Le cauchemar final : petit portrait de ce que serait la France si tous les combats « néo-progressistes » aboutissaient<!-- --> | Atlantico.fr
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Manifestations police Etat ZAD Etat AFP
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©Fred Tanneau AFP

Utopie ou dystopie ?

Fin de l’Etat oppresseur, décroissance, déclin économique, suppression de l’histoire et de la mémoire, plus d’autorité : à quoi ressemblerait la France si les néo-progressistes gagnaient la bataille idéologique ? Même si les objectifs étaient brièvement atteints, on pourrait s’attendre à un guerre civile et un régime autoritaire.

Bertrand Vergely

Bertrand Vergely

Bertrand Vergely est philosophe et théologien.

Il est l'auteur de plusieurs livres dont La Mort interdite (J.-C. Lattès, 2001) ou Une vie pour se mettre au monde (Carnet Nord, 2010), La tentation de l'Homme-Dieu (Le Passeur Editeur, 2015).

 

 

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Frédéric Mas

Frédéric Mas

Frédéric Mas est journaliste indépendant, ancien rédacteur en chef de Contrepoints.org. Après des études de droit et de sciences politiques, il a obtenu un doctorat en philosophie politique (Sorbonne-Universités).

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Atlantico.fr : Quel a été l'impact de la crise économique de 2008 sur le discours anti-libéral des "neo-progressistes" actuels ?

Frédéric Mas : La crise financière, ou plus exactement la réponse des Etats comme des différents régulateurs face à cette crise, a en quelque sorte agi comme une caisse de résonance de toutes les critiques adressées au capitalisme et au libéralisme, en particulier au sein des élites. Le discours socialiste autrefois marginal en Occident est revenu au centre de l’attention du débat public parce que la « narration » qui a triomphé dans le discours commun, et qu’on retrouve autant chez tous les faiseurs d’opinion de l’extrême-droite à l’extrême gauche, c’est qu’elle a donné à voir la crise d’un « capitalisme de casino » et de son bras armé légendaire, le néolibéralisme.

La réalité est plus complexe, comme toujours. Tout le monde semble avoir oublié qu’à l’origine de la crise, il y a les subprimes, c’est-à-dire des prêts immobiliers créés et garantis par l’Etat afin d’aider les plus pauvres à accéder à la propriété en s’appuyant sur un marché bancaire étroitement dépendant du bon vouloir des banques centrales. L’éclatement de la bulle immobilière a étendu la crise au monde entier, et généré la faillite de Lehman Brothers, faillite que tout le secteur comme les Etats ont pris pour un avertissement. En d’autres termes, c’est autant l’interventionnisme étatique et de sa régulation qui est à l’origine de la crise que le marché lui-même. La classe politique, et premier lieu le gouvernement américain de l’époque, a surtout retenu la possibilité d’effondrement en cascade des établissements bancaires et financiers fragilisés et le chaos social et politique qui pouvait suivre. Le président des Etats-Unis de l’époque, George Bush Jr, adopte le plan Paulson, c’est-à-dire encore plus d’intervention étatique pour limiter la dépression économique amorcée par la crise du crédit qui a succédé à celle des subprimes. On est loin d’une crise liée à la dérégulation, et surtout, la réponse politique, même de la part d’une administration Bush Jr censée être « ultralibérale », fut keynésienne.

En France, la crise des dettes souveraines fait aussi exploser la dette des communes, qui avaient emprunté à tout va sur les marchés financiers des prêts devenus toxiques quand tout allait bien. C’est cet endettement qui permet de financer les biens publics que la classe politique vend aux électeurs pour se faire élire ou réélire. Pourquoi cette longue explication ? Parce qu’elle permet de comprendre que le récit qui nous est vendu aujourd’hui vient de la classe politique et des régulateurs, et que ceux-ci, en accusant le méchant capitalisme financier et son avidité, se sont dédouanés de toute responsabilité dans leurs choix : le politique qui vit d’un clientélisme électoral qui repose sur toujours plus de dette publique a pointé du doigt les banquiers pour qu’on ne se s’interroge pas trop sur son implication dans la fragilisation des marchés. Cela s’est traduit par un gauchissement du discours commun aux politiques, y compris au sein des partis politiques « plus modérés ». Accuser l’épouvantail néolibéral est plus pratique que de se remettre en question. Seulement, en popularisant le discours progressiste anticapitaliste, l’ensemble de la classe politique lui a donné beaucoup plus de crédit, en particulier auprès des jeunes générations qui aujourd’hui soutiennent les Bernie Sanders et les groupuscules identitaires à la mode.

Quels en sont les éléments centraux ? Quels en sont les dangers ?

