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Concentration, motivation et importance de l'inconscient : de l'art délicat de savoir détecter le mensonge
©www.flickr.com/photos/mindonfire/5024261419

La vérité est ailleurs

Il n'existe pas de recettes miracles pour repérer les menteurs, mais certaines pratiques peuvent aider à détecter les incohérences.

C’est un biais de notre civilisation humaine avec lequel il faut apprendre à vivre. Le mensonge est présent dans toutes les couches de la société et affecte toutes les sphères de notre vie, personnelle comme professionnelle. Les responsables politiques, vos voisins, votre patron, les commerciaux de tous bords, voire la famille… Du mensonge le plus gros à la transformation légère de la vérité, l’échelle est très variable, avec souvent des objectifs bien différents : tromper, dissimuler, rassurer, ou encore se protéger.

Une littérature abondante foisonne sur le sujet, et chacun pense posséder son petit "truc" pour détecter le mensonge. De nombreuses méthodes circulent d'ailleurs pour débusquer les menteurs : ils transpireraient, rougiraient, détourneraient le regard, ce dernier pencherait vers la gauche...  Mais point de baguettes magiques à l’horizon pour détecter la tromperie selon le site Barking Up The Wrong Tree, qui donne en revanche plusieurs conseils pour délier le vrai du faux.

La première d'entre eux est de soigner sa….motivation. En effet, dans la vie de tous les jours, la plupart des gens n’aspirent qu’à une chose, avoir une conversation "normale", et les indices d'une tromperie échappent ainsi souvent à notre vigilance. Il convient donc de s’entraîner à rester prudent et concentré, pour rester en "mode détection".

(Jim Carrey dans le film "Menteur, menteur" / Crédit : Reuters)

Mentir n’est pas chose aisée. Certains sont des experts en la matière, mais le processus demande de la concentration. Un bon mensonge requiert en effet de nier la vérité, de construire une histoire nouvelle qui soit plausible, que cette dernière soit raccord avec les connaissances de l’interlocuteur. Et surtout de se rappeler de son propre mensonge. C’est donc un processus cognitif relativement exigeant, qui requiert une belle dose de concentration.

Pour débusquer un Pinocchio en herbe, il s’agit donc de mettre cette "charge cognitive" à votre profit. Une bonne méthode est de poser des questions ouvertes, afin d’obliger le menteur à parler le plus longuement possible, et des questions inattendues, auxquels le menteur ne s’attend pas. Plus les menteurs doivent réfléchir pour entretenir leurs mensonges, plus ils sont à même de faire une erreur.

Concrètement, dès que vous percevez une possibilité de duperie, posez des questions, et focalisez-vous sur la précision des réponses. Mais gare au renversement de situation. Car les bons menteurs vont tout faire pour vous appliquer cette même stratégie, vous abreuvant d’informations, d’histoires, de détails. Des écrans de fumées dont le but est d’affaiblir votre capacité de raisonnement.

Par ailleurs, cette méthode présente une importante faiblesse : elle ne fonctionne pas sur les escrocs professionnels ou les psychopathes, pour la bonne raison, que deux-là ne jouent pas. Ils vivent dans ce mensonge, qui pour eux, est une réalité. Avec ce genre de profils, il convient de ne pas laisser vos émotions interférer et de se connaître soi-même : les escrocs professionnels vont tenter de percevoir la moindre trace de vulnérabilité psychologique à exploiter et  de vous endormir avec des "histoires", bien romancés. Comment Hollywood est devenu une des industries les plus puissantes de la planète ? En nous racontant des histoires.

(Un détecteur de mensonges / Crédit : Reuters)

Keith Quesenberry, un chercheur à l’université John Hopkins,  a recensé  des dizaines de pubs utilisées lors des Super Bowl pour voir lesquels étaient les plus efficaces. Leur lien : elles racontent une histoire, et font appel à vos émotions et non à votre intellect cartésien. Mais il convient aussi de laisser le raisonnement de côté et de suivre son instinct, pour laisser travailler ce que lespsychologues appellent "la détection inconsciente du mensonge". Notre cerveau enregistrait des signes qui échappent à notre conscience. Il suffit ensuite de laisser notre inconscient nous guider pour trier le dupe de la vérité.

Enfin, pour détecter les menteurs, de nombreux experts font appel au comportement "non-verbal". Plusieurs méthodes sont utilisées par les spécialistes de la détection du mensonge. Le mensonge n’est pas un acte tout à fait banal pour la majorité des individus, il peut donc provoquer remords ou malaise. Il convient donc de tenter de détecter les micros expressions (introduites par le psychologue Paul Ekman)constitueraient en de brèves manifestations, à peine perceptibles, mais inconscientes et incontrôlables, qui s’afficheraient sur le visage d’une personne qui tente de cacher la vérité. Un léger tremblement des narines serait perceptible.

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