Ces 10 enlèvements crapuleux qui ont marqué l’histoire<!-- --> | Atlantico.fr
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Plusieurs enlèvements ont défrayé la chronique.
Plusieurs enlèvements ont défrayé la chronique.
©Flickr - karl sinfield

Triste top

Alors que la femme d'affaires Jacqueline Veyrac a été retrouvée à Nice saine et sauve mercredi 26 octobre 2016, deux jours après son enlèvement, voici un tour d'horizon des enlèvements qui ont le plus marqué l'histoire récente.

Ouf. Jacqueline Veyrac, la propriétaire du Grand Hôtel de Cannes enlevée le 24 octobre a finalement été retrouvée saine et sauve à Nice 48 heures plus tard, après qu'elle s'est extirpée seule du coffre de voiture dans lequel elle était enfermée. Plus de peur que de mal pour cette septuagénaire, qui est maintenant prise en charge par la police. Toutefois, tout ne se termine pas toujours aussi bien. Retour sur ces dix enlèvements qui ont marqué l'histoire.

L'affaire Empain

Tout commence le 23 janvier 1978, quand Édouard-Jean Empain, baron issu de la noblesse belge et PDG du groupe Empain-Schneider, est capturé par des hommes cagoulés et lourdement armés à la sortie de son domicile situé avenue Foch, à Paris. Le président de l'époque, Valéry Giscard d'Estaing, met en place un "état-major de crise". L'enlèvement, faussement revendiqué par l'organisation de lutte armée d'extrême gauche des Noyaux armés pour l'autonomie populaire, est suivi 36 heures plus tard d'un colis déposé à Gare de Lyon par les malfrats, dans lequel les enquêteurs trouvent une phalange appartenant au baron belge ainsi qu'une lettre réclamant 80 millions de francs (environ 12 millions d'euros). Le message indique que d'autres morceaux du corps suivront si la rançon n'est pas payée. S'en suit un jeu de piste haletant, au cours duquel l'enquêteur, Jean Mazzieri, va se rendre aux endroits indiqués par les criminels où effectuer l'échange de rançon, plusieurs fois reporté : à Megève, à Paris et en banlieue parisienne. Lors d'un énième rendez-vous, une fusillade explose entre les policiers et les tortionnaires d'Édouard-Jean Empain sur le bas-côté de l'autoroute A6, en banlieue parisienne. Un homme est abattu : Daniel Duchâteau, déjà condamné pour braquage de banque. Son complice arrêté, un certain Alain Caillot déjà condamné pour des petits larcins, demande à ses complices de libérer l'otage, abandonné sur un terrain vague à Ivry-sur-Seine, en banlieue parisienne. Il aura passé 63 jours en captivité dans deux lieux différents, dont une maison en ruine sans eau ni électricité, et perdu 20 kilos. Le film Rapt sorti en 2009 raconte son histoire.

L'affaire du bébé Lindbergh

C'est là l'un des crimes les plus médiatisés du XXème siècle. Le soir du 1er mars 1932, le fils du célèbre aviateur Charles Lindbergh et d'Anne Morrow Lindbergh, est kidnappé. Âgé de 20 mois, le nourrisson a été enlevé alors qu'il dormait à l'étage de leur domicile, situé dans l'État américain du New Jersey. Dans les fourrés, l'échelle qui a servi au malfrat pour monter à la fenêtre est retrouvée, mais les allées et venues des très nombreux journalistes sur les lieux avant même l'arrivée des enquêteurs fait qu'aucune empreinte digitale n'est valable. Une lettre bourrée de fautes d'orthographe est retrouvée dans la chambre du nourrisson, dans laquelle le criminel demande une rançon de 50 000 dollars. L'histoire émeut l'Amérique et reçoit une attention toute particulière, chacun y allant de sa petite analyse et accusant à tort de nombreux proches de la famille, tels que leur chauffeur ou leur femme de chambre – qui se suicidera au cyanure après une interview. Enfin, un homme, le docteur Joseph Condon propose à Charles Lindbergh de servir d'intermédiaire entre ce dernier et le kidnappeur. La rencontre a lieu dans un cimetière : le médecin remet une valise de faux billets à l'homme contre un message indiquant la localisation de l'enfant. Le mot dit que l'enfant se trouve sur un bateau nommé le Nelly, amarré dans une baie de la côte Est. Mais une fois sur place, aucun bateau de ce nom. Après plusieurs fausses pistes, les policiers annoncent aux parents le 12 mai 1932 que le cadavre de leur enfants a été découvert dans les bois environnant leur domicile par des livreurs. Celui-ci présentait une fracture du crâne, et les analyses révèlent que le nourrisson a été tué le soir-même de l'enlèvement. Après quelques mois, les faux billets donnés au kidnappeur apparaissent dans le Bronx, où un homme, qui se vante auprès d'un commerçant d'en avoir beaucoup chez lui, est dénoncé. Il s'agit de Bruno Hauptmann. Les éléments de l'enquête convergent vers cet Allemand qui, malgré les nombreux indices à charge contre lui, continuera de clamer son innocence jusqu'à son exécution par chaise électrique le 3 avril 1936.

