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Abus sexuel : l’église coupable de son silence… et victime de l’homophobie de nos sociétés
©STEFANO RELLANDINI / POOL / AFP

Religion

Le pape François fait face à une nouvelle série de scandales sur des abus sexuels au cœur de l'Eglise catholique. Les évêques du monde entier évoqueront la question lors d'une conférence épiscopale exceptionnelle sur ce sujet en février 2019.

Bertrand Vergely

Bertrand Vergely

Bertrand Vergely est philosophe et théologien.

Il est l'auteur de plusieurs livres dont La Mort interdite (J.-C. Lattès, 2001) ou Une vie pour se mettre au monde (Carnet Nord, 2010), La tentation de l'Homme-Dieu (Le Passeur Editeur, 2015).

 

 

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Atlantico : Le pape a récemment invité les évêques du monde entier à participer à une réunion de crise au sujet de  la pédophilie dans l’Église. Ces derniers jours, il a particulièrement insisté sur les souffrances des victimes et la honte de l'Eglise face aux nombreuses révélations concernant les abus auxquels se sont livrés des  membres du clergé. Ces abus ne posent-ils pas  des questions que l’Église n’a pas encore abordées et qu’il faudra bien qu’elle aborde un jour ? Pourquoi cette épidémie de pédophilie chez les prêtres catholiques ? Pourquoi sont-ce les petits garçons et non les petites filles qui en sont les victimes ? N’est-ce pas parce que le véritable enjeu est celui de l’homosexualité ? Comment peut-on être prêtre et passer à l’acte ? Comment l’Église peut-elle être l’Église et protéger ces prêtres ? 

