"Ces femmes qui ont réveillé la France" de Jean-Louis Debré et Valérie Bochenek : combien d’innovations, de découvertes sont dues au courage de femmes françaises qui ont ainsi défrayé la chronique ?<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Culture
"Ces femmes qui ont réveillé la France" de Jean-Louis Debré et Valérie Bochenek est à découvrir au Théâtre de Passy à Paris.
"Ces femmes qui ont réveillé la France" de Jean-Louis Debré et Valérie Bochenek est à découvrir au Théâtre de Passy à Paris.
©

Atlanti-Culture

"Ces femmes qui ont réveillé la France" de Jean-Louis Debré et Valérie Bochenek est à voir au Théâtre de Passy à Paris.

Rodolphe  de Saint Hilaire pour Culture-Tops

Rodolphe de Saint Hilaire pour Culture-Tops

Rodolphe de Saint Hilaire est chroniqueur pour Culture-Tops.

Culture-Tops est un site de chroniques couvrant l'ensemble de l'activité culturelle (théâtre, One Man Shows, opéras, ballets, spectacles divers, cinéma, expos, livres, etc.).

Voir la bio »

"Ces femmes qui ont réveillé la France" de Jean-Louis Debré et Valérie Bochenek

Jean-Louis Debré et Valérie Bochenek. Au piano : Christophe Dies
Mise en scène
Olivier Macé
Avec
Jean-Louis Debré et Valérie Bochenek
INFOS & RÉSERVATION
Théâtre de Passy
95 rue de Passy
75016 PARIS
01 82 28 56 40.
Vendredi et Samedi à 21h, Dimanche à 16h 30 jusqu’au 24 avril 2022, puis en tournée
Notre recommandation : EXCELLENT 

THÈME

Combien d’innovations, de créations, de découvertes sont dues au courage, à l’imagination, à la détermination de femmes françaises qui ont ainsi défrayé la chronique ? Depuis la Révolution, plus d’une vingtaine de femmes sont décrites et racontées  dans une pièce qui met à l’honneur pêle-mêle et pour les plus connues : Colette, George Sand, Olympe de Gouges-- qui mourut sur l’échafaud - Marie Curie - deux fois prix Nobel - Louise  Michel, condamnée au bagne. 

On évoque aussi la duchesse d’Uzès,  que l’on voit en vidéo fièrement installée au volant de sa torpédo en 1903, première femme à pouvoir arborer un permis de conduire au scandale des policiers de la place, ou encore Jeanne Chauvin, la première femme avocate qui eut l’insigne honneur de pouvoir prêter serment, à l’instar de ces messieurs qui avaient le monopole des prétoires jusque-là. Simone Veil vient  conclure avec des accents émouvants ces portraits de femmes qui ont osé s’opposer à l’ordre inégalitaire établi et aux bienséances de leur époque.

Mais y a-t-il un point commun entre toutes ces belles personnalités ? Oui, et c’est leur combat pour le féminisme et son corollaire, tous les obstacles qu’il a fallu lever, toutes les haines contre lesquelles il a fallu se dresser toutes ces corporations dans un monde d’hommes qui ont prétendu les empêcher d’aboutir. 

La France d’aujourd’hui leur doit beaucoup et son réveil  aussi. Alors rendons grâce à Marianne tout comme l’auteur dans la première scène.

POINTS FORTS

D’abord le texte : toutes les biographies évoquées et racontées sont brillantes et amusantes, pleines d’humour. À chaque tableau, une image, une saillie. Lorsque Jean-Louis Debré, himself, joignant le geste à la parole sous des casquettes successives, exprime avec force clins d’œil et gestuelle le comique ou l’insolite de la situation décrite, c’est jubilatoire... et si loin de la figure paternelle (« l’amer Michel ») ! 

Ensuite le jeu, avec une mention spéciale pour Valérie Bochenek, la compagne de Jean-Louis Debré dans la vie, et qui faisait partie de la troupe du Mime Marceau. À force de mimiques, de contorsions, d’entrechats, de pas de danse, elle nous fait vivre la destinée de la personne en question et la réprobation de ses contradicteurs. Un exemple parmi d’autres de l’humour qui se dégage de ce spectacle : lorsque Jean-Louis Debré - tandis que Valérie Bochenek mime la duchesse d’Uzès à son volant - raconte l’anecdote suivante : à peine la duchesse avait-elle son permis en poche qu’elle se faisait verbaliser Avenue du Bois pour excès de vitesse : 12 km/h ! Coup de sifflet en direct. Le Préfet et la maréchaussée tenaient leur vengeance. La duchesse  fut la première femme verbalisée au volant en France. C’était en 1903. Elle a ouvert la voie !

QUELQUES RÉSERVES

Aucune réserve : c’est net, vif enlevé et instructif, pour peu, bien sûr, que l’on soit un peu curieux de l’histoire contemporaine. Même le ton, quelque fois un peu hésitant, que l’on (re)connait à Jean-Louis Debré parait un effet naturel approprié et les militants de la parité seront aux anges naturellement et à juste titre.

ENCORE UN MOT...

Peut-être le début d’un réveil de sentiments plus sensibles au charme caché de nos politiques ?

UNE PHRASE

« Va, va Marianne
Pour en finir avec tes ennemis
Sonne, sonne la diane
Aux endormis
Et devant l’homme, j’y réclamerai
Pour mon sexe, la liberté
Il faut relever dans la femme
L’aïeule de la liberté » (« La Marianne » Fernande d’Erlincourt, 1833)

L'AUTEUR

Jean-Louis Debré (78 ans), homme politique qu’on ne présente plus, possède une face de moins en moins cachée. Ce fidèle chiraquien est aussi écrivain, ayant trempé sa plume pour de nombreux romans policiers, souvent à succès. Comme monsieur tout le monde, il eut l’idée fort sympathique et décalée d’écrire un livre sur certaines femmes célèbres qui, selon lui, ont fait la France. Résultat sans doute de la fréquentation répétée, voire obsessionnelle, sur la plus haute marche possible des fonctions qu’il a occupées, d’une certaine Marianne...

Poursuivant la démonstration jusqu’au bout, Jean Louis Debré a choisi bien entendu sa compagne comme co-auteur puis comme co-scénariste et enfin interprète de la pièce éponyme.

Il a expliqué  en aparté à l’auteur de cette chronique ce qui l’a conduit à plonger dans l’arène de la « représentation » privée ! Quel talent, quel humour ! Premier rôle, et peut- être pas le dernier.

Valérie Bochenek est dotée d’un  véritable talent d’imitatrice, elle interprète Barbara avec une grande justesse et a écrit un ouvrage de référence sur le mime Marceau.

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !