettre aux différentes activités de se réveiller, à commencer par les structures qui servent à l’entretien des liens sociaux : les restaurants, les espaces culturels et sportifs, les voyages et le tourisme, l’évènementiel.

L’appareil de production va retrouver ses rythmes de croissance, parce que les actifs n‘ont pas été détruits, parce que les besoins sont énormes et les moyens de financer ce rebond de consommation sont importants, grâce à l’épargne accumulée. 

Les échanges internationaux vont se réveiller parce qu’ils sont incontournables et indispensables au bon fonctionnement d’un modèle, qui défendra toujours les valeurs de progrès matériel. 

La mutation digitale, qui s’est accélérée pendant le confinement, va se poursuivre parce que le digital apporte cette productivité dont le monde moderne a soif. 

La mutation environnementale va s’amplifier sous la pression, non pas des normes administratives ou des mouvements écologistes, mais tout simplement sous la pression des marchés et des envies des consommateurs, des salariés ou des actionnaires.

Cet ensemble de facteurs font, qu’a priori, on peut se retrouver dans une phase de croissance forte, un peu comme au lendemain de la Première guerre mondiale ou juste après la Libération, à la fin de deuxième guerre mondiale. Sauf qu’à ces deux époques, il y avait une visibilité et une ambition à très long terme, qui animait ce qu’on appelait le monde libre et qui regroupait les démocraties politiques autour de la défense des libertés individuelles. 

Aujourd’hui, on va donc sortir une crise mondiale mais dans un monde très différent avec des pôles géographiques et idéologiques très différents et antagonistes. Dans une mondialisation qui va devoir, non pas reculer, mais se réguler plus équitablement.  

Un pôle Atlantique autour de l’Amérique du Nord. Un pôle européen beaucoup moins solidaire et cohérent, un pôle asiatique très antagoniste au niveau culturel de l’Occident et évidemment un pôle islamiste qui a tendance à s’étendre autour de la planète et dont l’objectif idéologique est assez menaçant pour les pays d’origine chrétienne. 

La France ne fait pas exception. Elle va bénéficier du rebond général, mais ce rebond ne l’exonèrera pas de se débarrasser de ces vieux démons : 

Une administration pléthorique, inefficace et très couteuse, d’où le poids de ses dépenses publiques et l’obsession de la protection sociale au risque de l‘asphyxie. 

Un problème démographique qui, compte tenu du poids de l’immigration, menace sa stabilité sociale. 

Un engagement international, qui n’est pas clair entre la nécessité de renforcer l’Europe et la peur de perdre son identité et ses valeurs. La France n’a pas trouvé son point d’équilibre. 

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !