Avenir de l’Europe : la France va-t-elle enfin tirer son épingle de la nouvelle donne européenne ?<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Europe
Comment la France pourrait-elle prendre le leadership européen dans le contexte actuel ?
Comment la France pourrait-elle prendre le leadership européen dans le contexte actuel ?
©Ludovic MARIN / POOL / AFP

Leadership européen

Emmanuel Macron va prononcer un discours consacré à l’avenir de l’Union européenne ce mercredi en Slovaquie.

Rodrigo Ballester

Rodrigo Ballester

Rodrigo Ballester dirige le Centre d’Etudes Européennes du Mathias Corvinus Collegium (MCC) à Budapest. Ancien fonctionnaire européen issu du Collège d’Europe, il a notamment été membre de cabinet du Commissaire à l’Éducation et à la Culture de 2014 à 2019. Il a enseigné à Sciences-Po Paris (Campus de Dijon) de 2008 à 2022. Twitter : @rodballester 



Voir la bio »
Alain Wallon

Alain Wallon

Alain Wallon a été chef d'unité à la DG Traduction de la Commission européenne, après avoir créé et dirigé le secteur des drogues synthétiques à l'Observatoire européen des drogues et des toxicomanies, agence de l'UE sise à Lisbonne. C'est aussi un ancien journaliste, chef dans les années 1980 du desk Etranger du quotidien Libération. Alain Wallon est diplômé en anthropologie sociale de l'Ecole Pratique des Hautes Etudes, VIème section devenue ultérieurement l'Ehess.

Voir la bio »

Atlantico : Emmanuel Macron prendra la parole dans le cadre du sommet GLOBSEC, il s’exprimera notamment sur l'avenir de l'Union européenne. Avec une Allemagne de facto affaiblie, la France pourrait-elle enfin tirer son épingle dans la nouvelle donne européenne

Alain Wallon : Peut-on vraiment dire de l’Allemagne qu’elle est affaiblie ? La question, me semble-t-il, est un peu plus nuancée que cela. Olaf Scholz, le chancelier fédéral d’Allemagne, a beaucoup de mal a prendre une dimension européenne forte, c’est vrai. Il paraît s’intéresser avant tout à la prospérité économique de son pays, se tenant prudemment à distance de ses alliés écologistes au sein de la coalition au pouvoir à Berlin, lesquels prônent au contraire un engagement européen fort, en particulier pour un soutien résolu, y compris militaire, à l’Ukraine. Il se concentre ainsi sur des questions très nationales, comme celles de la bonne position de l’industrie automobile allemande sur le marché chinois ou de la réponse à donner au syndicat IG Metall sur un éventuel passage à la semaine de quatre jours devant les difficultés d’embauche dans le secteur manufacturier, par exemple. Sa position, vis-à-vis de l’Union européenne, est celle d’un relatif retrait ; particulièrement au regard d’éventuelles initiatives permettant d’aller plus fort et plus vite au niveau européen.

De son côté, en revanche et avant même d’être élu, Emmanuel Macron a développé un point de vue européen très fort et dynamique. Il n’a rien d’étonnant, alors, à ce que les pays qui frappent à la porte de l’Union, particulièrement quand ils ont déjà obtenu le statut de candidat à l’adhésion, placent la France et son président au centre du jeu.

À Lire Aussi

La France, cette championne de l'intégration européenne… poussée dans les fossés de l’UE

Pour autant, cela ne saurait suffire à faire de la France un nouveau leader naturel de l’Union européenne au détriment de l’attelage franco-allemand d’origine. Rappelons en effet que les petits États n’apprécient guère quand les gros se mettent soudain à prendre trop d’espace. Les pays du sud et du pourtour méditerranéen se sentent culturellement et historiquement assez proches de la France, mais ce n’est pas le cas des pays nordiques et du pourtour de la mer Baltique, plus imprégnés de culture anglo-saxonne et qui ont davantage tendance à se serrer les coudes entre eux. 

