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Le ministre de la Justice, Eric Dupond-Moretti, et le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin lors d'un déplacement officiel.
Le ministre de la Justice, Eric Dupond-Moretti, et le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin lors d'un déplacement officiel.
©LUDOVIC MARIN / AFP

Il a été compté jusqu’à dix

Il ne s’en relèvera peut-être pas.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Le combat était inégal. Le Garde des Sceaux est lourd, empâté et jouit d’une bedaine proéminente. Le ministre de l’Intérieur, lui, est tout en muscles. Le protocole voulait qu’ils soient assis côte à côte lors du Conseil des ministres. Un combat rapproché donc,  quasiment un corps à corps.

C’est Dupond-Moretti qui a porté le premier coup. Vu la suite du pugilat, il aurait mieux fait de s’abstenir. Il a accusé son collègue de l’Intérieur de « trahison ». Le Garde des Sceaux n’avait pas apprécié que Darmanin félicite « son ami » Xavier Bertrand pour son brillant score aux régionales.

C’est que Dupond-Moretti figurait en bonne place sur la liste de Laurent Pietraszewski, le candidat LREM opposé précisément à Xavier Bertrand. En dépit (ou à cause ?) de sa présence, la liste macroniste s’est fracassée avec un résultat calamiteux : 10% des suffrages !

La réplique de Darmanin a été cinglante : « commence par gagner une élection ! ». A la bataille navale on dit : « touché, coulé ». Pour le ministre de l’Intérieur, l’amitié avec Bertrand compte bien plus que les pathétiques émois du Garde des Sceaux. A ses yeux, ce dernier n’est que ministre : le sera-t-il encore demain ?

Le problème avec Dupond-Moretti c’est qu’il n’est plus que l’ombre du brillant avocat qu’il était. Tous les justiciables fortunés se disputaient son aide. Sarkozy l’a eu comme avocat. Aujourd’hui le Garde des Sceaux arriverait bon dernier dans un concours d’éloquence.

Il suffit pour s’en convaincre de revoir la scène à Péronne où il se frite avec Damien Rieu, le candidat RN dans les Hauts-de-France. Narquois, et un tantinet voyou, le lepéniste le traite en rigolant de « ministre des détenus ». Dupond-Moretti bredouille et bredouille encore. Puis il quitte les lieux humilié. Tout comme l’a humilié Darmanin…

Ps : On me fait remarquer que Macron, qui en 2017 s’était engagé à ne tolérer aucun écart de la part de ses ministres, a laissé passer l’incident sans aucune sanction. Soit il méprise les membres de son gouvernement. Soit – le vent de la déroute soufflant très fort – il ne peut plus les tenir. Dans les deux cas, ce n’est pas très glorieux. 

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