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Débat Sarkozy-Hollande : "le formalisme guindé contre
les attaques factuelles"
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Gladiator

Pour le comportementaliste Maxence Brulard, le formalisme guindé du candidat PS ne tient pas en crédibilité face aux attaques directe et factuelles du président-candidat.

Maxence Brulard

Maxence Brulard

Maxence Brulard comportementaliste, spécialiste de la communication non-verbale. Il exerce en Suisse et a notamment écrit Une caractérologie universelle (Dunod, 1998).

 

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D'abord, puisque Jean-François Copé et les coachs parlent de tempérament et de caractère : juste un mot sur le "tempérament" qui nous vient d'Hippocrate, père de la Médecine d'Occident. Selon lui, Sarkozy serait un "nerveux -bileux", c'est-à-dire quelqu'un dont la pugnacité du chef s'associerait à l'alacrité intellectuelle : en somme, un intellectuel d'attaque en termes contemporains.

Selon cette vénérable typologie encore vivante, Hollande appartient au "lymphatique-sanguin" ce qui signifie une typo-émotivité constitutionnelle associée à une tendance extravertie et pragmatique d'une intelligence opportuniste et réactionnelle pour ce cas de figure. Autrement dit un praticien zélé...

Le débat a révélé - comme dans les arènes romaines - un combattant armé d'un glaive et d'un bouclier face à un autre muni d'un filet en maille de fer : le gladiateur et le rétiaire.

Sarkozy n'a cessé de piquer son opposé avec chiffres, statistique, bilan de son mandat références multiples, les gestes bien joints aux paroles, offensifs, descriptifs, structurés et sans tics notables. Il a su aussi retenir cette impulsivité provocatrice d'un peu de tactique bienvenue pour éviter les caricatures comportementales dont on l'accable souvent.

Hollande a libéré de nombreux gestes de dignité bafouée avec des redressements corporels censés dire qu'il prenait de la hauteur face à ce qu'il voulait entendre comme des accusations pour ne pas s'expliquer et aussi face aux accusations bien réelles de mensonge celles-là qu'il a du encaisser. Mais son formalisme guindé ne tient pas en crédibilité face aux attaques directe et factuelles de Sarkozy. Il a essayé d'enfermer avec le filet de ses prétentions les arguments expérientiels de Sarkozy plutôt bien validés.

Donc, si l'on se fie au seul jeu des attitudes, Sarkozy a nettement dominé le débat en se payant le luxe de se tourner souvent vers les journalistes comme pour minorer l'importance de Hollande.  

Pas de doute celui qui a le plus menti est aussi Hollande pour une raison assez simple. Même si Sarkozy peut réussir quelques mensonges tactiques ou stratégiques, sa vitesse et son intensité impulsionnelle avec un côté colérique difficile à freiner, l'oblige quasiment à un indice de vérité constitutionnellement supérieur. Une fois de plus, Hollande a exercé non seulement ces micro-rétractions labiales après chaque mensonge ou demi vérité, mais les deux rides frontales antagonistes -qui signifient l'angoisse perplexe- ne laisse pas de doute sur l'embarras voire la confusion bien éprouvée derrière le masque de commandeur normalisé.

Le débat n'a donc fait qu'intensifier l'animation de l'agressivité bien partagée. Mais il n'a pas ajouté grand chose en tant que découverte insoupçonnée ou révélation de dernière minute sur une obscure clarté de caractère que la rencontre eut pu faire saillir...

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