Il ne faut pas non plus oublier les nations qui appartenaient auparavant au Pacte de Varsovie et se sont libérés à la chute du Mur de l’emprise soviétique ! Ces pays-là répondent généralement d’un objectif prioritaire: celui de se développer eux-mêmes sur la base de ce à quoi ils peuvent prétendre, c’est-à-dire une aide européenne forte ainsi que la possibilité de s’allier avec un Etat ou un autre selon les dossiers. Leur adhésion à l’OTAN a souvent précédé leur entrée dans l’Union. Bon nombre d’entre eux avaient fait le choix, dans le jeu des alliances au sein du Conseil européen, de s’appuyer sur le Royaume-Uni quand celui-ci appartenait encore à l’Union européenne ; ils pourraient désormais chercher un soutien auprès d’autres pays, parmi lesquels la France mais pas seulement.

Ceci étant dit, la France compte parmi les quelques pays, dont l’Allemagne, avec lesquels il est absolument nécessaire de discuter. Son poids est décisif dans de nombreux dossiers.

En l’état, me semble-t-il, Emmanuel Macron peut s’appuyer sur le fait d’avoir été l’initiateur de la CPE (Communauté politique européenne). Il s’agit d’un projet, aujourd’hui approuvé par les Etats membres, qui vise à faciliter l’adhésion à l’Union européenne pour les pays candidats. La demande de l’Ukraine a constitué un accélérateur général, qui a poussé bon nombre de pays candidats à se ranger derrière une pareille proposition. En tant qu’initiateur, Emmanuel Macron apparaît comme celui à qui il faut parler. Plus qu’Olaf Scholz. Bien que pour certains Etats membres comme les pays Baltes ou la Pologne, le temps mis par le premier à durcir le ton face au Kremlin et par le second à céder aux demandes de Kiev de se faire livrer des chars lourds a laissé des traces.

À Lire Aussi

Une autre Europe émerge sur les décombres de l’UE techno de Bruxelles, mais quand aurons nous vraiment changé de monde ?

Rodrigo Ballester : Vous semblez insinuer que la France n’a pas tiré son épìngle du jeu jusqu’à présent à cause d’une Allemagne forte, ce qui, à mon avis, n’est pas le cas. La France reste l’un des leaders européens et donne généralement l’impression aux autres de bien défendre ses intérêts voire d’imposer son point de vue. Et si elle s’est elle même affaiblie ces vingt dernières années, elle doit surtout s’en prendre à elle-même.

Ceci dit, il est vrai que la donne change et que l’UE s’oriente vers un leadership multipolaire, beaucoup moins dépendant du couple franco-allemand qui survit, mais bât de l’aile. Un nouveau scénario dans lequel la France sera moins hégémonique et doit nouer des alliances au-delà de sa zone de confort, c’est-à-dire, en Europe centrale et orientale principalement.

Comment la France pourrait-elle prendre le leadership européen dans le contexte actuel ? 

Alain Wallon : La première chose à faire, c’est de ne surtout pas le formuler ainsi. Clamer haut et fort de telles intentions, c’est la certitude de braquer tout ou partie des pays membres. Il faut au contraire, pour s’imposer comme leader, ne pas faire montre d’une attitude dominatrice. A mon sens, il va surtout falloir se montrer force de propositions et preneur d’initiative… C’est pourquoi le forum de Bratislava et celui de Chisinau sont aussi importants : c’est l’occasion, pour la France, de jouer un rôle de facilitateur, d’accélérateur ou de modérateur selon les dossiers. Et ce, avec une réelle légitimité pour en avoir été l’initiateur.

Ainsi, si elle fait preuve d’ouverture et d’humilité, la France pourrait imposer son leadership de façon naturelle et donc plus efficace. Il lui faut, pour cela, avancer des propositions susceptibles de séduire ses éventuels partenaires, poser les bonnes questions… ce qu’Emmanuel Macron a commencé à faire avec la CPE. Mais il faudra se défaire de toute forme d’arrogance : je l’ai bien vu au cours de ma carrière européenne, c’est là ce qui braque le plus nos compagnons et nos voisins. Le ton employé jouera beaucoup.

