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Comment ne pas rater l’atterrissage de votre janvier sans alcool ?
©REMKO DE WAAL / ANP / AFP

Dry January

Le Dry January est une campagne de santé publique qui incite à ne pas boire une seule goutte d'alcool pendant le mois de janvier. Pour réussir ce challenge, mieux vaut suivre quelques règles simples

Béatrice de Reynal

Béatrice de Reynal

Béatrice de Reynal est nutritionniste. Très gourmande, elle ne jette l'opprobre sur aucun aliment et tente de faire partager ses idées de nutrition inspirante. Elle est par ailleurs l'auteur de Ouvrez les yeux avant d’ouvrir la bouche, publié chez Plon, et du blog "MiamMiam".

 

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Atlantico : Chaque année, des milliers de personnes choisissent de ne plus boire une seule goutte d’alcool après les agapes du mois de décembre. Une fois cette bonne résolution tenue, y a-t-il un comportement à adopter pour ne pas gâcher tous ses efforts ? 

Béatrice de Reynal : En premier lieu, il s’agit bien de les féliciter car cette démarche a beaucoup d’avantages : non seulement pour la santé engendrée par cette sobriété, mais aussi pour l’émulation qu’elle provoque en incitant les autres à faire de même, enfin, grâce aux « effets collatéraux » que cette décision entraîne en poussant votre entourage à faire de même, ou à moins boire d’alcool, ou tout simplement, à reporter des occasions de boire ensemble. Bref : tout va dans le bon sens.

Mais le 1er février, que va-t-il se passer ? Probablement la plupart des abstinents auront peur de retourner à une consommation exagérée, simplement parce que la première gorgée va rapidement « monter à la tête », et c’est normal. En effet, l’organisme va chercher à métaboliser cet alcool, donc à le réduire en pièce puis en énergie. Pour cataboliser l’éthanol, l’alcool principal des boissons alcoolisées – il a besoin impérativement d’une enzyme qu’il élabore lui-même, l’alcool déshydrogénase.

Elle va réduire l’éthanol en aldéhydes et en cétones (ces molécules vont vous donner cette haleine caractéristiques des gens qui ont bu), et en énergie. Chez l’homme et certains animaux, cette enzymes située au niveau du foie va aussi désintoxiquer le sang en éliminant les alcools toxiques qui sont contenus dans des boissons élaborées de façon artisanale ou non experts et qui sont très délétères pour le corps.

Or, cette enzyme si précieuse est élaborée par le corps lorsqu’il y a absorption d’alcool. Plus vous buvez, plus votre corps saura métaboliser et détruire cet alcool. A contrario, moins vous buvez, moins vous pourrez. 

Y a-t-il des risques à boire de trop grandes quantités d’alcool après une longue période d’abstinence ?

Il y a de grands risques de surdosage d’alcool qui va intoxiquer votre corps car votre système de destruction de l’éthanol est saturé. Donc, il faut laisser à votre corps du temps pour récupérer la faculté de détruire l’alcool absorbé, sachant qu’il y a toujours un plafond à cette possibilité. N’importe quel buveur ne pourra jamais tout éliminer rapidement. Plus vous buvez, plus vous imposer à votre corps un empoisonnement à l’éthanol qui va débuter par une hypoglycémie réactionnelle (donc vous titubez), puis de l’intoxication générale du sang, et tous les effets connus. Lorsque vous dépassez une certaine dose, c’est le coma et la mort.

Attention : certaines populations sont moins « douées » que d’autres à cataboliser l’alcool, notamment les Asiatiques. Des études* ont prouvé que ces populations ont une plus faible fréquence de dépendance à l'alcool, et certains sujets étaient même intolérants à l’alcool. Ne jouez pas avec le feu.

* Chiao-Chicy Chen et Shih-Jiun Yin, « Alcohol abuse and related factors in Asia », International Review of Psychiatry (Abingdon, England), vol. 20,‎ 1eroctobre 2008, p. 425–433

Certaines personnes avancent que pour se protéger d’éventuels effets indésirables d’une trop grande consommation d’alcool, on doit adapter son alimentation. Est-il préférable d’adapter son repas lors de la reprise de boissons alcoolisées ?

L’alcool entraîne une hypoglycémie et une déshydratation. L’hypoglycémie va vous pousser à manger et l’alcool vous faisant perdre votre raison, vous allez manger bien plus que vos besoins. C’est pourquoi les mangeurs et buveurs ont le nez rouge (la coupe rose due à l’extra-chaleur post prandiale) et un gros ventre (surpoids, obésité). Alors que le buveur non mangeur (typiquement, les « femmes Cocktail ») va s’intoxiquer à l’alcool lentement, sans manger, et va perdre sa masse maigre (ses muscles). Cette façon de boire est pathogène : évitez-la absolument car elle mène à l’addiction. C’est typiquement aussi, le clochard qui est très maigre mais qui boit tout le temps et qui finit mal. En effet, l’alcool va apporter de la chaleur, de l’énergie qui ne peut pas être stockée. 

Donc pour avoir le plaisir de l’alcool  - saveur, chaleur et partage – buvez lentement, mangez un peu, mais surtout, buvez au moins autant d’eau que vous avez bu d’alcool. Laissez le temps à votre corps pour métaboliser tout ça avant de poursuivre vos consommations. 


Que doit-on retenir de cette période de sobriété ? Est-ce un challenge intéressant pour ralentir sa consommation d’alcool ?

Cette période doit être considérée comme une belle occasion de relever le défi et  vous prouver à vous-même que vous maîtriser vos envies, que vous savez gérer votre santé. En adhérant à cette démarche, même quelques jours ou semaines seulement, vous allez vous prouver que vous/nous pourrons avoir une haute estime de vous.

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