La "Big Society" de David Cameron : source d’inspiration pour la France ?<!-- --> | Atlantico.fr
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David Cameron a prononcé un discours remarqué sur son projet de société « Big Society ».
David Cameron a prononcé un discours remarqué sur son projet de société « Big Society ».
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Une autre paire d'Outre-Manche

Le projet de "Big Society" défendu par David Cameron en Grande-Bretagne prône la responsabilisation des citoyens et une place accrue pour la société civile.

Lundi 23 mai, David Cameron a prononcé un discours remarqué sur son projet de société « Big Society ». Il souligne deux valeurs fondamentales pour les politiques publiques du XXIème siècle : la liberté et la responsabilité. Ces principes nous donnent à réfléchir, notamment en matière d’éducation, afin de rendre leur dignité et leur pouvoir aux citoyens qui ne demandent qu’à redevenir acteurs du destin collectif.

Le projet de Big Society de Cameron

Fondé sur le constat que l’avènement du Welfare State a eu comme effet de supprimer toutes les solidarités intermédiaires entre les individus et l’État-Providence, Cameron souhaite redonner sa place à la société civile et à toutes les cellules qui la composent : les familles, les associations, les communautés religieuses, les sociétés philanthropiques, les entreprises…

Sa volonté est de créer une société plus forte, une “big society”, «where (…) the glue that binds people together is stronger ; where we actually think about people's well-being when we make decisions» (en français : « une société dans laquelle le lien qui unie les gens est plus fort ; dans laquelle nous pensons réellement au bien des gens lorsque nous prenons des décisions » ).

Rendre le pouvoir aux citoyens

Cette société ne peut exister sans rendre le pouvoir de décision aux citoyens. Dans l’éducation, cela se traduit par l’implication et la responsabilisation des parents. Premiers acteurs de l’éducation - chaque enfant s’inspire de ses parents – ils sont aussi les premiers acteurs de la socialisation. Les premières inégalités apparaissent dans ce cadre. Entre un parent qui fuit l’école, par crainte de ne pas être « au niveau » ou par absence de temps, et un parent qui entretient de bonnes relations avec l’équipe pédagogique et suit quotidiennement l’apprentissage de ses enfants, le fossé est gigantesque.

Le programme des Conservateurs britanniques cherche à impliquer les parents dans la scolarité de leurs enfants grâce à des programmes de formation. Au-delà, les « free schools » visent à permettre aux parents, aux associations, aux fédérations scolaires, aux organismes de bienfaisance, de mettre en place de nouvelles écoles dans le secteur public, sans but lucratif, en bénéficiant d’un financement public.

La « Big Society » ne s’arrête pas là. Par un système de contractualisation avec l’administration, ce projet vise à confier davantage de pouvoir de décisions dans des domaines comme la sécurité, l’environnement, les services locaux ou la propreté.

Une source d’inspiration pour la France

Dans les quartiers et les milieux populaires, si la solidarité est demandée, l’assistanat est rejeté, car il place les individus dans une dépendance qu'ils ne supportent pas. Ce que demandent ces citoyens et ces jeunes, c’est de réussir « comme tout le monde », en fonction de leur seul travail et mérite. Les parents, souvent dépassés par un système scolaire qu’ils maitrisent mal, perdus face à une orientation complexe dont ils ne connaissent pas les aboutissants, crient dans le silence leur volonté d’aider et d’accompagner leurs enfants. Ils sont désespérés de ne pas être en capacité de le faire.

L’école républicaine ne peut réussir que si elle sait « donner plus à ceux qui ont moins », non pas seulement en terme de financements ou d’allocations, mais surtout en terme d’implication, de responsabilisation et de liberté. L’autonomie proposée par le ministre de l'Éducation nationale pour certains établissements en difficultés prouve que cette adaptation progressive est possible.

Les solutions ne viendront pas toutes d’ « en haut ». Les citoyens doivent savoir s’impliquer dans la recherche de solutions. Notre société a besoin de cette part d’implication et de responsabilisation : associations, parents, élèves, équipes pédagogiques, fédérations professionnelles, syndicats, … . C’est en cela que la « Big Society » de David Cameron peut être une source d’inspiration.

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