Bertrand Vergely : L’Église catholique n’est pas la seule à être confrontée aujourd’hui aux pratiques pédophiles de certains de ses prêtres. Cette question touche également l’Éducation Nationale où ce sont des instituteurs   qui ont eux aussi des pratiques pédophiles. Elle touche aussi le milieu associatif et le travail social à travers les éducateurs. Quand des adultes sont au contact d’enfants ou d’adolescents, c’est là que la pédophile apparaît et que sa question vient à se poser. Les enfants  sont frais. Cette fraîcheur est tentante. Les adolescents garçons ont souvent une beauté féminine et masculine à la fois. Ce qui les rend troublants. Dans les familles ce sont surtout les petites filles qui sont victimes d’abus sexuels. Dans les établissements scolaires  religieux ou laïques ce sont surtout les garçons. La sexualité avec les petits garçons est plus facile. La sexualité avec les adolescents est plus tentante. Qu’il s’agisse des enfants ou des adolescents, dans les deux cas,  les jeunes sont porteurs d’une sexualité idéale, irréelle, céleste, en un mot d’une sexualité désexualisée. Le prêtre, l’instituteur se disent de ce fait que ce ne sera pas de la sexualité. Ce sera un jeu. Quand on est émotionnellement et sexuellement immature, on a peur d’avoir une relation sexuelle avec un adulte. On a alors affaire à une altérité qui résiste. La sexualité avec un enfant ou un adolescent ne fait pas peur. Elle rassure. S’agissant du prêtre, comme la sexualité avec un petit garçon ou un adolescent  est un jeu, elle est innocente. Comme elle est innocente, elle n’est pas coupable. Comme elle n’est pas coupable, elle n’est pas répréhensible par sa hiérarchie. D’où le passage à l’acte, la caractéristique de celui qui passe à l’acte étant que l’acte qu’il commet n’en est pas un.  
La pédophilie touche particulièrement le catholicisme aujourd’hui. Rien d’étonnant à cela. À  travers l’éducation et le scoutisme, les prêtres catholiques sont  extrêmement présents auprès des jeunes. Si bien que les occasions d’être tenté ne manquent pas. 
Derrière les abus dont sont victimes les petits garçons, est-ce l’homosexualité qui est en jeu ? C’est bien plutôt la désexualisation qui les attire, la sexualité avec un petit garçon étant une sexualité désexualisée sur le mode d’un jeu. On s’étonne que des prêtres puissent être pédophiles. On s’en scandalise même. On a raison. Un prêtre pédophile est un prêtre indigne. Mais derrière cette indignité c’est un prêtre immature. L’Église est-elle responsable ? Oui. L’Église est responsable. Mais il n’y a pas qu’elle. Toute la société est responsable, dans la mesure où aujourd’hui la société toute entière est sexuellement immature. La sexualité est un art, qui plus est un art divin. On en a fait un spectacle pour voyeuristes et exhibitionnistes. Aujourd’hui comment les jeunes la découvrent-ils ? À travers la pornographie. À dix ans, 50% des jeunes ont déjà vu un film porno. À la suite de cela, 10% deviennent dépendants. Si  bien qu’aujourd’hui, la secrétaire d’État chargée de la famille a décidé de prendre des mesures à l’encontre des sites internet qui font circuler des films porno histoire de faire de l’argent et de l’audience. On parle des prêtres et des éducateurs pédophiles. Mais, qui sont-ils sinon la partie émergée d’un iceberg dont on ne parle pas et qui s’appelle l’immaturité collective ? Parle-t-on vraiment de sexualité ? Et quand on en parle en parle-ton noblement ? On en parle comme un droit. Quand en parle-t-on comme un devoir ? Les adultes sont censés pouvoir tout faire à condition de ne pas toucher aux enfants. Cette impunité donnée à l’adulte n’est-elle pas ce qui loin de protéger contre la pédophilie nourrit celle-ci ? Permettre à un adulte d’être irresponsable en matière de sexualité n’est-ce pas faire de lui un individu immature ? Et cette immaturité que devient-elle sinon un jour une pulsion pédophile ? 
L’Église catholique a couvert des prêtres pédophiles, pourquoi ? Pour des raisons bassement matérielles, semble-t-il. Aujourd’hui, l’Éducation Nationale est en face d’un tel manque de professeurs, qu’elle préfère recruter des profs mal formés que d’avoir des classes sans profs. Le problème de l’Église catholique est le même. Il y a un tel manque de prêtres que l’Église est tentée de se dire qu’il vaut mieux un prêtre mal formé que pas de prêtre du tout. Certes, l’Église catholique fait de son mieux afin de former les prêtres  et ce ci pendant longtemps. Mais, comment éviter le fait que, au courant de dérapages de certains de ses prêtres, celle-ci ne se dise qu’il vaut lieux garder ce prêtre malgré tout que de l’exclure ? 
Dans les contes de fées, il est souvent question d’ogres et de loups. Les contes qui ont comme fonction d’initier les enfants à la vie d’adulte sont lucides. La sexualité existe et celle-ci peut être immature, cette immaturité étant exprimée par l’ogre et le loup. Que l’enfant fasse attention. Qu’il ne devienne pas la proie de la sexualité immature présente  autour de lui et en lui. Qu’il ne joue pas avec elle. Qu’il ne se laisse pas dévorer par elle non plus. La pédophilie qui est la manifestation même de l’immaturité affective et sexuelle ne concerne pas que les pédophiles, les prêtres et les instituteurs et les éducateurs. Nous sommes tous sexuellement immatures et de ce fait potentiellement pédophiles. 

L’homosexualité étant mal vue dans le catholicisme en général et dans les milieux traditionnalistes en particulier, la prêtrise n’a-t-elle pas été et n’est-elle pas un refuge pour de nombreux homosexuels ?

