De la maison de retraite à la maison close : jusqu'à quel âge peut-on avoir des relations sexuelles aujourd'hui ? <!-- --> | Atlantico.fr
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"Il n'y a pas d'âge pour s'aimer", publié aux Editions Flammarion.
"Il n'y a pas d'âge pour s'aimer", publié aux Editions Flammarion.
©Reuters

Bonnes feuilles

Grâce aux précieux conseils du docteur Gérard Leleu, vivez pleinement votre sexualité. Extrait de "Il n'y a pas d'âge pour s'aimer", publié aux Editions Flammarion (1/2).

Gérard  Leleu

Gérard Leleu

Auteur à succès du Traité du plaisir, Gérard Leleu a publié chez Flammarion Amour et calories, une nouvelle édition du Traité des caresses et le Traité du désir.

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Avoir le droit d’aimer et de faire l’amour quand on n’a plus vingt ans ou quarante ans et qu’on atteint même soixante ans, voire quatre-vingts ans passés, vous semble aller de soi. En réalité c’est une acquisition des trente dernières années. Auparavant sévissaient dans notre société des préjugés et des croyances selon lesquels l’activité sexuelle au-delà d’un « certain âge » était inconcevable parce qu’inconvenable et honteuse. Les personnes âgées qui continuaient à rechercher des contacts sexuels étaient de « vieux cochons », des « vieilles vicieuses », en deux mots des vieillards lubriques. De toute façon c’était déplacé et ridicule. Bref, c’était fortement culpabilisé.

Cette position s’appuyait sur divers constats qui n’ont plus lieu d’être :

1) Les personnes âgées n’ont plus de désir, ce qui est une contre-vérité, comme nous le verrons plus largement dans la troisième partie.

2) Les personnes âgées n’ont plus la capacité d’assumer une activité sexuelle, diminuées qu’elles sont par le vieillissement et les maladies. Il est vrai qu’autrefois on devenait vieux plus rapidement et plus radicalement. Au XVIIe siècle, on était vieux à quarante ans et on mourait en moyenne autour de cet âge. Aujourd’hui, grâce au progrès de l’hygiène, de la médecine et de la diététique, on se maintient en bonne santé très longtemps.

3) Le corps vieilli, sorti des canons de la beauté, est considéré comme laid, et donc non présentable et non attirant, on en a honte, on le cache. Les jeux du corps à corps, c’est bien pour les êtres jeunes et donc beaux, opinion d’inspiration helléniste que renforçait l’influence de l’Église, pour qui il fallait, à cet âge plus que jamais, renoncer au plaisir de la chair pour se consacrer au salut de son âme. Aujourd’hui, les progrès de la médecine et des soins esthétiques préservent longtemps l’aspect des corps. Il n’empêche que des préjugés persistent encore chez nombre de personnes dans certaines familles et, hélas, parmi le personnel des maisons de retraite. Nous y reviendrons.

Voyons ce qui a contribué à faire reconnaître le droit à la sexualité pour les personnes âgées : c’est leur nombre croissant (un quart de la population, bientôt le tiers, comme on l’a vu), lié à l’allongement considérable de la durée de vie, c’est l’excellente santé des retraités (la plupart sont « en forme » jusqu’à quatrevingt- cinq ans et plus), c’est l’amélioration de leur aspect esthétique, c’est, enfin, l’avènement de la sexologie et la découverte de techniques et de molécules qui aident à prolonger l’activité sexuelle : hormones, substances sexo-actives et érectogènes.

Le droit à une sexualité pour les personnes âgées n’est plus seulement reconnu par l’opinion publique mais aussi par une loi : « La charte de la personne âgée », de 1995. Elle garantit dans les institutions pour personnes âgées le droit de vivre son intimité dans sa chambre, le droit d’aimer.

Extrait de "Il n'y a pas d'âge pour s'aimer - Conseils pratiques pour une sexualité épanouie", du docteur Gérard Leleu, publié aux Editions Flammarion, 2015. Pour acheter ce livre, cliquez ici.

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