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Culturelles, sociales, de genre : les différentes formes d'inégalités expliquées
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So different

Les inégalités sont inhérentes à toutes les sociétés. Mokhtar Lakehal se penche plus particulièrement sur les inégalités sociales, les inégalités hommes femmes et les inégalités de culture. Extraits de "Le grand livre de l'économie" (2/2).

Mokhtar Lakehal

Mokhtar Lakehal

Mokhtar Lakehal est Docteur d'Etat et professeur en sciences économiques. Il a collaboré à des revues et journaux français et étrangers, créé en 1984 le Laboratoire de recherches en sciences économiques et sociales (LARMISES) et publié six dictionnaires et près d'une cinquantaine d'ouvrages d'économie, de sociologie, d'histoire et de politique. Il a enseigné dans de nombreux établissements d'enseignement supérieur dont l'Institut d'études politiques de Paris (Sciences-Po), l'université de Paris III-Sorbonne-Nouvelle et l'université de Paris Est-Créteil (UPEC).

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Inégalités culturelles – Dans le relativisme culturel, on ramène chaque valeur, norme, création à sa culture pour lui donner le sens qu’elle mérite dans la limite de cette culture. Une manière de réagir contre l’impérialisme culturel tel qu’il se manifeste depuis le XIXe siècle. Le message du relativisme culturel est que « toutes les cultures se valent », donc il serait insensé de vouloir comparer des valeurs ou des normes appartenant à deux cultures différentes. Or, dans des sociétés construites sous forme pyramidale, l’accès aux « étages supérieurs » exige une « clé d’entrée », la possession de la « culture légitime » pour s’intégrer dans l’un des groupes dominants. L’inégalité culturelle est le fait d’une socialisation de l’individu par sa famille, la reproduction des classes. La réduction du degré d’inégalités culturelles entre un enfant d’ouvrier et un enfant de bourgeois s’obtient grâce à plusieurs moyens. D’abord, la réussite scolaire – faire des études longues et élitistes – parallèlement à la volonté de l’enfant et de sa famille d’acquérir les « bonnes manières », les « réflexes », les « attitudes » qui mettent le fils ou la fille sur le chemin de l’intégration parmi les dirigeants – accéder à un poste de commandement. Puis l’assimilation à un membre de la classe dirigeante – penser et réagir comme un supérieur hiérarchique à partir d’un poste de commandement (entreprise, administration) ou d’influence (cercles du pouvoir).

Inégalités femmes/hommes – Toutes les cultures ont soit minoré les droits des femmes par rapport à ceux des hommes, soit traité différemment les femmes par une éducation spécifique. L’avènement de chaque religion monothéiste – judaïsme, christianisme et islam – fut une occasion historique de codifier le statut de la femme dans une société de croyants. Mais ce sont surtout les temps modernes qui ont d’abord aggravé les conditions de la femme hors du foyer, le travail dans les usines, et dans le foyer – les tâches domestiques anciennes et nouvelles –, avant que la réaction organisée de certaines féministes ne déclenchât le processus de leur libération : droit de vote, accès à l’éducation, promotion professionnelle, liberté sexuelle, droits de succession et de partage, droits entre époux, accès aux responsabilités politiques (postes électifs), égalité des traitements et salaires à diplôme égal et expérience égale avec les hommes. Bien que d’énormes progrès soient réalisés depuis le mouvement des suffragettes, les inégalités femmes/hommes demeurent très importantes dans les nations les plus émancipées de la planète. Quant aux nations retardataires qui tentent de rattraper leur retard, trop souvent l’observateur constate un abîme entre le contenu révolutionnaire d’une loi en faveur de la femme et la force des habitudes, croyances et pratiques coutumières, y compris dans les groupes sociaux formant l’élite nationale.

Inégalités sociales – Ce sont les différences de situations sociales : taux de mortalité infantile, espérance de vie à 35 ans, taux de scolarité dans le secondaire ou le supérieur, etc. Beaucoup d’inégalités sociales sont générées et entretenues par les inégalités économiques. Dans le sens strict, ni les inégalités économiques, ni les inégalités sociales ne doivent être prises pour des injustices. Les inégalités peuvent se réduire sous l’action des politiques publiques, cependant aucun système n’est fondé sur l’égalité économique et sociale absolue entre les individus. En revanche, les inégalités sociales injustifiables sont nécessairement des injustices qu’on veut dissimuler comme telles.

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Extrait de "Le grand livre de l'économie", Eyrolles (20 septembre 2012)

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