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Nouveau coup de frein 
en vue dans l’immobilier
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EDITORIAL

Avec la hausse d’un quart de point du taux directeur de la Banque centrale européenne (BCE), on aurait pu s’attendre à une hausse du prix de l’argent et donc une baisse des ventes de l’immobilier, entraînant une baisse des prix. Il n’en n’est hélas rien... Voici pourquoi.

Michel Garibal

Michel Garibal

Michel Garibal , journaliste, a fait une grande partie de sa carrière à la radio, sur France Inter, et dans la presse écrite, aux Échos et au Figaro Magazine.

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Le relèvement d’un quart de point du taux directeur de la banque centrale européenne à 1, 50% aura automatiquement une répercussion sur le crédit au logement, puisqu’il va se traduire par un renchérissement des prêts bancaires. Il concernera surtout les primo-accédants, en particulier les jeunes, dont chaque relèvement du loyer de l’argent alourdit les mensualités de remboursement. Il pourrait amplifier l’essoufflement des ventes constaté récemment par les notaires et les principaux réseaux d’agences immobilières.

Ainsi serait favorisé un début d’atterrissage en douceur du marché après une hausse quasi ininterrompue depuis quinze ans. Déjà dans un tiers des régions, les prix sont en retrait sur ceux de l’an dernier, en particulier, en Bourgogne, en Alsace et en Aquitaine. Mais le mouvement risque d’être limité pour plusieurs raisons. La pénurie de logements continue d’être un frein à la baisse des prix, malgré la diminution des transactions. Ainsi, à Paris, les prix se sont encore envolés de près de 18% sur un an, malgré une chute de 7% des opérations. Deux autres facteurs risquent de laisser se prolonger la situation présente, marquée par des prix élevés, à l’inverse de la plupart des pays européens frappés par la décrue.

On ne construit pas toujours où cela serait nécessaire, car l’habitation est trop souvent traitée comme un produit financier, assorti d’avantages fiscaux apparents susceptibles d’avoir des effets pervers. Il incite des épargnants à investir dans des programmes qu’ils n’ont même pas visités et où ils apprennent à leurs dépens qu’il vaudrait mieux vérifier que les constructions proposées se trouvent dans des endroits où il existe une véritable demande locative. On éviterait ainsi le sort de nombreux propriétaires séduits par des publicités alléchantes et découvrant trop tard qu’ils ne peuvent bénéficier des avantages fiscaux annoncés parce que le logement dans lequel ils ont investi n’a pas trouvé d’occupant. Ce serait le cas d’un souscripteur sur cinq à des formules du type Scellier.

Deuxième raison qui peut expliquer la prolongation de la situation présente. L’arrivée dans les grandes métropoles et surtout en région parisienne de fonds d’investissements étrangers, qui jettent leur dévolu sur certaines pépites foncières ou immobilières considérées comme des placements plus solides à long terme que les actions en bourse. Ainsi, un fonds des retraités norvégiens, alimenté par les ressources pétrolières du pays vient d’effectuer de gros achats sur Paris. D’autres opérations du même type sont attendues car elles font l’objet de négociations de la part de nations disposant d’importantes ressources énergétiques ou de matières premières, et cherchant à placer leurs liquidités dans des actifs physiques. Autant de facteurs de soutien du secteur immobilier, mais qui n’apportent pas de solution aux problèmes des particuliers, alors qu’il manque toujours près d’un million de logements en France.

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