Blocage scandinave : vers une « anomalie froide » sur l’Europe en décembre ?<!-- --> | Atlantico.fr
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Ce blocage scandinave pourrait entraîner un fort refroidissement sur l'Europe orientale, puis centrale.
Ce blocage scandinave pourrait entraîner un fort refroidissement sur l'Europe orientale, puis centrale.
©Ludovic MARIN / AFP

Winter is coming

Un puissant "blocage scandinave" devrait bientôt se former en Europe. Si le scénario se confirme, ce phénomène pourrait pousser des masses d’air froid vers la France.

Gaétan Heymes

Gaétan Heymes

Gaétan Heymes est prévisionniste et nivologue chez Météo France

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Atlantico : Comme vous l’avez expliqué sur Twitter, la prévision étendue du modèle européen confirme le changement de circulation à grande échelle déjà évoqué et la formation prochaine d’un puissant blocage scandinave. Qu’est-ce qu’on appelle un blocage scandinave ?

Gaétan Heymes : Un blocage scandinave renvoie à une configuration atmosphérique particulière au niveau de l'Europe et de l'Atlantique Nord. Il correspond à la formation d'un blocage anticyclonique au niveau de la Scandinavie, ce qui a pour conséquence d'empêcher ou limiter l'arrivée des perturbations atlantiques sur le continent. En hiver, celles-ci apportent de l'air doux et de l'humidité. En situation de blocage scandinave, une grande partie de l'Europe est donc sujette à des conditions plus sèches et plus froides que la normale, en l'absence de ces perturbations.

Savons-nous quelles vont être les conséquences en termes de température de ce blocage scandinave ?

Actuellement, la situation météo, parmi les 4 principaux modes de variabilité de l'atmosphère au niveau de l'Europe et de l'Amérique du Nord, penche déjà du côté du blocage scandinave, mais ce blocage va se renforcer début décembre : la pression atmosphérique, actuellement de 1015-1030 hPa au-dessus de la Scandinavie, devrait se renforcer jusqu'à 1040-1045 hPa début décembre.
Le vent devrait donc avoir une forte composante continentale, et entraîner un fort refroidissement sur l'Europe orientale, puis centrale. Pour la France cependant, située sur l'ouest du continent et donc plus rarement concernée par les flux continentaux, l'incertitude est bien plus grande. Une baisse modérée des températures est prévue la semaine prochaine ; il existe ensuite un signal pour une poursuite de la baisse, mais ce signal demande largement confirmation. Des simulations numériques proposent déjà des situations avec de l'air continental froid sur le pays, mais elles ne sont pas majoritaires et leur fiabilité est encore plus limitée qu'habituellement : le "blocage scandinave" est acquis, mais dans le détail, à l'échelle d'un pays, surtout pour la France située en périphérie de l'influence directe de ce blocage, la prévisibilité est bien plus faible.

Avons-nous déjà de la visibilité sur la durée de cet épisode ?

Quant à la durée de ce blocage, il devrait se maintenir au moins jusqu'au 10 décembre. Ensuite, c'est trop incertain.
Concernant le lien avec la consommation de chauffage, ce n'est pas dans mes compétences, néanmoins chaque °C de baisse de température à l'échelle du pays entraîne une hausse de la consommation électrique de l'ordre de 2400 MW (source https://bilan-electrique-2020.rte-france.com/consommation-sensibilite-a-la-temperature-et-aux-usages/#)

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