Quand on parle de l’Église on ne cesse de faire des confusions. Étant le corps du Christ, elle est le lien sur terre entre le Ciel et la Terre. Témoin la vie liturgique qui permet de vivre ce lien. Par ailleurs, il y a les hommes d’Église avec leurs passions et leurs limites. Quand nous parlons de l’Église, nous avons toujours tendance à parler des seconds et non des premiers. 
S’agissant de l’Église des hommes  comme refuge pour les homosexuels,   cela a été vrai par le passé. Cela ne l’est plus. Il est vrai que, par le passé, dans l’Église des hommes, la relation sexuelle étant considérée comme le mal et la femme étant la responsable de ce mal, l’homosexualité a été considérée comme un pis aller. On la pardonnait en se disant que, quitte à avoir des pulsions sexuelles, mieux valait les satisfaire entre hommes sans avoir une relation sexuelle avec une femme. Cela fait penser à ce qui se passait par ailleurs. Pour sacraliser leur mère et la femme certains fils s’interdisaient tout contact sexuel avec les femmes. L’homosexualité était alors une issue pour les pulsions sexuelles. 
Ces exemples montrent combien il faut être prudent quand on aborde la question des relations entre l’Église des hommes et le sexe. Il est courant d’entendre dire que celle-ci est homophobe. Curieusement non. Elle a plutôt fermé les yeux sur la relation homosexuelle, en la  jugeant préférable à la sexualité hétérosexuelle hors mariage, en  permettant également une certaine sacralisation de la mère.  Leçon importante. Allons au bout de cette analyse, que voit-on ? Derrière la question de l’homosexualité, c’est le sacré qui est en jeu. L’Église des hommes a tellement sacralisé le mariage et la mère qu’elle a fini par créer la sexualité comme problème. Qui dit sacré dit terreur. Qui dit terreur dit violence. L’Église des hommes  a été violente avec le sexe, le mariage et la mère parce qu’elle a eu peur. Peur que le sexe se déchaîne et qu’il n’y ait plus ni mariage ni maternité sacrée. Peur que, du fait de la liberté sexuelle, la société se délite. Là est le vrai problème : la société. Depuis le Vème siècle l’Église catholique a un très haut sens de sa responsabilité sociale, l’idée étant qu’elle a comme rôle sur terre de sauver la civilisation. D’où sa défense de la famille et du mariage ainsi que sa position paradoxale à l’égard de l’homosexualité, celle-ci étant jugée dangereuse parce que contraire au couple homme-femme fondateur de la vie et de sa transmission sur terre mais préférable à la sexualité hétérosexuelle sans mariage. En agissant ainsi, l’Église a tourné le dos à ce qui fait la profondeur de son enseignement. Le christianisme se fonde sur la sainteté et non sur le sacré. Aussi y a-t-il  une sainteté du mariage, une sainteté de la sexualité, une sainteté de la femme comme une sainteté de la mère. Qui dit sacré dit terreur et violence. Qui dit sainteté dit extrême douceur ainsi que beauté. L’Église en tant qu’institution humaine  a toujours eu tort en voulant régler les questions par le sacré. Elle a toujours été d’un haut enseignement en les réglant par la sainteté. Cela éclaire la question de l’homosexualité. Quand on fait de l’homosexualité un refuge et de l’Église un refuge pour ce refuge, c’est qu’on a peur. Quand on a peur, c’est qu’il y a un manque de sainteté. Un manque de sainteté dans la sexualité, dans le mariage, dans la maternité, dans l’Église des hommes. Là est le problème de fond. Le manque de sainteté et l’excès de sacré. 

Pour faire face à ces problèmes, quelles solutions s’offrent au catholicisme ? Le mariage des prêtres est avancé ? Est-ce une bonne solution ? 

