Inventaire
Connaissez-vous la « droite décomplexée » ?
Ses caractéristiques sont très singulières.
Benoît Rayski
Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.
Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.
Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.
En son temps, René Rémond s’intéressa à l’histoire des droites. Il en trouva deux : la droite légitimiste et la droite orléaniste. Tout au long du XIXe siècle et pendant une grande partie du XXème, ce distinguo fut pertinent.
Puis, le temps ayant fait son œuvre, d’autres droites sont apparues. Il y en avait à n’en plus finir. Autant que dans une corne d’abondance. Il y a de cela quelques années, Jean-François Copé en inventa une : « la droite décomplexée ».
Puis le malheureux fut carbonisé par l’affaire Bygmalion. Il se retira dans sa bonne ville de Meaux pour y méditer. Et pour peaufiner son concept de « droite décomplexée ».
Et le résultat fut à la hauteur de ses travaux. On aurait pu imaginer qu’une « droite décomplexée » serait debout et fière de l’être. Pas du tout : Jean-François Copé fit allégeance, sans complexes, à Macron. La présidente LR de la région Pays-de-Loire, Christelle Morançais, fit le même chemin.
Des méchants parlèrent alors de « droite à genoux », de « droite prosternée ». Nous leur laissons la responsabilité de leurs propos. Dans cette revue de détails, mentionnons également la « droite mollassonne et bourgeoise » parfaitement incarnée par Valérie Pécresse et Xavier Bertrand.
Ce dernier a eu beaucoup de chance de ne pas avoir été choisi comme candidat lors de la primaire LR. Car dans ce cas, il aurait certainement fait le même score pitoyable que celui de la présidente de la région Ile-de-France…
L’une et l’autre ont, sans surprise, appelés à voter Macron. Par conviction ou dans l’espoir d’un maroquin ? Accordons-leur le bénéficie du doute. Il faut également mentionner la « droite forte ». Guillaume Peltier et quelques autres la représentaient fort bien. Mais ils se sentaient à l’étroit dans la maison LR. C’est pourquoi ils ont élu domicile qui chez Marine Le Pen, qui chez Eric Zemmour.
Alors, où en est la droite ? Que devient-elle ? Elle existe. Pour reprendre une des définitions du Festival d’Avignon, il s’agit de la « droite hors les murs ». C’est la seule qui vaille ! David Lisnard, le maire de Cannes, a déclaré qu’il fallait maintenant définir « ce qu’était la raison d’être de la droite ». On peut l’y aider. Qu’il lise les lignes qui précèdent.
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