Célébration Picasso, la collection prend des couleurs : un nouveau regard décalé et amoureux sur l’œuvre prolifique et multiforme de Picasso<!-- --> | Atlantico.fr
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L'exposition "Célébration Picasso" est à découvrir au musée Picasso à Paris.
L'exposition "Célébration Picasso" est à découvrir au musée Picasso à Paris.
©Culture Tops

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L'exposition "Célébration Picasso" est à découvrir au musée Picasso à Paris.

Fabienne Havet pour Culture-Tops

Fabienne Havet pour Culture-Tops

Fabienne Havet est chroniqueuse pour Culture-Tops.

Culture-Tops est un site de chroniques couvrant l'ensemble de l'activité culturelle (théâtre, One Man Shows, opéras, ballets, spectacles divers, cinéma, expos, livres, etc.).

Voir la bio »

CÉLÉBRATION PICASSO, LA COLLECTION PREND DES COULEURS !

Sous la direction artistique de Paul Smith

INFOS & RÉSERVATION

Musée Picasso Paris
5 rue de Thorigny
75003 PARIS
Jusqu’au 27 août 2023. Horaires et jours d’ouverture : 10h30 - 18h // 9h30 - 18h en période de vacances scolaires et le week-end. Tous les jours sauf le lundi, le 1er janvier, le 1er mai et le 25 décembre.
Notre recommandation : EXCELLENT 

THÈME

Il en est de l’Oeuvre de Picasso comme du Taj Mahal ou des Pyramides d’Egypte, on a le sentiment de les connaître sans les avoir forcément vues en réalité, a fortiori véritablement regardées.

Dès lors, pourquoi une énième exposition lui est-elle consacrée et pourquoi y aller ? 

A l’occasion du 50e anniversaire de la disparition de Pablo Picasso, le Musée Picasso de Paris a donné carte blanche au créateur anglais Sir Paul Smith, anobli par la reine Élisabeth II pour sa contribution exceptionnelle au rayonnement du Royaume Uni grâce à ses talents de designer, exprimés de manière notoire dans la mode via sa marque éponyme pour hommes mais aussi dans les arts décoratifs. 

Il lui a été confié la liberté, la responsabilité aussi, de sélectionner parmi les œuvres appartenant au Musée celles qui résonnaient en lui, puis de bâtir un écrin autour d’elles. 

Les amateurs connaissent l’expérience déjà ancienne des Anglo-Saxons dans la valorisation des œuvres au travers d’une sélection drastique mise en espace dans des volumes sublimés par ce qui est appelé dans le milieu, la «scénographie», c’est à dire l’art de mettre en perspective, autrement dit construire une architecture de l’espace au service de l’œuvre.

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Paul Smith est Anglais mais n’est pas scénographe. 
Paul Smith est connu pour son sens absolu des couleurs et l’élégance de ses pièces.
Il l’est peut-être moins pour son art de regarder et de sublimer une œuvre d’art qui n’est pas de lui. 
Et pourtant! Quel spectacle, quelle clairvoyance, quelle flamboyance !

Par la sélection exceptionnelle de justesse des œuvres d’une part.

Par la vivacité et la délicatesse, mélange de fantaisie et d’extrême rigueur, des associations de couleurs entre les œuvres choisies et les murs, les plafonds, les angles morts, les perspectives, les enfilades d’une pièce à l’autre, d’autre part.

POINTS FORTS

Du fait de la scénographie, les œuvres deviennent tout à coup vivantes et comme totalement contemporaines, tout en donnant la pleine dimension de leur universalité par leur puissance.
Peu nombreuses, fortes, les pièces sont toutes emblématiques d’une période, d’un style de Picasso qui a toujours cherché à aller plus loin et autre part dans ses créations. Elles reflètent aussi sa recherche protéiforme au travers à la fois de la peinture et du dessin, du collage, de la sculpture et de la céramique.

Quelques œuvres d’artistes contemporains en filiation avec les créations exposées, sont distillées le long du parcours. 
Cette mise en beauté fait naître un œil neuf, curieux, presque joueur, chez le visiteur qui regarde avec un tout nouveau relief les créations exposées. 

Paul Smith n’a pas cherché à offrir une leçon didactique, théorique ou intellectuelle au travail du Maître. 
Il a choisi de suivre son instinct, ce qui provoquait une rencontre esthétique et émotionnelle en lui.
Et c’est là le coup de maître. 
Le regard décalé, non dénué parfois d’espièglerie et d’humour anglais, de Sir Paul Smith sur le travail de Picasso procure un plaisir réjouissant à la déambulation de salles en salles, chacune offrant une atmosphère totalement différente dans un mouvement plein de dynamisme.

Le parcours ne se perd pas en transitions narratives, les fulgurances de la vie de travail et d’inspirations multiples de l’artiste apparaissent en pleine lumière. 

QUELQUES RÉSERVES

Aucune mais un parti pris artistique qui peut déstabiliser.

Face à l’absence de toute approche didactique et de transition, chaque salle se traverse comme autant de coups de poing. 

La salle consacrée aux dernières années qui clôt l’exposition, ne réconciliera pas les fervents admirateurs du génie et les déçus du «système Picasso».

ENCORE UN MOT...

Si vous avez aimé le travail de Picasso sur Les Ménines de Vélasquez, vous serez peut-être agréablement surpris. L’une des salles donne l’occasion de contempler des toiles peu connues et rarement exposées issues d’une recherche du même ordre. 

Et si votre œil n’est pas saturé, prenez le temps de découvrir après votre visite, les œuvres de Faith Ringgold, 92 ans, figure majeure d’un art américain engagé et féministe. Son art est un manifeste militant autant qu’une recherche de pont entre les arts traditionnels du sol afro-américain et la modernité de ses créations. Certaines pièces témoignent de l’influence de Picasso.

Et depuis le 1er avril, le jardin du superbe Hôtel de Salé qui abrite le Musée, ainsi que le café en terrasse du premier étage, sont ouverts.

UNE ILLUSTRATION

UNE PHRASE

« Il y a une phrase que j’aime citer, comme le savent les gens qui me connaissent : « On peut trouver l’inspiration dans n’importe quoi ; si vous ne la trouvez pas, regardez à nouveau. ». » 

Sir Paul Smith – entretien avec Cécile Debray et Anne Snrech, Commissaires d’exposition.

L'AUTEUR

Pablo Picasso

Fils de peintre, Pablo Picasso naît en Espagne en 1881. 
Artiste précoce, à 15 ans, il crée son premier atelier et monte sa troisième exposition. 
A 19 ans, en 1900, il part pour Paris. 
Après un bref retour en 1903 à Barcelone, il s’installe dans l’atelier du Bateau Lavoir à Montmartre.
Durant ces années, il explore ses univers en bleu et rose. 
En 1905, il réalise sa première œuvre fondue en bronze.
En 1906, il entreprend une recherche cubiste aux côtés de Georges Braque et découvre la sculpture africaine.
En 1911, ont lieu  à Berlin et New York ses premières expositions internationales. 
C’est en 1916 que débute sa collaboration avec Serge Diaghilev et les Ballets Russes. La même année, Les Demoiselles d’Avignon sont exposées pour la première fois, à Paris. 

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