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Régionales : bal tragique chez les centristes, combien de morts ?
©Reuters

Bugs à l'UDI

Jean-Christophe Lagarde, le Président l'UDI, est allé à l'encontre de l'accord qu'il avait signé au printemps dernier avec Nicolas Sarkozy dans la perspective des régionales. L'heure n'est plus à l'entente entre les deux partis.

Anita Hausser

Anita Hausser

Anita Hausser, journaliste, est éditorialiste à Atlantico, et offre à ses lecteurs un décryptage des coulisses de la politique française et internationale. Elle a notamment publié Sarkozy, itinéraire d'une ambition (Editions l'Archipel, 2003). Elle a également réalisé les documentaires Femme députée, un homme comme les autres ? (2014) et Bruno Le Maire, l'Affranchi (2015). 

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La belle entente affichée entre les Républicains et l'UDI est mise à mal depuis dimanche, depuis que Jean-Christophe Lagarde, le Président l'UDI, est allé à l'encontre de l'accord qu'il avait signé au printemps dernier avec Nicolas Sarkozy dans la perspective des régionales. Cet accord , conclu après l'attribution de trois têtes de listes  et une répartition avantageuse en sièges de conseillers pour la Confédération Centriste, prévoyait le "maintien des listes dans toutes les régions où elles peuvent le faire ", en vue du deuxième tour. Alors que les responsables L.R., Nicolas Sarkozy en tête,  martelaient que la Droite ne retirera aucune de ses listes au nom de la clarté, depuis l'annonce des résultats de dimanche, Jean-Christophe Lagarde réclame(-en vain), le retrait des listes arrivées en troisième position, à l'instar de ce que le PS a fait en Nord-Pas-de-Calais-Picardie et en Provence-Alpes-Cote d'Azur.

Pour la droite il ne  s'agissait en l'occurrence que d'une liste, celle conduite par Dominique Reynié en Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées, arrivée derrière le PS, lui même étant derrière le Front National.  "Je ne pense pas que des forces démocratiques aient le droit de prendre le risque de faire gagner l'extrême droite...On ne transige pas sur des principes pour des problèmes de places", a clamé J.C.Lagarde sur les antennes . Cette prise de position  a provoqué la fureur chez les Républicains et mis les têtes de liste UDI-LR  dans l'embarras . Au point que deux leaders  régionaux n'auraient pas participé à la "conférence call" organisée  par le président de l'UDI pour faire le point des résultats  dans la soirée . Des têtes de liste (François Sauvadet, Hervé Morin et Philippe Vigier), qui n'ont pas remporté les succès escomptés dans les régions Bourgogne-Franche-Comté, Centre-Val de Loire et Normandie . Mais les  " principes" sur lesquels Jean-Christophe Lagarde ne veut pas transiger s'apparentent plutôt à un positionnement pour  l'après régionales et l'inévitable  redistribution des cartes qui s'ensuivra à droite et au centre droit. Autrement dit, Jean-Christophe Lagarde  se place dans la  future course pour le leadership du Centre . Dans cette compétition, feutrée pour l'instant, François Bayrou, le président du MODEM  n'est pas inerte. 

Dimanche il s'est également montré  prompt à appeler  à la responsabilité des "états-majors qui  devraient adopter une ligne de conduite lisible par les Français: le retrait pur et simple de la liste arrivée en troisième position pour permettre, en regroupant les voix, un ressaisissement démocratique" . Et des candidats issus du MODEM figurent sur les listes de la droite . Mais François Bayrou n'a pas négocié directement avec Nicolas Sarkozy qui n'a pas pardonné l'appel du MODEM à voter pour François Hollande en 2012; ces candidats ont été pris sous l'aile et dans le contingent de l'UDI  .Hier , au cours du Bureau Politique de "les Républicains",  Nicolas Sarkozy a balayé les déclarations de Jean-Christophe Lagarde en déclarant qu'il " compte pour du beurre" , et le Bureau Politique de "les Républicains" a adopté une motion entérinant la stratégie du " ni retrait ni fusion" par 65 voix sur 67.Les deux voix manquantes sont celles de Nathalie Kosciusko-Morizet, la vice-présidente du parti et celle de Jean-Pierre Raffarin.

L'ancien premier Ministre de Jacques Chirac a fait ses classes politiques chez les " Jeunes Giscardiens " dans les années 70, et la philosophie de VGE  était " La France veut être gouvernée au Centre" . Aujourd'hui L.R.  fait plutôt la course à droite , au nom d'une radicalisation de l'électorat français .Mais Jean-Pierre Raffarin fait partie de ceux qui estiment qu'il ne faut pas abandonner le créneau du Centre au profit de la seule Droite .Sera-t-il entendu ? Que fera Alain Juppé ?  Le  débat va se rouvrir la semaine prochaine  chez les Républicains . Se posera alors à nouveau la question du" parti unique de la droite et du centre" édifié du temps de la présidence Chirac sous l'appellation UMP, dont François Bayrou n'a jamais voulu, et dont Jean-Louis Borloo s'est détaché par la suite pour créer l'UDI  en 2012. Depuis le départ  de la politique de l'emblématique ancien maire de Valenciennes, l'UDI  vivote, chaque composante ( Radicaux, Nouveau Centre )ayant repris son autonomie .L'heure des recompositions, de la" refondation" approche. Qui en sera le maître d'oeuvre ?

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