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Père qui pourrait être son grand-père, adolescente en souffrance et drames familiaux : l'enfance pas si conventionnelle de Brigitte Macron
©GERARD JULIEN / AFP

Bonnes feuilles

La vie de Brigitte Macron ressemble presque à celle de milliers d’autres femmes : une enfance bourgeoise et provinciale, une carrière dans l’enseignement, un premier mariage, des enfants, un divorce… Parcours classique d’une femme un peu trop lisse ? En réalité, derrière les apparences, on découvre une personnalité bien plus complexe .Extrait de "Brigitte Macron. La Confidente" de Fabienne Cassagne, publié chez City (1/2).

Fabienne Cassagne

Fabienne Cassagne

Fabienne Cassagne est journaliste. Elle a notamment travaillé pour Challenges. Elle signe avec Brigitte Macron une enquête de plusieurs mois.
"Brigitte Macron. La Confidente" de Fabienne Cassagne

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Dans une fratrie, le dernier-né peut être totalement surprotégé par ses parents ou au contraire jouir d’une liberté bien plus grande. Pour la petite Brigitte, c’est le dernier cas de figure. Il faut dire qu’elle est gaie, enjouée, drôle. De l’avis général, son père en particulier lui passe beaucoup de choses :

— Je pouvais tout faire, même ramener de mauvaises notes, mais mes parents étaient extrêmement stricts sur le respect que nous devions l’un à l’autre.

Le lien entre l’enfant et l’homme proche de la cinquantaine est profond ; il aime sa fantaisie et sa bonne humeur. L’affection est réciproque et Brigitte se montre très soucieuse des liens familiaux. Des années plus tard, pendant la campagne présidentielle, plus de 20 ans après la mort de Jean Trogneux, elle confie à Philippe Besson, l’écrivain – et ami –, qui suit la campagne d’Emmanuel Macron pour en tirer un livre :

— Je pense à mon père dans les moments importants ou délicats.

Avec ce père de 44 ans son aîné, qui pourrait être son grand-père, elle fait peut-être pour la première fois le constat que l’âge ne fait rien aux sentiments et que les années d’écart n’empêchent pas la proximité. Les liens avec sa mère, Simone, sont également tendres et affectueux. L’enfant, puis l’ado, coule des jours privilégiés. Sa vie s’écoule paisiblement entre la demeure au-dessus de la boutique à Amiens et les escapades au Touquet. Pourtant, des nuages noirs traversent le ciel familial. Elle déclare à Philippe Besson, en septembre 2016 :

— J’ai été très gâtée, affectivement, socialement, j’avais tout, je ne pouvais me plaindre de rien et pourtant j’ai été une adolescente en souffrance.

Allusion directe aux deuils qui ont obscurci cette enfance dorée : Brigitte Trogneux a huit ans lors de la disparition de sa sœur aînée, brutalement décédée dans un accident de voiture avec son époux, alors qu’elle était enceinte :

— Elle est avec moi tous les jours de ma vie, ditelle plus de 50 ans plus tard.

Comment se remettre d’une telle perte ? Comment surmonter le choc familial, le déchirement des frères et sœurs ainsi touchés et l’immense chagrin des parents ? Quelle épreuve difficile que le deuil au sein d’une fratrie !... L’enfant y perd à la fois son frère ou sa sœur, et aussi une partie de ses parents, absorbés par la pire des épreuves et leur propre tristesse. Dans ce malheur, solitude et isolement sont le lot de beaucoup d’enfants, et les parents accablés sont souvent très dépourvus face à ce chagrin. Comme le décrit si justement l’auteur François-Xavier Perthuis, qui perdit sa petite sœur :

— J’étais tellement malheureux de voir mes parents avec un aussi lourd chagrin que je décidai que jamais ils ne pleureraient à cause de moi, que dorénavant je m’effacerais, je ferais comme si je n’étais pas là, je ne demanderais jamais rien, je grandirais, et vite.

On pressent la sidération, mais aussi le resserrement des liens autour d’un tel événement, dans cette famille aimante et unie. Et à peine quelques mois plus tard, une nièce de Brigitte, âgée de six ans, meurt à son tour soudainement, d’une banale crise d’appendicite. Là encore, l’incompréhension devant l’injustice d’une telle peine est profonde. Ce sont des épreuves qui marquent un cercle familial, qui impressionnent un enfant jeune et font rôder autour de lui des peurs et des fantômes. Ce sont aussi des moments qui soudent les familles encore un peu plus et renforcent les liens, accentuent l’importance de la cellule familiale, le soutien que l’on peut y trouver. Ce sont, enfin, des événements qui marquent pour une vie et peuvent donner une énergie, une soif de bonheur et de vivre inextinguibles.

Comme le dit Maupassant, l’un des écrivains préférés de Brigitte Macron, dans Une vie : « La vie, voyez-vous, ce n’est jamais si bon ni si mauvais qu’on croit. » Elle confiera des années plus tard que son amour de Maupassant vient précisément de l’omniprésence de la mort dans son œuvre. Elle dira aussi à Philippe Besson que son héros préféré est Dom Juan, « parce que Dom Juan sait qu’il va mourir et il y va ».

Dans le magazine ELLE, toujours, elle révèle :

— Cette terreur de la mort, je l’ai toujours connue. Parce que, toute petite, elle est arrivée dans ma vie. Et quand elle surgit, vous êtes totalement décontenancé. Rien ne vous aide. [...] C’est là qu’on comprend qu’il n’y a pas d’ordre des choses.

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