L'affaire Patricia "Patty" Hearst

Le 4 février 1974, la petite-fille du magnat de la presse William Randolph Hearst, Patricia Hearst, est enlevée par l'Armée de libération symbionaise, un mouvement armé d'extrême gauche américain, au campus de l'Université de Berkley, en Californie. Après le refus d'un échange contre la libération de membres emprisonnés appartenant au groupe, l'ALS, au lieu d'une rançon, réclame que le père de Patricia pourvoie en nourriture les quartiers pauvres de Los Angeles. Au cours de sa détention, la jeune femme alors âgée de 20 ans est gagnée par le syndrome de Stockholm et se joint à la cause de ses ravisseurs. Elle participe à plusieurs braquages et finit par se faire arrêter par les services secrets. Elle sera condamnée à sept années de prison, peine réduite à deux ans par le président américain de l'époque, Jimmy Carter, sous prétexte qu'elle aurait agi sous les pressions de ses ravisseurs. Toutefois, il apparait clairement sur les vidéos prises par les caméras de surveillance des banques braquées qu'elle aurait pu s'enfuir maintes fois. Elle se mariera avec son gardien de prison. La sexagénaire vit aujourd'hui dans l'État américain du Connecticut.

L'affaire des séquestrées de Cleveland

C'est une affaire particulièrement sordide dont nous avons connu le dénouement le 6 mai 2013, lorsque trois jeunes Américaines portées disparues respectivement pendant 11, 10 et 9 ans, sont retrouvées dans la maison d'un certain Ariel Castro à Cleveland, dans l'État d'Ohio. Les trois femmes avaient été enlevées tour à tour par le criminel. La première, Michelle Knight, avait 21 ans au moment des faits, la deuxième, Amanda Berry, 17 ans, et la troisième, Georgina DeJesus, 14 ans. Après des années de séquestration et de viols répétés, Amanda Berry parvient à alerter le voisinage de leur séquestration, et Ariel Castro est finalement inculpé le 9 mai 2013. Le jeudi 1er août 2013, Ariel Castro est condamné à la prison à perpétuité. Il a plaidé les 937 chefs d'accusation à son égard pour s'éviter la peine de mort, en usage dans l'État d'Ohio. L'homme est finalement retrouvé pendu dans sa cellule un mois plus tard.

L'affaire Jaycee Lee Dugard

Le 10 juin 1991, la jeune Jaycee Lee Dugard, alors âgée de 11 ans, est capturée par un homme, à un arrêt de bus scolaire à South Lake Tahoe, en Californie. Durant 18 ans, elle sera séquestrée dans un cabanon de jardin par un couple de tortionnaires, Philipp et Nancy Garrido. À 14 ans puis à 17 ans, elle accouche de deux filles, Angel et Starlit, qu'elle a eues avec son ravisseur. C'est au fil du temps et de l'assouplissement de la liberté que le couple lui accordait, que la femme a pu entrer en contact avec un officier de police pour le prévenir de sa situation, le 29 août 2009, alors âgée de 29 ans. Philipp Garrido est condamné à perpétuité et sa femme à une durée variant entre 36 ans et la réclusion à perpétuité, selon les termes d'un accord négocié avec le parquet.

L'affaire Fritzl

Dans la même lignée que les deux affaires précédentes, mais pire encore : la séquestration de l'Autrichienne Elisabeth Fritzl par son père, Josef Fritzl, durant 24 ans. À l'âge de 11 ans, la jeune fille était déjà victime de viols de la part de son père qui, après avoir construit un abri antiatomique – pratique habituelle en temps de Guerre froide – l'y enferme après l'avoir droguée et l'a fait passer pour disparue auprès de sa femme et de la police. En captivité, elle donne naissance à sept enfants, tous engendrés par le père, dont un mort-né. Trois d'entre eux sont adoptés par Josef Fritzl et son épouse, faisant croire que ceux-ci avaient été abandonnés par Elisabeth devant leur porte. Le 19 avril 2008, l'aînée Kerstin, gravement malade, est conduite à l'hôpital par le père qui la présente ainsi. Un appel à témoins est alors lancé et la mère, Elisabeth, est mise au courant par les annonces parues à la télévision. Elle exige de son père qu'il la conduise auprès des médecins, ce qu'il finit par accepter. Elle en profite pour tout raconter de son calvaire. Josef Fritzl plaide coupable, et est condamné le 19 mars 2009 à la prison à perpétuité et à l'internement psychiatrique. Cette affaire a notamment inspiré le best-seller de l'écrivaine Emma Donoghue, par la suite adapté en film, Room, sorti au cinéma en 2015.

