Ces avancées médicales qui révolutionnent le traitement de l’épilepsie<!-- --> | Atlantico.fr
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Quelles sont les pistes qui pourraient révolutionner la lutte contre l’épilepsie ?
Quelles sont les pistes qui pourraient révolutionner la lutte contre l’épilepsie ?
©AFP

Espoir pour les malades

De nouvelles technologies et certaines méthodes opératoires permettent d'obtenir de meilleurs résultats pour les patients atteints d'épilepsie.

Bertrand Devaux

Bertrand Devaux

Le Dr Bertrand Devaux est neurochirurgien à Paris.

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Atlantico : Un article de NPR raconte l’histoire d’un jeune épileptique qui a pu avoir recours à des nouvelles technologies pour se faire opérer. De quoi parle-t-on ?

Bertrand Devaux : Les Américains sont très forts pour se gargariser de choses qui ne sont pas nouvelles et qu’ils n’ont pas inventées. L’article parle de la SEEG, inventée en France en 1958, on peut faire mieux aujourd’hui. Le robot ROSA est français, il a été créé dans les années 1990. Il est important de noter que l’histoire racontée de ce patient ne se conclut pas par sa guérison, puisqu’il doit continuer à prendre des médicaments. Peut-être aurait-on pu faire plus, via des électrodes fines, pour mieux cibler la zone à opérer. Via la chirurgie, il y a aujourd’hui de vrais miraculés, notamment chez les enfants, même si c’est loin d’être une majorité.

Quelles sont aujourd’hui les technologies et stratégies, notamment opératoire, que l’on utilise pour traiter l’épilepsie ?

L’épilepsie est la deuxième affliction la plus répandue chez les jeunes. Les opérations ne concernent qu’une minorité de patients (10-15%). L’immense majorité va avoir besoin de médicaments pendant une partie de leur vie. L’épilepsie a plusieurs formes d’expression. Celle qui intéresse les chirurgiens est dite focale, car elle ne touche qu’une petite partie du cerveau, souvent liée à une lésion qui n’est pas toujours visible lors des premiers examens. Là où nous avons avancé, sur le terrain de l’épilepsie c’est dans l’identification de syndromes et de leurs substrats génétiques. On fait de la recherche fondamentale sur de nombreuses branches d’épilepsie, sur des traitements, etc. Il y a aussi des progrès dans la prise en charge des jeunes qui en ont besoin.

La chirurgie a fait d’énormes progrès. Au début on parlait de chirurgie uniquement en dernier ressort. C’est différent désormais et ce depuis une quarantaine d’années avec l’individualisation des grands syndromes accessibles à la chirurgie. Cela permet de soigner des patients qui auparavant n'étaient pas soignés, mais malheureusement pas tous. Il arrive qu’on n’arrive pas à trouver la source ou qu’il y ait trop de foyers différents, ce qui rendrait un acte chirurgical trop délétère. Donc on propose des traitements palliatifs.

L’un des éléments qui a beaucoup progressé, c’est la compétence de certaines équipes spécialisées qui permettent de guider les opérations avec précisions et de savoir quand l’on rentre dans un cas potentiellement curable par la chirurgie. L’expérience acquise au cours des dernières décennies est cruciale. La technologie aide, mais elle ne fait pas tout.

Quelles sont les pistes qui pourraient révolutionner la lutte contre l’épilepsie ?

Il y a deux grandes catégories de technologies. D’une part, la catégorie exploratoire, qui consiste à investiguer le fonctionnement cérébral. Pour améliorer la chirurgie, elle doit devenir plus efficace et moins dangereuse. De nombreux progrès ont été faits mais on y travaille encore. Ce qu’il faut réussir à déterminer avec le plus de précision possible, c’est où agir et quelles sont les limites. De petites électrodes fines permettant d’explorer le cortex, de l’imagerie précise, avec une résolution augmentée par les IRM de très hauts champs.

L’autre versant, c’est celui du traitement. Pour l’instant, l’identification de certains gènes permettrait d’avoir une meilleure idée de la manière de les traiter. En chirurgie, on espérait que les rayons très focalisés permettraient d’agir sans ouvrir le crâne, mais les résultats n’étaient pas aussi efficaces que les gestes pénétrants. Les ultrasons focalisés, qui permettent de créer une petite zone de chaleur sans ouvrir le crâne, sont prometteurs, mais insuffisants pour l’instant.

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