À Lire Aussi

Au nom des « valeurs communes » et de « l’état de droit », l’UE en roue libre ?

A cet égard, il m’apparaît essentiel de faire confiance à nos diplomates. Il faut leur laisser la possibilité et l’espace nécessaire pour déployer leur savoir-faire… Et il faudra aussi bien s’assurer de ne pas toujours prendre la parole avant les autres.

Rodrigo Ballester : Cela ne dépend pas que d’elle, l’époque d’un leadership en solo ou même en duo est à mon avis révolue, au moins pendant quelques temps. Et, soyons clair, la France ne jouit plus de la stabilité interne, ni du prestige politique, ni de la réussite économique nécessaires pour imposer son leadership. Ce parfum de décadence que tant de Français constatent est également perçu dans les autres Etats membres et les remous causés par la réforme des retraites ont augmenté cette impression.

Comment renforcer sa position, plus que son leadership? Tout d’abord, prendre l’initiative sur des dossiers stratégiques (le premier candidat étant la défense) en allant bien au-delà des discours flamboyants que le vent emporte. 

Deuxièmement, développer une stratégie diplomatique sérieuse en Europe Centrale et de l’Est, surtout par rapport à la Pologne et aux pays Baltes, qui du fait de leur soutien à l’Ukraine, ont acquis un nouveau poids géopolitique au sein de l’Union. La France n’a que rarement écouté l’Est et l’a souvent méprisé. Dans les circonstances actuelles, ce n’est plus tenable.

Troisièmement, je pense que la France pourrait redorer son blason en faisant preuve de pragmatisme et en prenant ses distances par rapport au chantage financier de l’UE contre la Hongrie et surtout la Pologne, et cessait de prendre part aux initiatives idéologiques et wokes dont l’Europe de l’Ouest est de plus en plus friande et qui exaspèrent tellement cette Europe de l’Est qui grandit et asseoit son influence. Si Macron avait le courage politique de siffler la fin de la récréation de ces délires qui divisent et braquent, il serait perçu comme un trait d’union dans l’Union. Et ce faisant, il pourrait acquérir une énorme influence. Pour l’instant, il ne va pas dans cette direction.

Qui sont, aujourd’hui, les alliés réels de la France en Europe ? 

Alain Wallon : La France compte un certain nombre de soutiens solides, dont certains sur qui elle peut compter depuis longtemps désormais. L’avènement des démocraties espagnoles et portugaises ont fait de leurs pays respectifs des alliés importants, sinon incontournables. Il serait difficile, également, de ne pas mentionner l’Italie ; en dépit des divergences très fortes qui peuvent exister avec la ligne de Giorgia Meloni sur certains sujets. La Grèce aussi est très importante, d’autant plus qu’il s’agit du pays de contact pour l’ensemble des nations originaires des Balkans. Or, ils seront tous à Chisinau car membres de la CPE. Il pourrait donc être utile de faire jouer les liens historiques qui existent avec la Grèce.

D’une façon générale, les pays du pourtour méditerranéen comptent parmi nos meilleurs soutiens.

N’oublions pas non plus des pays comme la Serbie ou la Moldavie, aujourd’hui très travaillés par le Kremlin et qui font face à de graves problèmes. C’est également le cas de la Géorgie ou l’Arménie qui font tous figure de pays historiquement amis de la France. Problème ? Il faudra réussir à ne pas se braquer avec les Turcs, des intermédiaires essentiels dans la région. La Turquie, qui est un membre à part entière de l’OTAN, demeure aussi la clef de la Mer Noire. Le Président Macron saura-t-il trouver le moyen d’une médiation entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan, membres de la CPE et opposés dans le conflit du Haut-Karabakh, une médiation à laquelle ni la Turquie ni la Russie ne peuvent sérieusement prétendre ? C’est un des enjeux de la réunion de Chisinau et éventuellement un test des capacités de Paris à s’inviter un jour dans des négociations entre Russes et Ukrainiens.