L'affaire Natascha Kampusch

Cet enlèvement se passe encore une fois en Autriche. La jeune Natascha Kampusch est âgée de 10 ans lorsqu'elle est kidnappée par Wolfgang Přiklopil, un technicien en télécommunications, le 2 mars 1998. Durant huit ans, la jeune fille est retenue prisonnière dans une cache de 5m² située dans le sous-sol de la maison de son tortionnaire, sans lumière naturelle. Durant ces années, elle parvient à gagner davantage de liberté, et peut se déplacer dans la maison ou dans le jardin de nuit et sous surveillance. Un jour alors qu'elle passe l'aspirateur dans la voiture de Wolfgang Přiklopil, conformément à sa demande, ce dernier s'éloigne pour passer un coup de téléphone, gêné par le bruit. La jeune femme en profite alors pour s'enfuir prévenir une voisine, qui appelle la police. Le soir-même de sa fuite, Wolfgang Přiklopil se jette sur les rails d'un train lancé à pleine vitesse. Natascha Kampusch a fini par parler aux médias, confiant qu'elle portait tout de même le deuil de son tortionnaire, qui avait fini par faire partie de sa vie. Elle a également refusé de donner les détails de leur potentielle vie sexuelle, targuant qu'elle préférait garder cela pour sa thérapeute. Elle a publié fin septembre un livre sur sa nouvelle vie, 10 ans de liberté, après son premier ouvrage publié en 2010, 3096 jours, durée correspondant à celle de sa séquestration.

L'enlèvement d'Íngrid Betancourt par les FARC

Íngrid Betancourt est une femme politique colombo-française qui, lors d'un meeting qu'elle tenait le 23 février 2002 dans le cadre de la course à l'élection présidentielle de 2002, a été capturée par les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC), en conflit avec le régime au pouvoir au pays. Son enlèvement est fortement médiatisé, et notamment en France en raison de sa double nationalité, ce qui en fait un otage de forte valeur pour ses tortionnaires. Après six ans de vie en captivité dans la jungle amazonienne et de vains pourparlers, elle est enfin délivrée le 2 juillet 2008 en compagnie de 14 autres otages à la suite de l'opération Jaque menée par l'armée nationale colombienne. Elle s'inscrit maintenant dans le processus de paix amorcé entre le régime colombien et les FARC.

L'affaire du gang des barbares

C'est une affaire qui a fait frissonner la France par sa brutalité. Dans la nuit du 20 au 21 janvier 2006, le jeune Ilan Halimi, fils aîné d'une famille juive, est enlevé alors qu'il rejoignait une fille qui l'avait ouvertement dragué quelques jours plus tôt, au magasin de téléphonie où il travaillait. Mais il s'agit d'un guet-apens. Il est capturé par Youssouf Fofana et ses complices, groupe se faisant appeler le "gang des barbares". Le motif de l'attaque est d'une bêtise défiant tout entendement : extorquer de l'argent de la part de sa famille, forcément riche car juive. Youssous Fofana visait en effet à enlever une personne juive en particulier. Durant plusieurs semaines, il est torturé dans une cave d'une cité de Bagneux, dans les Hauts-de-Seine, en banlieue parisienne. Découvert agonisant le 13 février 2006 le long des voies ferrées du RER C dans le département de l'Essone, il décède peu après des suites de ses blessures. L'autopsie révèle une violence inouïe : des brûlures sur 80% du corps, de mutiples hématomes et contusions, une plaie à la joue faite au cutter, et deux plaies à l'arme blanche sous la gorge. Le médecin légiste conclut qu'aucun des coups portés n'était mortel, mais que l'affaiblissement de son corps lié à la violence infligée et à la sous nutrition ont mené Ilan Halimi à succomber. Youssouf Fofana, le commanditaire de l'enlèvement et chef de gang, est actuellement incarcéré, condamné à la prison à perpétuité. Ses complices, eux, ont écopé de peines de prisons variables, entre du sursis et vingt ans de prison.

L'enlèvement d'Hélène de Troie

Il s'agit peut-être de l'enlèvement le plus universellement connu. Dans la mythologie grecque, Hélène est la fille de Zeus et de Léda. Selon la légende, elle était la plus belle femme du monde, derrière la déesse de l'amour, Aphrodite. Mariée à Ménélas, roi de Sparte, elle fut enlevée par Pâris (ou le suivit en tout consentement, selon les versions), prince troyen. Furieux, le mari trompé avertit son frère Agamemnon, le plus puissant des rois grecs, et tous deux allèrent marcher sur Troie. De là, fut déclenchée la guerre de Troie, que les assaillants remportèrent grâce à la ruse d'Ulysse et son fameux cheval de Troie.

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