Arnaud Portanelli – Lingueo : "Le véritable intérêt du e-learning, c’est l’humain"<!-- --> | Atlantico.fr
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Arnaud Portanelli - cofondateur de Lingueo
Arnaud Portanelli - cofondateur de Lingueo
©Lingueo

L'interview Atlantico Business

Des cours de langue enseignés par visioconférence avec un professeur natif du pays, c’est la promesse de Lingueo. Lancé fin 2010, l’entreprise a connu un démarrage rapide et compte désormais 200 professeurs partout dans le monde. Cofondé et dirigé par Arnaud Portanelli, l’entreprise s’est forgé une solide place de challenger sur le marché du e-learning, secteur qui ne représentait que 2% du marché de l’éducation en 2012.

Atlantico Business : Comparativement à des cours "classiques", quel est l’intérêt du e-learning ?

Arnaud Portanelli : Le véritable intérêt, c'est l'accessibilité. On peut accéder à une somme colossale de savoirs même au fond de l'arrière pays niçois. Certains ont encore une vision un peu archaïque du e-learning avec ce qu'il se faisait il y a quelques années c’est-à-dire seul devant son écran. Il faut bien comprendre que nous avec Lingueo, nous proposons autre chose : un accompagnement humain. Nos professeurs vivent dans le pays où ils enseignent la langue. Donc pour quelqu'un qui veut apprendre l'anglais, au lieu d'essayer de le trouver autour de son village, il va pouvoir apprendre avec quelqu'un qui est natif du pays et diplômé pour enseigner. Nous sommes un organisme de formation, notre politique de recrutement est très sévère afin d’offrir une formation de qualité. Je crois qu'il est là le véritable intérêt du e-learning : pourvoir accéder au meilleur contenu, au meilleur professeur rapidement, sans passer du temps à trier des annonces sur Le Bon Coin.

L'intérêt du e-learning se joue-t-il aussi sur le prix des offres proposées ?

Je crois qu'il faut, de toute façon, être moins cher. On ne peut pas répondre à notre promesse d'innovation si on fait quelque chose qui est inaccessible. Nous devons être, non seulement les moins chers, mais aussi beaucoup mieux que les autres. Dans notre domaine, les langues, nos cours commencent à 24 euros. Ce n'est pas un prix très élevé pour des professeurs diplômés. Nos concurrents, qui s'adressent par exemple aux entreprises, ils sont à 60 ou 80 euros de l'heure en prix de départ. Ceci étant, on ne peut pas non plus proposer des cours à 10 euros. Un professeur diplômé ne peut pas travailler à ce tarif là. Sur internet comme ailleurs, la qualité ça se paye.

Cours de piano, école de commerce... Peut-on tout apprendre en ligne ?

Je crois que s'il y a un rapport humain, on apprend tout. L'apprentissage ça dépend d'une personne. On s'aperçoit qu'avec les premières méthodes d'e-learning, c'est-à-dire seul face à son écran, les gens baissent vite les bras. Chacun à sa méthode pour apprendre, donc si une personne à la capacité d'adapter son contenu pour telle ou telle personne, là on est sûr de pouvoir répondre à la promesse. Certains arrivent à s'en sortir grâce à l'auto-formation, mais ce n'est pas la majorité. On a souvent besoin d'un humain pour s'auto-motiver, pour avancer. Ce n'est pas parce qu'on est sur internet qu'il faut oublier l'humain. D'ailleurs, si ces méthodes d'auto-formation étaient si extraordinaires, on n’en serait jamais venu à nos systèmes.

Plusieurs études pointent le retard de la France sur secteur, est-ce votre avis ?

Non ce n'est pas mon avis. Nous par exemple, nous sommes une boite rentable, nous créons des emplois, nous avons 200 professeurs dans le monde, on a de la demande. Sur le marché, il y a plein d'autres boites innovantes et il faut reconnaitre qu'en France ou même en Europe, les gens s'intéressent beaucoup aux langues comparativement aux États-Unis par exemple. Il y a une véritable prise de conscience en Europe que les langues sont indispensables. Après, en effet, en France nous sommes relativement mauvais en Anglais. Nous avons hérité de cela dans notre culture. Nous avons perdu le monopole du langage diplomatique, qui était avant en Français, de plus c'est une langue compliqué à apprendre donc tout le monde s'est mis à l'Anglais et nous devons faire pareil car il n'y a aucune chance que cela revienne dans l'autre sens.

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