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Les films sur les ados 
expliqués à ma grand-mère
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Sex, drug n' boutons d'acné

Les films mettant en scène des adolescents sont souvent choquants, émouvants et dramatiques. Exemples à l'appui, décryptage d'un genre.

Pierre De Beauvillé

Pierre De Beauvillé

Pierre de Beauvillé est consultant éditorial, auteur et essayiste. Il a publié le Guide des cultures ados à l'usage des adultes (Dangles, mai 2011).

 

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Au cinéma, la vie des ados est souvent dramatique, mais toujours passionnante.

Restless, film très attendu de Gus Van Sant, est sorti le 21 septembre. C’est l’occasion pour nous de revenir sur le genre cinématographique particulier que constituent « les films sur l’adolescence ». On parle bien ici des films dramatiques qui traitent de cette période de la vie, et non des teen movies, genre bien à part qui relève plutôt de la comédie romantique et de l’humour potache.

Un genre déjà ancien

Les films dramatiques sur l’adolescence racontent bien souvent, de façon sérieuse et crue, le parcours initiatique d’adolescents en prise avec des problèmes liés à leur âge. Ces œuvres ont pour thèmes récurrents la sexualité et le sentiment amoureux, mais aussi le rapport distancié aux parents, à la mort, à la révolte et à la violence.

Les Amants de la nuit de l’américain Nicholas Ray, sorti en 1949, est considéré comme l’un des premiers drames adolescents. En France, c’est Maurice Pialat qui a inauguré le genre avec À nos amoursen 1983, qui raconte la vie sentimentale et familiale d’une jeune fille de 15 ans jouée par Sandrine Bonnaire. Jacques Doillon ou encore Claude Miller lui emboîteront le pas.

Succès public et critique

L’adolescence est également un thème prisé par le cinéma indépendant américain : des cinéastes pointus comme Larry Clark ou Gus Van Sant s’en feront même une spécialité. Si les sujets abordés sont de plus en plus graves (Elephant, Palme d’Or en 2003 à Cannes, évoque la fusillade meurtrière survenue dans le lycée américain de Columbine en 1999), les films sur l’adolescence rencontrent un succès critique et public grandissant, souvent lié à leur aspect dérangeant et sulfureux.

Personnages extrêmes, sujets tabous

Les drames sur l’adolescence mettent souvent en scène des ados en totale rupture avec la société. Les histoires se déroulent sur fond de délinquance, d’échec scolaire et de vide affectif, tandis que les protagonistes commettent souvent des actes irrémédiables (meurtres, suicides). Ces films offrent ainsi une vision pessimiste de la société actuelle marquée par la perte des repères, la démission des parents, la montée de la violence et de la pornographie.

Beaucoup de ces films traitent aussi de sujets « tabous » (homosexualité, prostitution, toxicomanie..) auxquels les jeunes sont sensibles. S’ils peuvent être directement concernés, ou connaître des amis qui…, la plupart ne peuvent ou ne veulent évoquer ces sujets avec leurs parents. Les films dépeignent ainsi avec brutalité cet âge incertain en mettant en scène des histoires souvent très dures. Les œuvres controversées de Larry Clark (Bully, Ken Park) ou ceux de Catherine Hardwicke (Les Seigneurs de Dogtown, Thirteen) sont exemplaires de ce genre de drames à la frontière du sociologique et du psychologique. Elles sont donc à réserver aux adolescents les plus mûrs, et il est conseillé de les regarder en famille : c’est l’occasion d’ouvrir la discussion non seulement sur ces problèmes d’ados, mais aussi sur des sujets de société plus vastes et tout aussi importants.

Sujets sérieux, traitement léger

Notons enfin que tous les films sérieux sur l’adolescence ne sont pas toujours dramatiques. Les cinéphiles se souviennent notamment de Juno, petit bijou de drôlerie et de sensibilité, racontant l’histoire d’une ado de 16 ans qui tombe enceinte et affronte les réactions souvent inattendues de son entourage. Le film, signé Jason Reitman, qui a révélé la jeune Ellen Page (vue dans X-men notamment), a remporté l’Oscar du meilleur scénario original en 2007 et de nombreuses autres récompenses.

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