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Christine Lagarde en tête de la liste des 10 personnalités qui pourraient devenir le Premier ministre d'Emmanuel Macron
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Atlantico Business

Les rumeurs vont bon train à Paris pour essayer de deviner qui pourrait être Premier ministre d’Emmanuel Macron au lendemain de la présidentielle.

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre a été en charge de l'information économique sur TF1 et LCI jusqu'en 2010 puis sur i>TÉLÉ.

Aujourd'hui éditorialiste sur Atlantico.fr, il présente également une émission sur la chaîne BFM Business.

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En dépit de la violence de la campagne présidentielle, le personnel politique parisien essaie d’anticiper ce qui se passera au gouvernement au lendemain de l'élection si Emmanuel Macron l'emportait dimanche.

Les équipes d’Emmanuel Macron ne laissent rien filtrer comme indications, pour ne pas laisser penser qu’il y aurait un plan de bataille ou des tractations comme il y en a eu à l’extrême droite entre Marine Le Pen et Nicolas Dupont-Aignan.

Emmanuel Macron est parfois maladroit (et oui !), mais il se gardera bien de donner la moindre indication avant les résultats du 2e tour. Et pour cause, il a construit un logiciel qui le place ni à droite, ni à gauche, ce qui a fait son succès. Or, les candidats possibles à une fonction gouvernementale appartiennent forcément à un des deux camps. En choisir un reviendrait à déplaire à ceux du camp adverse. Ce serait donc une funeste erreur, d'où les tacles qu’il adresse parfois à l’une ou l’autre des personnalités qui se rapprochent un peu trop près de lui. Manuel Valls, François Baroin de l'autre en ont fait les frais cette semaine.

Cette neutralité est purement stratégique, car il va bien falloir s’organiser dès le lendemain de l’élection présidentielle. Après les élections législatives, la nature de l’Assemblée dictera la composition du gouvernement. Si Emmanuel Macron est élu, il devra nommer un Premier ministre qui soit en phase avec ce qu’il incarne, qui soit un connaisseur de la machine administrative puisqu’il faudra commencer à préparer le budget 2018 et gérer les élections législatives en essayant d’avoir une majorité qui tienne la route pour que le président puisse gouverner. On entre dans le dur de la mécanique du pouvoir. Pas facile, mais possible.

Du coup, le tout Paris de la politique discute avec les proches d’Emmanuel Macron, dont les émissaires les plus en confiance approchent les personnalités.

Le top 10 des personnalités les plus Macron-compatibles et acceptables par l'opinion serait le suivant:

Au premier rang, Christine Lagarde. C’est le dernier nom qui circule. Et qui fait jaser dans les dîners en ville lors de ce dernier week-end. Les gens qui se disent bien informés affirment qu‘elle aurait donné son accord à la veille du week-end dernier à Emmanuel Macron lui-même. Christine Lagarde est toujours au FMI, elle n’a que des amis partout. Et pour cause, elle est très connue et appréciée des Anglo-saxons et des Allemands, et on ne lui connaît pas d’adversaire. De toute façon, on ne peut pas se fâcher avec la directrice du FMI. Politiquement, elle a certes servi loyalement Nicolas Sarkozy, mais sans susciter d’inimitiés à gauche. En plus, c’est une femme. Pour certains, la France présenterait une gouvernance ultramoderne avec un président jeune et un Premier ministre femme. Même au Canada, on n’a pas réussi cet exploit.

Inconvénient, Christine Lagarde n’est pas forcement la plus douée pour préparer les législatives, où les familles politiques vont sortir les couteaux. Pas sûr qu'au pied du mur, elle accepte, parce que son mandat chez Sarkozy n’a pas été qu’un long fleuve tranquille. Et Macron a un côté Sarkozy quand il se met en colère. 

2e rang : Jean-Louis Borloo. L’ancien ministre, qu'on disait fatigué, serait prêt à reprendre du service pour piloter la réforme. Il est populaire, ses engagements politiques réels ne sont pas clivants. On ne sait jamais s’il est de droite ou de gauche. Donc, il ne dérange que ceux qui peuvent prétendre au job. Le seul qui peut crier, c’est François Bayrou, qui chasse sur les mêmes terres centristes. Avantage sur Christine Lagarde, il sait gérer les colères d’un président, il connaît les labyrinthes de la politique, les codes, les pièges. La droite libérale l'apprécie, et la gauche sociale le tolère. Défaut: un peu fouillis, mais Macron aussi, alors ça peut lui plaire.