C’est une mauvaise solution. Il suffit d’apercevoir le raisonnement qui sous-tend cette proposition pour s’en rendre compte. 
D’une façon générale, le mariage n’est pas fait pour avoir une sexualité. On se marie pour faire sa vie et la vie avec quelqu’un et non pour faire l’amour. Quand on fait l’amour avec quelqu’un on n’a pas forcément envie  de vivre ave. Quand on vit avec quelqu’un on ne passe pas son temps à faire l’amour. Parfois, il arrive que l’on vive très bien avec quelqu’un sans pour autant faire l’amour avec. 
Par le passé, on se mariait pour avoir une sexualité.  Aujourd’hui, à l’heure de la libération totale des mœurs et de la sexualité, cela ne l’est plus. Pour avoir une sexualité nul besoin de se marier. Les réseaux sur internet  permettent d’assouvir tous les désirs et tous les fantasmes. En outre, le sexe pour le sexe recherchant non pas simplement le plaisir mais la diversité, le mariage est plus une entrave qu’autre chose. Si l’on veut avoir une sexualité, surtout pas de mariage. 
S’agissant des prêtres, quel est le raisonnement ? Les prêtres étant des hommes et les hommes ayant des pulsions sexuelles, que l’Église permette le mariage des prêtres et la question de la pédophilie sera réglée. Mariés, les prêtres n’auront plus de pulsions pédophiles. Ce raisonnement est absurde.
En premier lieu, une chose est d’avoir des pulsions sexuelles et une autre d’avoir des pulsions sexuelles. Quand quelqu’un a des pulsions sexuelles il n’a pas de pulsions pédophiles. Quand il s’agit d’un homme, c’est une femme qui est désirée pas un petit garçon. Si l’Église autorise le mariage des prêtres, la question de la pédophilie ne sera nullement réglée. Les prêtres qui désirent une femme seront certainement satisfaits et calmés, pas ceux qui désirent des petits garçons. 
Par ailleurs, l’Église catholique ne peut pas autoriser le mariage des prêtres et elle a bien raison de ne pas le faire. Depuis des siècles, celle-ci enseigne que le mariage est fait pour l’amour et la vie et non pas pour la sexualité. Si demain elle autorise le mariage des prêtres pour que ceux-ci aient une sexualité elle va contredire tout ce qu’elle a enseigné depuis des générations. Et se contredisant, elle ne sera plus l’Église.
Enfin, dans notre monde mercantile et consumériste, l’attitude à l’égard de la sexualité est parfaitement cynique, celle-ci étant considérée comme un produit de consommation. À ce cynisme  s’ajoute l’hygiénisme, la sexualité étant pensée comme un bon moyen d’être bien dans sa peau. Si demain l’Église autorise le mariage des prêtres pour des raisons d’hygiène, elle parlera le langage du cynisme consumériste et hygiéniste ambiant. Elle ne parlera plus son langage. Ceux qui rêvent de  la détruire  pourront alors  se réjouir. Ils auront gagné. 
Le mariage des prêtres est donc l’exemple même de la mauvaise bonne idée. Il y a toutefois  une solution aux problèmes qui se posent actuellement à l’Église en matière de sexualité. 
En premier lieu, tout ce qui se passe actuellement est le signe d’un manque total d’intériorité et de concentration. L’Église catholique qui a d’immenses qualités pèche sur un point. Elle est beaucoup trop sociale. Pas assez mystique. Pas assez intérieure. La société est un ogre qui vous dévore, comme le Minotaure de la mythologie grecque  dans son labyrinthe en Crête. La sexualité prédatrice est l’illustration de cette dévoration. En étant sociale, l’Église ne se rend pas compte qu’elle précipite les futurs prêtres dans l’antre du Minotaure et des ogres. Quand vous voulez survivre dans la société, si vous ne voulez pas être dévoré, il ne vous reste qu’une issue : dévorer. Les prêtres pédophiles dévorent des enfants comme le Minotaure. Rien de plus normal. On ne cesse de leur dire que leur vocation est de faire du social. Relisez les Pères du désert qui sont la matrice la vie évangélique. Que disent-ils ? « Si tu veux progresser dans ta vie et faire du bien au monde,  rentre dans ta cellule. Ferme ta porte et prie ». Quand on fait cet exercice qu’il faut prendre