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Alzheimer et Parkinson, des maladies certes, mais un business d'abord
©Reuters

Bonnes feuilles

Connaissez-vous le nombre de personnes atteintes chaque jour par les maladies d'Alzheimer ou de Parkinson et ce qui nous attend dans l'avenir ? Savez-vous que le premier signe de l'Alzheimer n'est pas la perte de mémoire ? Savez-vous que le seul fait de pratiquer chaque jour un peu d'exercice physique réduit de 50 % vos risques d'Alzheimer ou de Parkinson ? Savez-vous que le cholestérol protège de la démence ? Savoir tout cela et l'appliquer dans la vie quotidienne est le meilleur moyen d'éviter ces maladies ou de les faire reculer quand elles commencent à apparaître. Extraits de "Tout savoir pour éviter Alzheimer et Parkinson" du Pr Henri Joyeux et Dominique Vialard, publié aux éditions du Rocher (2/2).

Dominique Vialard

Dominique Vialard

Dominique Vialard est journaliste spécialisé dans la santé et les médecines complémentaires. Il collabore à la revue en ligne Alternative Santé et a coécrit plusieurs ouvrages dont Les combats de la vie – Prévenir mieux que guérir, avec le Pr Luc Montagnier (J.-C. Lattès - Le livre de poche, 2008) et La pilule contraceptive, avec le Pr Joyeux (éditions du Rocher, 2013).

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Pr Henri Joyeux

Pr Henri Joyeux

Henri Joyeux est chirurgien cancérologue et chirurgien des hôpitaux, professeur honoraire de chirurgie digestive et de cancérologie à la faculté de médecine de Montpellier. Il a publié de nombreux ouvrages consacrés à l'écologie humaine, notamment sur l'alimentation. Parmi ses dernières publications, "Vaccins, comment s'y retrouver ?","Tout savoir pour éviter Alzheimer ou Parkinson" (en collaboration avec Dominique Vialard) et le best-seller "Changez d'alimentation".

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Il est évident que l’équipe qui trouvera le ou les traitements efficaces décrochera le prix Nobel. Les chercheurs s’acharnent. Des sommes considérables sont attribuées aux meilleures équipes internationales pour proposer et tester de nouvelles molécules.

D’une manière générale, elles travaillent en étroite collaboration avec les laboratoires pharmaceutiques cotés en bourses, qui n’hésitent pas, eux aussi, à investir des sommes colossales.

Évidemment, nous restons optimistes, tout en étant conscients que les sommes investies n’ont pas abouti à des résultats très probants jusqu’à présent…La prise en charge mensuelle d’un patient varie entre 1 750 € au début de la maladie et 4 000 €, au moins, dans les phases avancées.

L’association France Alzheimer a calculé qu’il faut entre 1 500 et 1 600 € par mois – une fois les aides perçues –, lesquels restent à la charge de la famille pour les malades en établissement.

En 2008, la Fondation Médéric Alzheimer comptait déjà 1 533 établissements de soins ayant au moins une unité spécifique pour patients atteints d’Alzheimer. Le nombre de places est passé de 22 430 à 28 000 en deux ans soit plus 25 %. Tout cela a un coût et, évidemment, l’Assurance maladie, ayant déjà un déficit abyssal, est incapable de prendre en charge les soins nécessaires à de tels patients. Le coût de la maladie d’Alzheimer en France atteint près de 10 milliards d’euros, soit 22 099 € par patient, dont 44 % assumés par les familles.

À propos de la mort, des problèmes éthiques : quelle est la valeur d’un être humain ?

Et que dire de l’enjeu de société que représentent ces deux maladies et la grande question éthique qu’elles soulèvent immanquablement à leurs stades avancés ? Le problème se pose dans toutes les familles touchées et le fait que l’État ait légalisé la sédation profonde et les directives anticipées pourrait bien déraper, à la demande des familles, vers ce qu’il faut appeler par son nom : l’euthanasie passiveou par omission. On aurait alors le droit d’arrêter l’alimentation et l’hydratation chez les patients sans conscience ou à conscience atténuée, en état de conscience minimale3. En Belgique et en Suisse, c’est l’euthanasie active – le suicide assisté – qui est pratiquée.

Seront évidemment invoquées la générosité et la non-souffrance, tant par les médecins que par les familles… Une grande hypocrisie, car se cacheront derrière ces demandes de nombreux non-dits : l’impossibilité (ou le refus) de s’occuper de ses vieux parents, les coûts pour la famille et pour la société, les héritages…

Nos organes appartiennent à la collectivité depuis que les députés ont voté, en avril 2015, la loi Touraine. Faute de consignes claires et précises, nous sommes tous présumés « donneurs ». La personne humaine devient objet, pièces détachées… 

Traditionnellement, la mort était constatée par l’arrêt du cœur et du souffle. Dans de nombreuses traditions, la veille du corps du défunt dure plusieurs jours.

Depuis 1968, c’est la mort cérébrale qui détermine l’acte de décès. Lorsque l’on sait qu’aucune transplantation cardiaque n’est possible avec un coeur qui ne bat plus, on comprend la nécessité de cette nouvelle définition de la mort, sinon, il n’y a plus de greffe du coeur possible…

Or, le coeur, les poumons, le foie peuvent fonctionner alors que l’état du cerveau traduit la mort. On sait aussi que la plupart des fonctions vitales continuent malgré la mort cérébrale (digestion, excrétion, pousse des cheveux et des ongles…). Le « mort » cicatrise, et s’il s’agit d’un enfant, il continue à grandir.

Expérimentalement, des neurones prélevés chez des souris adultes ont été implantés dans des foetus de rats. Quand les rats sont morts, les chercheurs ont vu au microscope que les neurones transplantés étaient toujours en état de marche. Ils en ont conclu que certains neurones de souris pouvaient avoir une vie deux fois plus longue en étant transplantés dans le cerveau de rats, qui ont une espérance de vie doublement supérieure à celles des souris.

Chez l’humain, les chercheurs de l’institut Pasteur ont découvert que des cellules souches extraites dix-sept jours après sa mort vivaient encore et se sont différenciées en fibres musculaires. Ce record inattendu laisse entrevoir la possibilité de nouveaux protocoles améliorant la réussite des thérapies cellulaires. Les études précédentes, établies notamment à partir d’un cerveau de foetus, révélaient qu’elles ne se maintenaient pas en vie plus de trente-deux heures après la mort.

Saviez-vous d’ailleurs que, pour pouvoir prélever les organes, les médecins doivent pratiquer l’anesthésie ou injecter des substances paralysantes pour réduire les tensions musculaires. Cette information est très peu connue du grand public. Par ailleurs, il est arrivé maintes fois qu’un patient en état de « mort cérébrale » se réveille brusquement sous l’effet d’une douleur ou d’un choc. Enfin, personne ne conteste maintenant le fait que les milliards de cellules qui composent notre organisme sont toutes interconnectées de la tête aux orteils et que la conscience est un phénomène global du corps dont le cerveau est seulement le transcripteur.

Alors, avec la loi Touraine, il faudra se dépêcher de partir si on veut rester entier !

Quant aux médecins spécialisés dans ce travail de prélèvement, ils peuvent réfléchir davantage à la valeur du corps humain qui ne peut être réduit à un monceau de pièces détachées. Heureusement, les lois, même votées, sont faites pour être modifiées ou, pourquoi pas, abrogées !

Extraits de "Tout savoir pour éviter Alzheimer et Parkinson" du Pr Henri Joyeux, publié aux éditions du Rocher.Pour acheter ce livre, cliquez ici.

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