Tensions
Ces tueries qui se développent au Burkina Faso dans l’indifférence générale
Les 30 et 31 décembre derniers, 28 Peuls ont été tués, dont des enfants, dans le nord-est du pays.
Atlantico : Quelle est la situation au Burkina Faso ? Les tensions ethniques se sont-elles accrues ?
Emmanuel Dupuy : La situation s’aggrave. Des Volontaires pour la défense de la patrie (VDP) , donc des milices, sont en train de s’en prendre aux Peuls. Les 30 et 31 décembre derniers, 28 Peuls ont été tués, dont des enfants, dans le nord-est du pays, suite à l'attaque du QG des VDP/Dozos le 29 décembre. Il s'agit là d'une punition collective dans les quartiers peuls des secteurs 4 et 6 de la commune de Nouna.
Cela confirme l’idée selon laquelle les VDP, armés d’AK- 47 livrées par les Russes, sont un facteur aggravant des tensions intercommunautaires. D’où les propos de l’ambassadeur Luc Hallade au Burkina, pour qui les tensions sont motivées davantage par les luttes de factions et de milices que par des facteurs religieux.
Ces tensions interviennent notamment dans la région du Liptako-Gourma, située à cheval sur les frontières communes du Burkina, du Mali et du Niger. 40% du territoire burkinabè ne répond actuellement plus aux autorités centrales de la capitale Ouagadougou. La situation est presque hors de contrôle. 2 millions de Burkinabè ont été déplacés et 4 000 écoles fermées. Et les tensions religieuses viennent accompagner les tensions intercommunautaires ancestrales.
Quelles sont les causes de ces tensions ?
Ces tensions sont liées à l’accaparement des terres, l’impact du dérèglement climatique et au soutien des autorités au profit des ethnies hostiles aux Peuls. Pour ces ethnies, les Peuls sont associés aux djihadistes.
Quelle est la position du gouvernement burkinabè ?
Le gouvernement estime que les Peuls ont pris fait et cause pour les djihadistes. Le gouvernement essaye de lutter contre les groupes armés djihadistes donc par esprit de facilité, ils s’en prennent à la population peule.
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