Il faudra donc approcher la question des partenariats dossier par dossier, me semble-t-il, et ne pas perdre de vue des gestes parfois tout simple (comme la proposition française d’une baisse des frais d’itinérance en Moldavie pour les appels vers ou en provenance de l’Union européenne) mais qui ont un gros impact pour des nations de petite taille. C’est l’occasion de faire des choses concrètes, qui permettent de mieux crédibiliser le projet plus vaste de la CPE comme antichambre à l’adhésion plutôt qu’une voie de garage.

Peut-on pour autant dire de chacun de ces pays qu’il s’agit d’un allié de la France ? Pas toujours. Les alliances se font sur certains thèmes, pas sur d’autres. Certains pays ont d’ailleurs été nos adversaires à l’occasion de conflits passés. Mais il ne faut pas oublier qu’il existe de forts liens culturels, des valeurs partagées et la volonté de tous de ne pas s’isoler à un moment de fortes tensions en Europe et dans le monde.

Rodrigo Ballester : Principalement, les pays du Sud à l’exception de l’Italie, et le Benelux. Mais il ne faut pour autant en déduire que la France est isolée ou peu appréciée. N’oublions pas la Commission Européenne, au sein de laquelle la France reste très influente (notamment grâce à son Commissaire Thierry Breton) et a plus que jamais l’oreille d’une Von der Leyen qui cherche à se faire réélire.

Mais quels pourraient être ses nouveaux alliés? La question est bien plus pertinente.

A quel point la France s’est-elle mise à dos certains partenaires européens ? Lesquels et pour quelles raisons ?

Alain Wallon : Parlons plutôt de frictions ! Tout dépend, en l'occurrence, des dossiers dont il est question. L’Allemagne fait ainsi partie des pays avec lesquels il peut être difficile de s’entendre sur de nombreux points. C’est vrai également pour l’Italie, avec laquelle la France a eu récemment des prises de becs : par exemple quand un ministre de l’Intérieur croit utile d’attaquer nos voisins sur la question de l’immigration pour mieux obtenir une majorité dans notre propre parlement pour voter la loi . Malheureusement, de telles entreprises de politique interne à l’Hexagone ne sont pas sans impact sur nos relations. Cela peut bloquer les rapports pendant longtemps avec un allié stratégique de premier rang.

Sur d’autres sujets, en revanche, il apparaît possible de trouver des terrains d’ententes. D’autant plus que tout ce que nous venons de dire dépend évidemment des gouvernements en place au moment de l'interaction. Les AUTRES pays fondateurs de l’Union européenne restent des piliers très solides. La CPE doit justement permettre, sur des sujets qui ne relèvent pas tous de la guerre ou de la paix, de se rejoindre sur des projets importants en élargissant le nombre de nos alliés au-delà du cercle des 27 Etats membres de l’Union. Il pourrait y être question des prix de l’énergie, de la cybersécurité, du poids de certains univers médiatiques (notamment à l’Est) qui peuvent être manipulés par des propriétaires de médias ouvertement pro-russe… 

Il y a de quoi faire, à l’aide de gestes concrets, de la politique très fine. Si la France y parvient, elle prendra la bonne voie pour mieux les intégrer à l’Union et renforcer sa propre influence.

Rodrigo Ballester : On ne peut pas dire de manière catégorique que la France s’est mis à dos tel ou tel autre pays. Ceci dit, les positions plus tièdes de Macron sur la guerre en Ukraine, la Chine et l’OTAN ont suscité une levée de boucliers parmi les pays Baltes, la Pologne et les nordiques. Historiquement, la France n’a jamais vraiment regardé à l’Est, elle l’a plutôt méprisé et la remarque infame et stupide de Chirac ("ils ont perdu une occasion de se taire") lui colle encore à la peau. Il est temps qu’elle prenne au sérieux ces partenaires, surtout la Pologne et lui parle d’égal à égal, sans suffisance et sur des initiatives concrètes. Ceci vaut également pour toute la région, et le test principal que la France devra passer sera sa capacité à soutenir l’élargissement de l’UE aux Balkans occidentaux. Au vu de l’opinion publique française sur le sujet, ce ne sera pas facile.

