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Après le sommet, la crise de la zone euro court toujours
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Juste un répit ?

Les décisions prises durant le sommet de Bruxelles par les dirigeants européens ont su rassurer les marchés. Il faudra toutefois consolider les mesures pour permettre une sortie de crise et une intégration européenne plus poussée.

François  Leclerc

François Leclerc

François Leclerc est chroniqueur de "L'actualité de demain" sur le blog de Paul Jorion ainsi que dans La Tribune.

Il est également l'auteur de "Fukushima, la fatalité nucléaire", aux éditions "Osez la République sociale!".

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Au forcing, sous l'impulsion des gouvernements espagnols et italiens et avec le soutien des Français, des mesures destinées à calmer le jeu ont été finalement décidées lors du Conseil européen de Bruxelles. Ce n'est toutefois qu'une rémission.

Le FESF et le MES vont être en mesure de renflouer directement les banques après accord de la BCE; ils vont également pouvoir acheter de la dette publique; la Troïka va s'effacer au profit de plus discrètes mesures de surveillance; le mini-plan de croissance adopté à Rome a été entériné; la BCE va se voir confier la supervision du système bancaire de la zone euro. Voilà résumé l'essentiel de ce que l'on connaît.

Cerise sur le gâteau, les prêts du futur Mécanisme Européen de Stabilité (MES) n’auront plus de priorité de remboursement sur les créances privées, une mesure que les marchés, déjà rassurés, se sont dépêchés de saluer sur les places boursières et le marché obligataire.

Les premières pierres de la nouvelle intégration européenne ont été posées. Après l'union budgétaire qui reste à parachever, l'union bancaire prend tournure. Les étapes de l’union politique restent à, négocier, afin de parachever ultérieurement l'édifice en lui donnant une façade démocratique. Car le rôle de la BCE sort grandit de ces décisions. Sous son contrôle, les fonds publics vont consolider un système bancaire qui peine à se renforcer quand il n'est pas en train de s'écrouler, un gage d'efficacité mais pas de transparence.

Il faudra attendre la prochaine réunion de l'Eurogroupe du 9 juillet pour apprécier l'ensemble de ces mesures, dont les détails joueront un grand rôle. Il en ressort d'ores et déjà que si la dette privée va pouvoir être à l'avenir déconnectée au niveau national de la dette publique, leurs liens réciproques vont être renforcés à l'étage supérieur. D'autant qu'une question a été pour l'instant négligée : les moyens dont les fonds de stabilisation financière ne sont pas inépuisables, impliquant à terme soit d'accroître les contributions des États, soit d’accorder au MES une licence bancaire lui permettant d’accéder aux guichets de la BCE.

En application d'une promesse électorale, la coalition gouvernementale britannique va procéder à un inventaire des prérogatives abandonnées par le Royaume-uni au profit des institutions européennes. Fortement secouée par le scandale de la manipulation du Libor qui dévoile ses dessous les moins reluisants, la City ne rend pas les armes. Le gouvernement allemand non plus, qui va se replier sur des positions préparées à l'avance, comme disent les militaires quand ils doivent admettre un recul dans l'ordre.

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