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Calme et secrète, mais "tombée dans la marmite toute petite"... Comment Marion Maréchal est devenue une vraie Le Pen à Montretout
©Reuters

Bonnes feuilles

Un nom : Le Pen. Un lieu : Montretout. C'est là, dans les 430 m2 de cet hôtel particulier niché sur les hauteurs de Saint-Cloud, que le clan se déchire et se réconcilie depuis quarante ans. Jean-Marie Le Pen ne vit plus dans cette vieille demeure mal entretenue, qui, la nuit tombée, prend des allures de château hanté. Mais il y a conservé ses bureaux et y mijote encore quelques mauvais coups ... Extrait de "Dans l'enfer de Montretout" d'Olivier Beaumont, aux Editions Flammarion (2/2).

Olivier Beaumont

Olivier Beaumont

Olivier Beaumont est grand reporter au Parisien-Aujourd'hui en France, où il couvre la droite et l'extrême droite.

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« Ne cherchez pas plus loin : Marion, c’est Montretout. Et Montretout… c’est Marion. » L’affirmation a valeur de précepte. Et cette formule, recueillie au détour d’une rencontre avec l’auteur de ce livre en marge d’un Rassemblement BBR (Bleu Blanc Rouge) organisé au Pontet (Vaucluse) en juillet 2016 par Marion Maréchal-Le Pen, n’est pas lâchée par n’importe quelle source : il s’agit de Samuel Maréchal, son père, son meilleur confident. « Son mentor », vont jusqu’à dire certains cadres du Front. Un rôle que celui-ci refuse d’endosser. Une chose est sûre, s’il y en a une qui ne peut pas renier la maison de Saint-Cloud, c’est bien la petite-fille de Jean-Marie Le Pen, qu’elle désigne par son patronyme en public, mais qu’elle surnomme « Daddy » en privé. Elle a grandi juste au-dessus de son bureau, au deuxième étage, dans les anciennes chambres réaménagées en appartement par Yann. En attendant sagement son heure…

« Marion est une enfant qui ne disait jamais rien, calme, tranquille, toute secrète. Jamais un mot de trop », raconte sa grand-mère Pierrette. Combien d’interlocuteurs rencontrés pour les besoins de cet ouvrage nous ont dressé le même portrait de la jeune députée. « Une enfant modèle, bosseuse et très réfléchie », ponctue Jean-Lin Lacapelle, vieil ami de Marine Le Pen qui a longtemps fréquenté Montretout.

« Elle détonnait dans cet univers, car c’était l’une des seules à n’être pas hystérique », enfonce même un ancien membre du DPS, le service d’ordre du FN, longtemps affecté à la garde rapprochée du Menhir. L’homme se souvient de ces soirs, « quand elle revenait de l’école et que sa maman n’était pas encore rentrée, où elle venait se poser dans le bureau des collaborateurs de Jean-Marie au premier étage de la maison, avec son cartable, pour faire ses devoirs. Elle demandait un petit coup de main quand elle ne comprenait pas un exercice. Avec une grande douceur, une infinie gentillesse, jamais capricieuse. À tel point que nous étions plusieurs à nous demander si c’était bien une Le Pen… »

Dire que Montretout a immensément joué dans l’apprentissage politique de Marion Maréchal-Le Pen est un euphémisme. Elle a longtemps observé, sans imaginer sa destinée. Telle une éponge, mûrissant à l’ombre des conflits familiaux et politiques qui ont secoué le parti et son clan au cours des vingt-cinq dernières années, elle s’est imbibée des lieux, de la saga familiale et de l’héritage. Elle le jure encore aujourd’hui : jamais elle n’aurait pourtant imaginé faire de la politique. Trop dur, trop brutal. « Mais on n’échappe pas à son destin. Marion est tombée dans la marmite toute petite », assène son grand-père en ressortant une vieille affiche de campagne devenue, depuis, célèbre : datant de la campagne des régionales de 1992, ornée du slogan « La sécurité… première des libertés », on y voit un Jean-Marie Le Pen tout sourire porter dans ses bras une blondinette d’à peine deux ans et demi : sa petite-fille Marion.

Extrait de Dans l'enfer de Montretout d'Olivier Beaumont, aux Editions Flammarion.

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