Ces 6 questions à poser si vous êtes à la mi-temps de votre carrière<!-- --> | Atlantico.fr
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Des salariés pendant leur pause déjeuner dans le quartier de La Défense, près de Paris.
Des salariés pendant leur pause déjeuner dans le quartier de La Défense, près de Paris.
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Quelles perspectives ?

Alors que les motivations du début de carrière (accéder à un poste rêvé, gravir les échelons, obtenir une rétribution à la hauteur de son engagement) ont évolué, il est temps de se demander quels sont les choix judicieux pour une "deuxième partie de carrière".

Caroline Diard

Caroline Diard

Caroline Diard est professeur associé au département Droit des Affaires et Ressources Humaines à la Toulouse Business School.

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Atlantico : Le fait d’être à mi-chemin de sa carrière, vers la quarantaine, n’est-il pas le moment idéal pour réévaluer et modifier ses priorités de carrière ? Quelles sont les bonnes questions à se poser à ce moment précis ?

Caroline Diard : Aujourd'hui une carrière (pour un cadre) débute vers 23 ans et se termine entre 64 et 67 ans. La quarantaine est donc la période où la moitié du chemin professionnel a été parcouru.

Certaines entreprises considèrent que passé 45 ans, un collaborateur est devenu "sénior" et les possibilités d'évolution qui lui sont offertes se réduisent.

De nombreuses mesures protectrices sont d'ailleurs mises en oeuvre pour les salariés de plus de 45 ans (On peut citer la contribution Delalande créée en 1987, supprimée en 2008 et dont les entreprises étaient exonérées pour tout salarié embauché après 45 ans à partir de 2003. Certaines aides à l'embauche sont applicables pour des salariés de plus de 45 ans (aide à l'embauche en contrat de professionnalisation, CDD sénior par exemple).

L’obligation de réaliser un entretien professionnel de mi carrière a été supprimée mais la loi du 2 août 2021 a introduit un nouveau dispositif : la visite médicale de mi-carrière. Il s'agit d'une obligation pour l'employeur.

La vigilance du législateur vis à vis des conditions d'emploi des plus de 45 ans démontre la difficulté pour ces salariés à trouver une place dans les entreprises. Il est donc pertinent à ce moment de la vie de se poser la question des priorités!

A cette période de la vie, les motivations, aspirations ne sont plus les mêmes. Beaucoup de choses ont déjà pu être réalisées, tant sur le plan personnel que professionnel. A l'heure où un collaborateur a déjà effectué une partie de sa carrière, a peut-être construit une famille, c'est l'heure du bilan. Des succès, des échecs et la possibilité de prendre du recul avec une certaine maturité. 

Alors que les motivations du début de carrière (accéder à un poste rêvé, gravir les échelons, obtenir une rétribution à la hauteur de son engagement) ont évolué, il est temps de se demander quels sont les choix judicieux pour une "deuxième partie de carrière".

En France, les salariés ont la possibilité de changer de voie, de découvrir de nouvelles orientations grâce à des dispositifs financés par l'état. (Bilan de compétences, projet de transition professionnelle, Compte Personnel de Formation). Ceci permet à de nombreux salariés d'envisager la suite de leur carrière dans un autre secteur et peut-être plus en accord avec leurs aspirations profondes.

Quels sont les meilleurs conseils à suivre pour ne pas perdre pied dans sa carrière et son parcours professionnel ?

Il est important de se poser les bonnes questions : 

- ai-je envie de continuer dans mes missions actuelles pour le reste de mon parcours professionnel?

- quelles sont les motivations qui m'animent (salaire, ambiance de travail, nature des missions, engagement sociétal..) 

- Suis-je en accord avec mes valeurs dans mon poste actuel?

-Y-a-t-il des perspectives d'évolution dans mon entreprise?

- Quelles sont mes priorités de vie (activité associative, sport, famille, amis, engagement sociétal...)

- Mon poste actuel me permet-il de concilier des temps de vie (professionnelle, sociale, personnelle)

Il est encore temps, arrivé à la quarantaine de changer de poste, de s'engager dans une nouvelle formation, de déménager, de découvrir une expérience à l'international.

Il est pertinent de faire son propre bilan et d'envisager pourquoi pas un bilan de compétences.

Une nouvelle orientation peut être salvatrice car perçue comme un nouveau départ.

Faut-il se demander si l’on regrettera de ne pas avoir fait tel choix de carrière ou appris telle chose dans 10 ans ? Faut-il se demander à quoi devraient ressembler nos journées idéales sur le plan professionnel ?

Evidemment, il est pertinent de se projeter et de réfléchir à une carrière idéale. Je ne suis pas certaine que le poste idéal dans l'entreprise idéale existe.

Chacun est juge de ce qui lui convient, en fonction de ses perceptions, émotions, motivations et périodes de la vie.

Lorsque l'on fait des choix, il arrive de les regretter mais la carrière d'un salarié est faite de choix qu'il faudra ensuite assumer.  

Est-il important de savoir quels compromis nous sommes encore prêts à faire ou ce que nous ne sommes plus disposés à faire ?

Exactement, passé 40 ans, il est temps de se demander ce que l'on est prêt à accepter. En début de carrière, il faut parfois faire des compromis en entreprise car l'employeur oppose le manque d'expérience à des collaborateurs souhaitant évoluer ou modifier leurs conditions de travail. Passé 40 ans, un collaborateur a démontré ce qu'il sait faire et aussi ses limites. Conscient de ses acquis, de ses qualités, le collaborateur peut se projeter davantage dans un poste. Conscient également de ses limites, il peut sereinement envisager des formations pour développer ses compétences.

Est-il important de laisser la place à l’introspection pour penser à son avenir professionnel ? Faut-il trouver le temps et l'espace mental nécessaires pour revenir sur sa carrière et la réévaluer ? Cela permet-il de mieux se projeter pour l’avenir et sur de futurs projets ou opportunités ?

Il est important de trouver un temps permettant effectivement de réfléchir à son avenir professionnel et de faire un bilan : quels sont les points positifs et négatifs des années qui viennent de s'écouler? A-t-on des regrets? Des souhaits qui n'ont pas été satisfaits? Quelles sont les possibilités d'évolution et comment saisir les opportunités ?

Je pense qu'il est primordial de ne pas avoir de regrets à la fin de sa carrière et de s'assurer que ses rêves de jeunesse ont été réalisés! Il s'agira donc de se donner les moyens d'une réflexion sur le chemin qu'on l'on souhaite emprunter pour les années à venir.

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