Frédéric Mas : Le néoprogressisme antilibéral contemporain, du moins dans sa variante française, est un curieux mélange d’éléments anciens et nouveaux. Il y a eu toujours eu une version radicale et une plus modérée, la première inspirant la seconde qui s’estime moins légitime. Le poids du marxisme au sein de la gauche française a longtemps été extrêmement important, au point que sa grille d’explication et son ambition révolutionnaire ont longtemps servi de modèle à l’ensemble du spectre progressiste. La social-démocratie française s’est toujours distinguée de ses équivalents étrangers, en particulier allemand et britannique, par le complexe d’infériorité qu’elle avait quand elle se comparait à celle marxiste, la seule vraie gauche authentique pour bon nombre de ses sympathisants.

Et puis le marxisme a disparu petit à petit, et avec lui le parti communiste français et son contre-modèle politique l’Union soviétique. Reste une sorte de squelette de marxisme qui tout en laissant un vide vite comblé par de nouvelles radicalités, a colonisé les mentalités de la gauche de la gauche. Du marxisme ancien, le néoprogressisme retient la grille de lecture anti-économique et de guerre de classe. Le pluralisme démocratique lui est totalement étranger, et explique son intolérance : s’il est le véhicule privilégié du sens de l’Histoire, les opinions qui diffèrent ne peuvent être que des erreurs momentanées vouées à disparaître avec son triomphe total. Le néoprogressiste ne discute pas, puisqu’il sait qu’il a raison.

L’extrême gauche plurielle, pour reprendre l’expression de Philippe Raynaud, qui a pris la place des différentes sectes marxistes, a aujourd’hui une ambition beaucoup moins révolutionnaire, et cherche surtout à détourner l’Etat providence à son profit pour prospérer. En effet, le discours commun des nouveaux progressismes antilibéraux porte surtout sur la meilleure manière de réorganiser la redistribution des ressources de l’Etat social au profit de leurs clientèles idéologiques. En un certain sens, ce sont des mouvements et des courants post-idéologiques, débarrassées du grand récit émancipateur marxiste, et des entrepreneurs politiques plus que des vrais militants dédiés à la Cause. Aux fonctionnaires de la révolution ont succédé les startupers de la contestation. Les dangers du néoprogressisme antilibéral me semble provenir de son ambition, qui se traduit dans tous les cas de figure par l’extension de l’Etat bureaucratique, de son appareil coercitif, et de l’exploitation fiscale. S’ils ne sont plus révolutionnaires, ils restent autoritaires et prêt à sacrifier les libertés pour étendre leurs pouvoirs sur l’individu afin de le rendre taillable et corvéable à merci.  

Comment imaginer la France si le discours "néo progressiste" aboutissait sur des actions politiques concrètes ?

Bertrand Vergely : Les choses ne se passent jamais comme on le pense. On imagine que, si le progressisme applique son programme, il y aura une faillite économique, une dictature politique et une guerre civile. En théorie, c’est vrai. En pratique, ce n’est pas le cas. Le progressisme rêve de produire un grand chaos d’où sortira magiquement un monde nouveau. Il rêve d’un grand soir économique, politique et idéologique d’où jaillira une humanité rénovée. D’où son rêve de crise économique, de dictature politique et de guerre civile Or, à chaque fois qu’il prend le pouvoir, c’est autre chose qui se passer. Il veut en finir avec la religion ? C’est une religion qu’il produit. Il veut en finir avec le monde ancien ? C’est le monde ancien qui ressurgit. Il veut libérer les esprits ? Il les fait régresser. La religion alors qu’il veut la fin de la religion, le monde ancien alors qu’il veut le monde nouveau, la régression alors qu’il rêve de progrès et de liberté : là se trouve la faillite qu’il provoque, cette faillite étant d’abord une faillite contre lui-même. Ce qui n’est pas étonnant.

Quand le progrès devient un but en soi, on n’est plus dans le progrès mais dans le sacré du progrès. Quand on est dans le sacré du progrès, on n’est plus dans la raison et la mesure mais dans l’irrationnel. Et c’est bien là que se situe la contradiction majeure du progrès. Apparemment rationnel et moderne, il est en fait irrationnel et archaïque. Le progrès désigne le fait d’aller de l’avant par opposition au fait de régresser et d’aller en arrière. Il est beau d’aller de l’avant. C’est surtout souhaitable. Sauf qu’il y a un hic : faisons du progrès une valeur en soi. On ne progresse plus. On fait du surplace. Faisant du surplace alors que l’on croit progresser, on devient une fatalité pour soi-même en sombrant dans le tragique et dans le ridicule à la fois.  Pendant longtemps, la civilisation s’est définie par rapport au passé, à la tradition, à la mémoire. Lorsque la modernité est apparue, un changement radical s’est  produit. Celle-ci a opposé l’avenir au passé, la nouveauté à la tradition, le changement à la stabilité, l’imagination à la mémoire.  Il est grisant d’aller de l’avant, d’être dynamique, de changer, d’imaginer, de créer, de progresser. Cela fait rêver. La modernité s’est grisée avec ce rêve. Elle se grise encore avec lui. 