3e rang : Pascal Lamy, l'ancien directeur général du FMI, ancien collaborateur de Jacques Delors à la Commission européenne, a une expertise qui colle parfaitement à l’offre politique de Emmanuel Macron. L’inconvénient est qu’il est clivant et peut-être un peu raide. La droite ne l’aime guère, bien qu’il soit libéral. La gauche ne l’aime guère parce que beaucoup le trouvent arrogant quand d’autres estiment qu’il a surtout un talent de pédagogue que les hommes politiques n‘ont pas. Inconvénient: Pascal Lamy n’a jamais mouillé sa chemise sur le terrain politique ou à l'Assemblée nationale.

4e rang: Henri de Castries, l'ancien patron d’Axa, a beaucoup travaillé avec François Fillon. Le programme présenté par Fillon est à 60 % celui de De Castries qui lui, travaille beaucoup avec l'Institut Montaigne. Le think tank qui avait abrité plus ou moins Emmanuel Macron, quand il était ministre à Bercy et qu'il cherchait un lieu pour développer sa startup politique, c’était il y a deux ans déjà. Henri de Castries devait entrer dans le gouvernement de François Fillon si celui-ci avait été élu.

5e rang: Thierry Breton, président d’Atos, ancien ministre de l'Economie de Jacques Chirac, s’est rallié à Emmanuel Macron très tôt. On ne peut pas lui reprocher d’être venu s’agenouiller au pied du candidat au dernier moment comme d’autres. Thierry Breton a une vraie fibre mondiale, un vrai talent d’homme d’affaires, une vraie habileté à la communication, mais il n’a jamais fait de politique de terrain. Il ne sait pas comment fonctionne un électeur ou un parlementaire.

6e rang: Jean-Yves Le Drian. Le ministre de la Défense est un rallié de la première heure. C’est le seul ministre de François Hollande dont le bilan est considéré comme très bon. L'homme est apprécie de tous les milieux. Pour quelques-uns, c’est suspect, mais en politique c’est plutôt une qualité. Jean-Yves Le Drian, qui ne voulait pas entrer au gouvernement Hollande afin de pouvoir s‘occuper de sa Bretagne, restera sans doute avec Emmanuel Macron et peut-être même au premier rang.

7e : François Baroin est évidemment premier ministrable, mais plus après les élections législatives, si le groupe de LR était très important. Il a les compétences pour gérer une cohabitation soft.

8e : Xavier Bertrand est lui aussi éligible à la fonction de Premier ministre.Macron aurait l'assurance d’avoir là un numéro 2 qui travaille beaucoup. Politiquement, l’homme est très habile et loyal. Il est président des Hauts-de-France et non pas, comme certains le disent avec un brun de méchanceté, président de la France d’en haut. Ça n'est pas son monde.

9e Gérard Collomb, le maire de Lyon, est à l’origine de l’aventure Macron. C’est lui qui l’a poussé, aidé et sponsorisé dans la constitution du mouvement auquel personne ne croyait. Il faudra donc lui renvoyer l’ascenseur. Si Gérard Collomb réussit à gouverner la France comme il a gouverné la ville de Lyon, Emmanuel Macron pourrait délivrer des résultats qui feraient taire toutes les critiques. Donc, Gérard Collomb est un candidat sérieux.

10e : François Bayrou, le président du Modem dont le ralliement à Macron a été déterminant pour l’ascension du candidat. Mais il a tellement dit qu’il ne voulait aucune fonction ministérielle, il a tellement insisté, que la rumeur publique le place en dernière position. Mais le place néanmoins parmi les candidats plausibles. La vérité est qu'il en a tellement envie depuis si longtemps qu’il ne peut pas avoir perdu cet appétit de pouvoir et de paraître. Donc, Macron pourrait quand même lui offrir une fin de carrière à la mesure de sa détermination. Non ? Pas sûr ! Les bonnes manières ont tendance à se perdre en politique. 

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