bien sûr en un sens symbolique et pas simplement à la lettre, que se passe-t-il ? On se concentre. Résultat : comme on est concentré le chaos sexuel est mis à la porte. Apaisé, lumineux, rayonnant, on peut alors, apporter lumière, paix et amour au monde. En Occident aujourd’hui qui parle d’intériorité et de concentration ? Les chrétiens ? Non. Les bouddhistes, les chinois et les Japonais à travers la méditation, le QI Qong et le Taï Chi. Quand, au lieu de faire du social en devenant une annexe des mouvements sociaux, l’Église va-t-elle redevenir un grand centre de méditation et de concentration ? Depuis Vatican, II  elle fait tout le contraire. Au lieu de fermer sa porte au monde, elle l’ouvre, laissant ainsi les loups rentrer dans la bergerie. 
Par ailleurs, on l’ignore, mais sur quoi repose la vie chrétienne ? Sur ce que saint Grégoire de Nysse appelle l’Eros fondamental. Qu’est-ce que l’Eros fondamental ? Ce qui se passe quand l’homme rentre en communion avec Dieu. Il est alors inondé par un fleuve d’une telle douceur qu’il rencontre exactement ce que l’on peut rencontrer dans l’orgasme mais en dix fois plus fort et surtout en dix fois plus doux. Belle façon d’honorer l’orgasme en faisant de celui-ci une magnifique initiation à l’orgasme mystique.  Il existe une sexualité ontologique parce que la sexualité est en profondeur un mystère ontologique, son essence étant mystique et nullement organique comme on le pense trop souvent. Jacques Lacan en a eu conscience quand il a lancé cette phrase qui a surpris en son temps « Il n’y a pas de rapports sexuels ». Gilles Deleuze l’a pressenti également quand, à propos du corps, il a pensé le corps comme corps dans organe. La sexualité n’est pas une question de rapport ni d’organe. Faisons d’elle une affaire de corps et d’organe, on la tue. Osons nous regarder en face. Depuis cinquante ans nous cherchons à libérer la sexualité. Nous ne l’avons pas libérée, nous l’avons tuée. Depuis que l’on parle de libération sexuelle le monde devrait aller mieux. Il ne va pas mieux. Il est malade. Les milliers de viols et le harcèlement dont les femmes sont victimes en témoignent. Les milliers d’incestes dans les familles en témoignent également. On parle du problème de la pédophilie chez les prêtres. Il n’y a pas que les prêtres pédophiles qui ont des problèmes sexuels. Toute la société a des problèmes sexuels. Ce qui n’est pas étonnant. Tant que nous ne retrouverons pas notre Eros fondamental, nous aurons des problèmes sexuels, la sexualité surgissant comme problème quand on demande au sexe comme objet de consommation ce que seule la vie mystique peut donner. Quand on boit de l’eau salée plus on en boit plus on a soif. Quand on consomme du sexe sans mystique plus on en consomme plus on en désire. 
Enfin, l’Église orthodoxe a une sagesse dont il serrait bon qu’on s’inspire. Alors qu’en Occident on parle du mariage des prêtres, celle-ci parle de la prêtrise des hommes mariés. Dans l’Église, si les prêtres sont mariés, ce n’est pas parce qu’étant prêtres ils se sont mariés mais parce que mariés ils sont devenus prêtres. La distinction est énorme. Parlons du mariage des prêtres. On va de l’intérieur vers l’extérieur. On sort de soi. On parle le langage du monde, de la société, de ce qui dévore. Parlons de la prêtrise des hommes mariés. On va de l’extérieur vers l’intérieur. On sort du monde, de la société et de ce qui dévore. On parle du mariage des prêtres pour résoudre les problèmes de pédophilie. On se trompe. Nous sommes devenus complètement extérieurs à nous-mêmes. Là est le problème. 
La question de la pédophilie dans l’Église est une tragédie. C’est en même temps un signe. L’Église vit à l’envers. Nous vivons à l’envers. Faute de concentration, d’Eros fondamental, d’intériorité et de finesse, de vraie communion avec Dieu. Une révolution intérieure s’impose. Si elle n’a pas lieu, il n’y aura palus d’Église, mais il n’y aura plus non plus d’Europe, la première n’allant pas sans la seconde.   

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