Il y a à la base de la modernité un paradoxe. Voulant le progrès, elle est foncièrement antireligieuse. Sauf qu’elle a fait de cette anti-religion une religion. De même, voulant le progrès, elle veut foncièrement se délivrer du monde ancien. Or, quand elle triomphe, ce n’est pas le monde ancien qui disparaît, mais le monde ancien qui ressurgit sous une autre forme. Ce qui est arrivé à l’humanisme républicain et à l’humanisme révolutionnaire le montre.  En 1789, la Révolution Française aspire à fonder une humanité nouvelle en se débarrassant de l’Ancien Régime, c’est-à-dire de la monarchie, de l’Église et de la tradition. Elle prétend être une anti-religion. En réalité, la première chose qu’elle fait est d’établir une religion, celle de l’Être Suprême fondée par Robespierre. Au XIXème siècle cette religion donne la religion de l’histoire symbolisée par le positivisme d’Auguste Comte qui croit dans la science et dans la politique en vouant un culte à l’humanité. Il y a là quelque chose de ridicule mais aussi de tragique. Quand elle apparaît, la Révolution annonce qu’elle va installer un monde fondé sur la fraternité. Quand elle se développe, elle débouche sur la terreur qui fait des centaines de milliers de victimes. Dans la foulée de la Révolution Française, au XIXème siècle, les mouvements révolutionnaires ne cherchent plus simplement à s’émanciper de la monarchie, de la religion et de la tradition. Ils aspirent à créer un homme nouveau à partir du travailleur. L’humanisme n’est plus alors l’humanisme de l’homme mais l’humanisme de l’homme-Dieu. La Révolution Française avait comme religion celle de l’Être Suprême. Les révolutionnaires ont comme religion celle du culte de la personnalité de leaders politiques transformés en dictateurs à vie et en dieux vivants (Staline, Mao, Fidel Castro). Là encore, le progrès se trouve confronté à une contradiction majeure : il voulait établir le règne de l’homme enfin humanisé et de la liberté. Il installe en réalité la barbarie en faisant de la terre un bagne à ciel ouvert. 

Aujourd’hui, le progressisme traverse une crise profonde. Normalement, si celui-ci réfléchissait, il devrait parvenir à la conclusion qui s’impose. Quand le culte du progrès débouche sur la religion de l’Être Suprême et le culte de la personnalité en installant la terreur et la barbarie, on se dit qu’il serait peut-être temps d’en finir avec le culte du progrès comme valeur sacrée. Il fait l’inverse. Depuis son apparition, le progrès sème le chaos dans le monde ? Cela ne vient pas de ce qu’il y en a eu trop.  Il n’y en a pas eu assez. D’où ce à quoi nous assistons à savoir la noce entre la technologie et la théorie du genre afin de créer un homme nouveau du troisième type. Ainsi, écoutons ce que disent les progressistes. L’homme connait l’inégalité et la pauvreté parce qu’il est limité. Augmentons le en créant un homme hybride mariant l’homme et la machine. Enfin puissant, il va mettre fin à la pauvreté et mettant fin à la pauvreté il mettra fin aux inégalités. De même, l’homme a trop longtemps été enfermé dans un genre, masculin, féminin. Supprimons ces genres. Faisons de l’homme un être transgenre. On va vraiment créer un homme nouveau qui pensera enfin de façon nouvelle à la fois trans-humain et transgenre. 

Un seul problème avec cet homme nouveau : l’homme n’existera plus. Ce qui le caractérise l’homme vient de ce qu’il n’est pas une machine. Avec l’homme augmenté, la limite entre homme et machine étant supprimée, l’homme va être une machine. Par ailleurs, ce qui caractérise l’homme vient de ce que celui-ci est un être sensible parce que sexué. Avec la fin du corps sexué et l’apparition du corps transgenre, l’humanité ne va plus être une humanité réelle. Elle ne va plus être une humanité sensible. De sorte que le progressisme est voué à un étrange paradoxe. En théorie, son projet est d’émanciper l’homme afin que l’homme apparaisse et se réalise. En réalité, avec l’homme-machine et l’homme-transgenre il va le faire disparaître. Nietzsche a vu qu’il y a dans le cœur de l’être humain un besoin de se venger de la vie dont il ne se rend pas compte. Ce besoin de vengeance se traduit dans l’idéalisme qui rêve d’amour et d’humanité. 

