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Ces raisons taboues qui expliquent que les risques de se faire tuer par un collègue de travail est plus élevé qu’on le pense
©CHRISTOPHE SIMON / AFP

Santé au travail

Le monde de l'entreprise peut parfois s'avérer hostile. Selon une récente étude, la troisième cause de mort au travail serait les meurtres.

Alain Bauer

Alain Bauer

Alain Bauer est professeur de criminologie au Conservatoire National des Arts et Métiers, New York et Shanghai. Il est responsable du pôle Sécurité Défense Renseignement Criminologie Cybermenaces et Crises (PSDR3C).
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Atlantico : Une enquête fournie par le Bureau of Labor Statistics, (liée au Département du Travail aux Etats-Unis) et reprise dans le journal The Atlantic  explique que la troisième cause de mort sur le lieu de travail derrière les chutes fatales et les accidents de la route serait les meurtres. Concrètement comment expliquer ce résultat ?

Alain Bauer : La proximité rugueuse, le ressentiment, le harcèlement au travail sont des données récurrentes et connues.
L’outil statistique a évolue dans le temps, et la taylorisation, la competition, les processus dynamiques d’amélioration de la compétitivité ont fait le reste.
Le lieu de travail de ce point de vue n’est guère différent de l’espace scolaire et l’altérité subie, le fait qu’en général on ne choisisse pas ses collègues, pose des problèmes naturellement humain : envie, jalousie, ressentiment, ….

Une des causes les plus fréquentes des meurtres serait la découverte de fraudes dans l'entreprise. Le sentiment d'être acculé et de ne pas avoir de porte de sortie pourrait pousser à commettre l'irréparable. Est-ce étonnant quand on sait que le degré de psychopathie est bien plus élevé chez les chefs d'entreprises et hauts cadres que dans le reste de la population ?

Je ne pense pas que ces deux affirmations soient justes. Le degré de psychopathie en general et en particulier ne fait pas l’objet d’etudes statistiques aussi poussées et le fait d’être « chef » n ‘impose pas de devenir ou d’av voir été psychopathe. C’est paradoxalement plus sensible chez les « petits chefs », l’encadrement intermédiaire, coince entre les cadres supérieurs et les personnels et qui vivent mal cette situation souvent conflictuelles et sont souvent a l’origine (et donc souvent victimes) des conflits avec leurs subordonnes ou collègues.
Comme souvent,; y compris en matière de terrorisme, il me semble plus raisonnable de rechercher des causes mieux connues : blessure narcissique intime, pulsions sexuelles, jalousie professionnelle ou liée aux remunerations, et dans le cas de la fraude, mauvaise gestion du partage des gains…..

Enfin, ces résultats sont-ils transposables à la France ?

Ce ne sont pas des résultats mais une micro approche du problème et il faudrait sans doute se préoccuper des tensions sur le lieu de travail. Ceci posé le nombre de cas recensés reste très faible.

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