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Ça coince au départ : Nike en rupture d’approvisionnement va priver la génération Z de baskets et de vêtements de marque
Après l’industrie automobile qui doit arrêter ses livraisons et le bâtiment qui stoppent ses chantiers, c’est la distribution des produits de confection qui est en risque de rupture d’approvisionnement : les baskets, les tee-shirts, les pulls. Nike, première marque internationale touchée.
La direction générale de Nike vient de prévenir ses distributeurs qu’elle ne pourrait pas livrer les baskets et les vêtements de sa marque parce qu‘elle rencontre de gros problèmes d’approvisionnement qui bouleversent toute la chaine logistique et au départ, les usines de fabrication. Régions touchées : l‘Amérique du Nord et l’Europe, c’est à dire les pays gros consommateurs de ce type de produits importés.
Nike vient officiellement d’informer ses circuits, et ses concurrents vont aussi être obligés de le faire.
La raison de ce blocage est simple : beaucoup de fournisseurs en Chine, en Indonésie et au Vietnam ont fermé leurs usines pour cause de Covid-19 qui n’a pas été éradiqué. Nike produit 50% de ses chaussures au Vietnam, qui compte, à lui seul, pour 7% de la production textile mondiale. Parallèlement, les moyens de transport maritime n’ont pas été rétablis, il y a donc beaucoup de stocks bloqués dans les ports d’Asie ou dans les pays de transit du Golfe. Sans parler des tankers qui n’ont pas encore repris la mer.
Le résultat de cette situation va se lire très rapidement, non seulement dans les magasins, mais dans les chiffres. Nike annonce une baisse de moitié de ses ventes, dès maintenant (moins de 5% contre plus de 10 % les années précédentes). Toutes les grandes marques de baskets et sportwear qui font fabriquer en Asie sont logées à la même enseigne.
Le secteur de la confection et de la chaussure rejoint donc les grands secteurs industriels de l’automobile et du bâtiment qui souffrent, eux aussi, de pénuries d’approvisionnement.
L’industrie automobile européenne a dû, aujourd’hui, ralentir ses usines de montage, et par conséquent, suspendre sa livraison faute de disposer des contacteurs électroniques et de batteries pour l’électrique. Ces contacteurs électroniques sont fabriqués en Asie (Chine, Indonésie ou Corée du Sud) et les fournisseurs ne peuvent plus satisfaire la demande. Cette demande provient du secteur automobile, mais aussi de toute la branche digitale qui a dû, depuis la crise du Covid, faire face à un gonflement de la demande en tablette, smartphone ou ordinateur.
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A côté de l’automobile, toute l’industrie du bâtiment et notamment de la construction se retrouve face à une pénurie de matériaux, dont une grande partie est préparée en Asie.
Ces ruptures d’approvisionnement sont liées au Covid, et au confinement des usines certes, mais aussi à un déséquilibre entre l’offre et la demande.
Mais au-delà de ces causes conjoncturelles, il existe un véritable déficit structurel qui va obliger les Occidentaux à réfléchir aux risques d’une telle spécialisation internationale.
Le système de production occidental a délocalisé à partir des années 2000, une partie de la fabrication de beaucoup de ses composants pour profiter des couts du travail très avantageux, mais aussi des normes et des modalités plus laxistes que les nôtres dans le domaine de la protection de l’environnement. Bref, on a confié à l’Asie le soin d’effectuer des fabrications les moins couteuses et les plus polluantes.
C’est un fait incontournable qui va obliger les industriels de l’automobile, du bâtiment et du textile à inventer des modèles de production plus près des centres de consommation, plus propres et par conséquent plus chers.
Il va falloir aussi convaincre les consommateurs que certains prix de base vont augmenter.
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