Il est frappant de constater que le mythe du progrès obéit exactement à ce besoin de vengeance. Quand le progressisme rêve d’un homme augmenté et transgenre, cela vient de ce qu’il hait l’homme tel qu’il est. Derrière la haine de l’homme, c’est le progrès lui-même qu’il hait. Il existe un progrès qui n’est pas destructeur. C’est celui que l’on trouve dans le progrès véritable. Quand un artiste et un savant progressent qu’est-ce qui les fait progresser ? Le fait qu’ils écoutent l’art et la science en réinventant sans cesse leur art et leur science. Là il y a progrès. Il y a en l’homme un homme qui écoute et un homme qui n’écoute pas. L’homme qui écoute est celui qui  invente en permanence l’homme qu’il est. Il y a progrès quand il y a passage de l’homme qui n’écoute pas à celui qui écoute. Le progressisme crée le chaos et la barbarie dans le monde, pourquoi ? Parce qu’il n’écoute pas. Il vit dans la vengeance. Nous allons tuer la tradition et l’homme sera enfin créateur, dit la Révolution Française. Nous allons tuer le capitalisme et l’homme sera enfin créateur, dit l’humanisme révolutionnaire. Nous allons tuer l’homme naturel et le genre et l’homme sera enfin créateur, dit le progressisme contemporain. 

À chaque fois que le progressisme propose quelque chose, c’est un meurtre. À chaque fois qu’il propose un meurtre, c’est la pulsion archaïque de l’humanité qui rejaillit. À chaque fois que l’archaïque de l’humanité rejaillit, c’est la régression qui progresse. On s’interroge. A quoi va ressembler la France si demain le progressisme triomphe ? Elle ressemblera exactement à ce que nous vivons. Une fois de plus, dès qu’il aura le pouvoir, pour  le garder, le progressisme fera le contraire de ce qu’il avait prévu de faire. Comme François Mitterrand en 1981, il découvrira que quand on prend le pouvoir, on ne fait pas ce que l’on veut. Il lui restera alors une seule chose pour demeurer progressiste : l’intimidation idéologique. En Russie soviétique, quand il y avait des échecs, afin de les masquer, le pouvoir inventait un complot. Aujourd’hui, quand il s’agit de masquer la faillite de sa pensée, que fait le progressisme ? Il invente un complot la réactionnaire, raciste et homophobe contre le progrès. 

Si le progressisme avait un sens du progrès, il arrêterait le harcèlement idéologique auquel il se livre pour masquer sa carence. Et il s’occuperait de progresser en créant un homme qui progresse vraiment. Il fait le contraire. Il n’aime pas asseze le progrès pour cela. 

Frédéric Mas : Je crois que toutes les formes de néoprogressismes, si d’aventure elles étaient laissées à elles-mêmes, prendraient la Route de la servitude dont parlait Friedrich Hayek dès 1944 : une plus grande intervention de l’Etat pour assurer plus de redistribution des ressources signifie aussi la planification politique, c’est-à-dire l’absorption de la société par la politique et l’administration, quelle qu’en soit la justification idéologique. Le problème, c’est que ces diverses formes d’entreprises politiques sont parasitaires du capitalisme : elles cherchent à capter la redistribution des ressources, mais ne dit rien de sa création. Elles vivent de l’exploitation fiscale et l’endettement public des individus qui travaillent et créent de la richesse pour alimenter certains secteurs d’activité ou certaines clientèles, et surtout une classe d’intermédiaires politiques chargée de représenter les groupes d’intérêt défendus. La polarisation entre un peuple exploité et une nomenklura vivant de l’argent public au nom des idéologies à la mode pourrait en être l’image la plus plausible.

Seulement, à force d’exploiter les forces productives aux profits de classes improductives, on finit par éliminer totalement les premières. Un Etat bureaucratique totalement nécrosé avec une société exsangue peut sans doute un peu ressembler au Venezuela d’aujourd’hui, avec son exil massif et l’anarchie dans les rues. Le triomphe de ces idéologies ne serait pas seulement une catastrophe économique, mais aussi humaine : leur volonté commune est de formater les esprits pour normaliser les différentes causes qu’ils prétendent défendre et éradiquer toute contestation possible. Il y a quelque chose de profondément totalitaire qui met en danger l’idée même de liberté individuelle. Une autre voie possible est l’accélération de la partition du pays en enclaves plus ou moins hermétiques entre elles. C’est le stade d’après l’archipélisation du pays dont parle Jérôme Fourquet. A force de jouer sur les tensions présentes au sein de la société française pour exister, le morcellement de la société pourrait s’accélérer et créer autant de communautés et de tribus qui n’auraient plus rien en commun.

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