Comment les chats se sont dispersés à travers le monde depuis le Moyen-Orient <!-- --> | Atlantico.fr
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Au fil de la généralisation de l'agriculture au Moyen-Orient, le chat s'est également déplacé, conquérant le Maghreb, l'Afrique subsaharienne, la Perse et l'est de l'Europe.
Au fil de la généralisation de l'agriculture au Moyen-Orient, le chat s'est également déplacé, conquérant le Maghreb, l'Afrique subsaharienne, la Perse et l'est de l'Europe.
©Capture d'écran

Miaou

Le chat est l'un des animaux domestiques préférés des Français, et s'est imposé dans de très nombreux foyers à travers le monde. Pourtant, nous ne connaissons que très peu ses origines. D'où vient-il ? Depuis quand s'est-il rapproché de l'homme ? Une nouvelle étude donne quelques éléments de réponse.

Il est partout. Le chat a fini par s'imposer comme l'un des animaux de compagnie préférentiels dans la majorité des foyers français et dans le monde entier. Mais avant de s'inviter dans nos lits et de conquérir Internet, les chats ont fait du chemin. Paradoxalement, nous ne connaissons que très peu de choses au sujet de leur histoire et de leur dispersion à travers le monde. Une étude publiée dans la revue Nature et présentée le 15 septembre 2016 lors du 7ème colloque international d'archéologie biomoléculaire, tenu à Oxford au Royaume-Uni, a levé le doute sur certaines zones d'ombres, rapporteScientific American.

Le chat domestique (Felis silvestris catus) représente-t-il à lui seul une espèce de chat ? Comment s'est-il différencié métaboliquement des autres espèces sauvages ? Comment est-ce arrivé ? Autant de questions auxquelles les chercheurs peinent à répondre. Encore aujourd'hui, les scientifiques hésitent encore à qualifier Felis silvestris d'animal "domestique". "Nous ne connaissons ni l'histoire ancienne des chats, ni leur origine, ni la manière dont leur dispersion est survenue", constate Eva-Maria Geigl, généticienne à l'Institut Jacques Monod à Paris et co-auteur de l'étude. Pour percer le mystère de ces félins, la chercheuse a mené, à l'aide d'une équipe de scientifiques, des analyses sur les génomes de 209 squelettes de chats vieux de 200 à 15 000 ans, sur une trentaines de sites archéologiques en Europe, en Afrique et au Moyen-Orient. Apparemment, les chats se seraient répandus dans le monde en deux vagues, séparées de plusieurs milliers d'années, préciseAgence Science-Presse.

Deux vagues de migration

On soupçonnait déjà le chat de s'être rapproché de l'homme en Égypte antique, il y a 6 000 ans de cela. En témoigne les milliers de chats momifiés que l'on a pu trouver lors des grandes fouilles archéologiques menées en Égypte au XIXème siècle. Mais nous avons trouvé plus vieux encore. Une tombe vieille de 9 500 ans, qui renferme deux squelettes : celui d'un homme et celui d'un chat. Cette découverte menée par Eva-Maria Geigl précise encore davantage la grande popularité du chat sur le pourtour est du bassin méditerranéen, il y a déjà des millénaires de cela. De quoi laisser penser que nous avons commencé à côtoyer les chats dès l'apparition de l'agriculture, il y a environ 10 000 ans. Au cours des siècles qui ont suivi, les tribus de Mésopotamie, région située dans le Croissant fertile, ont commencé à se sédentariser et à pratiquer l'agriculture. De ce fait, les rongeurs ont commencé à se rapprocher de ces campements humains, appâtés par le grain récolté. Vous devinez la suite : le chat, prédateur de ces rongeurs, a fini par fréquenter l'homme. Et pour ce dernier, c'était plutôt une bonne nouvelle, car ça permettait de voir un peu moins de ces récoltes finir dans le ventre de ces mulots et autres rats. De ce fait, l'homme a toléré la présence du chat, et l'a même encouragée. Au fil de la généralisation de l'agriculture au Moyen-Orient, le chat s'est également déplacé, conquérant le Maghreb, l'Afrique subsaharienne, la Perse et l'est de l'Europe. En atteste la similarité des génomes analysés par Geigl sur des ossements en Bulgarie, en Turquie et au sud du Sahara.

La seconde vague migratoire est arrivée bien après, à l'époque des invasions vikings du VIIIème au XIIème siècle après J.C, comme le suggère des ossements de chats fossilisés dans un ancien camp normand, au nord de l'Allemagne. Pour quelle raison ? Sur les navires, les rongeurs étaient craints en raison du fait qu'ils s'attaquaient aux cordages et aux victuailles, très importantes alors que les voyages en mer pouvaient durer des jours, expliqueScience Alert. Pour s'en débarrasser, les Vikings embarquaient des chats avec eux afin de pouvoir naviguer plus sereinement. Comme pour de nombreuses espèces, c'est donc l'homme qui est à l'origine de ces migrations.

Il ne s'agit pour le moment que des premiers résultats obtenus par Geigl et ses collègues. D'autres révélations sont à prévoir dans les mois à venir. De quoi, peut-être, nous en dire un peu plus sur cet animal. Il faut dire que, si les chats sont à peu près aussi populaires que les chiens auprès des hommes, nous en savons bien moins sur eux que sur nos amis canins, dont l'histoire est assez bien connue.

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