Finalement, n’oublions pas que le style de Macron a de quoi irriter. Il est perçu comme un diseux, certes flamboyant, mais pas comme un "faiseux". A la longue, c’est irritant.

Qui pourraient être les nouveaux alliés pour la France en Europe ? Comment procéder ? 

Alain Wallon : Il y a des pays avec qui il faudra offrir une solidarité extrêmement forte. C’est le cas des Etats baltes qui sont aujourd’hui en première ligne face à la Russie. La Finlande vient d’intégrer l’OTAN et la Suède ne devrait pas tarder, ce qui illustre les intérêts communs en matière de sécurité. La France positionne d’ores et déjà ses Rafales en Roumanie en plus d’effectuer des missions de surveillances en Mer Baltique. Ces éléments concrets permettent d’avancer vers des alliances d’autant plus serrées avec ces pays, notamment en matière de protection du territoire. C’est une nécessité en ce moment. Et l’espace de sécurité européen, dont l’invasion russe de l’Ukraine a démontré la nécessité, ne se construira pas avec des mots.

La Suède, à mon sens, fait partie des acteurs de premier plan dont il faudra se rapprocher. C’est un pays constructeur, comme nous, de matériel militaire de très haut niveau. Il ne faut pas non plus oublier la République Tchèque, la Slovaquie, la Finlande...

C’est avec tous ces pays qu’il faut tisser ou renforcer des liens économiques, militaires, ce qui permettra de renforcer les relations globales. Quand il y aura des décisions à prendre, si nous y parvenons, ils se tourneront alors plus spontanément vers nous et chercherons notre appui. C’est la seule façon d’avancer, je crois.

Rodrigo Ballester : Comme je l’ai dit auparavant, la France devrait nouer des alliances durables à l’Est, surtout avec les Baltes et la Pologne. Sans oublier la Hongrie qui la rejoint souvent sur ses positions géopolitiques et qui a des intérêts communs notamment sur l’agriculture et le nucléaire. Malheureusement, la France (tendance récurrente de la "Macronie") préfère suivre l’air du temps idéologique et souscrire aux gestes pour la gallerie comme le soutien à l’infraction de la Commission contre la loi de protection des mineurs hongroise, compétence purement nationale.

Finalement, quelques remarques sur le Sud. Ni la France ni l’Italie peuvent se permettre des relations tendues au sujet de la migration qui risquent de ternir leurs rapports. Et concernant l’Espagne, il est fort probable que la France doive également renforcer sa relation avec le nouveau gouvernement de centre-droit qui gagnera possiblement les élections anticipées de juillet prochain. Ce dernier ne sera sûrement pas hostile à la France, mais il défendra ses positions d’une manière bien plus tranchée que le gouvernement actuel dont la politique européenne se résume aux selfies et coups de com' sans lendemain.

Que peut espérer Macron de cette séquence politique européenne ? Quel est l’objectif pour lui ?

Alain Wallon : Pour Emmanuel Macron, c’est l’occasion de sortir par le haut des séquences politiques précédentes, il me semble, au moins aux yeux de nos partenaires européens mais aussi en tenant en perspective les élections européennes à venir. La page actuelle qui s’écrit sur l’immigration n’apparaît pas très bien engagée, du fait notamment d’une mauvaise temporalité pour développer de telles questions et de sa forte dimension idéologique. La question des retraites a laissé un grand écœurement chez tous les acteurs qui y ont participé. 

Pouvoir de nouveau parler des grandes questions européennes, de la façon dont il faudra se rapprocher de nos partenaires face à des adversaires violents ou impérialistes, la Russie au premier chef, c’est peut-être l’occasion pour Emmanuel Macron de reconnecter avec son électorat.

Rodrigo Ballester : Je n’ose m'aventurer sur ce terrain bien trop spéculatif. D’aucuns prédisent si souvent un avenir européen pour Macron… mais sincèrement, je prèfère ne pas me prononcer sur des bruits de couloir, si bruyants et concordants soient-ils.

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !