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70% des Français estiment que Richard Ferrand devrait démissionner et 43% seulement que le gouvernement atteindra son objectif de moralisation de la vie politique
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Sondage

Un sondage exclusif Atlantico RMC Harris Interactive qui indique aussi que 62% des Français considèrent que les accusations d'emploi fictifs imputées à Marielle de Sarnez justifieraient sa démission.

Jean-Daniel Lévy

Jean-Daniel Lévy

Jean-Daniel Lévy est directeur du département politique & opinion d'Harris Interactive.

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Atlantico : Quels enseignements retirer de ce sondage réalisé après le 20h00 sur France 2 du Premier ministre Edouard Philippe ?

Jean-Daniel Levy : Dans un climat d’attente de comportements exemplaires de la part des responsables politiques, et dans un contexte de suspicion, les Français sont sévères à l’égard des responsables politiques. Sévères et exigeants.

Sévères car ils considèrent « graves » ce qu’ils connaissent des faits reprochés à Richard Ferrand et Marielle de Sarnez. 73% qualifient de la sorte ce qui concerne le ministre de la cohésion des territoires, 65% ceux concernant la ministre chargée des Affaires européennes. Cette sévérité traverse tous les électorats de premier tour même ceux d’Emmanuel Macron.

Exigeants car, dans un même élan, ils considèrent que les deux ministres doivent démissionner de leurs postes. On le sait, le premier ministre a exclu cette hypothèse. Il s’avère, malgré tout – et même si le premier ministre bénéficie d’une confiance d’une majorité de Français en ce début de mandat – que les Français expriment une opinion favorable à un départ des deux personnalités concernées. De l’ordre de 70% pour Richard Ferrand, de 62% pour Marielle de Sarnez. Ici aussi, quel que soit le vote au premier tour de la présidentielle, une majorité se dégage en faveur d’un départ. Une clémence est exprimée de la part d’une (petite) majorité d’électeurs d’Emmanuel Macron lorsqu’il s’agit de la ministre en charge des Affaires européennes (56% considèrent qu’elle ne doit pas démissionner).

Pour autant, les Français ne font pas de procès d’intention à l’égard du gouvernement d’Edouard Philippe. Tout au plus expriment-ils un doute quant à sa capacité à atteindre les objectifs qu’il s’est fixé.

A ce titre, 67% des Français pensent que le gouvernement veut vraiment moraliser la vie politique (hormis les électeurs de Marine Le Pen une majorité se dégage dans chacun des électorats). Et 43% anticipent l’atteinte de cet objectif. Là, hormis les deux-tiers des électeurs d’Emmanuel Macron, aucune catégorie politique ne se projette positivement.

Quel serait le risque encouru par le gouvernement et sa côte de popularité si aucun des ministres concernés par les affaires ne démissionne ou si aucune décision en ce sens n'est prise ? 

Ce qui est certain, c'est qu'aujourd'hui il n'y a pas de procès d'intention à l'égard du nouveau président de la République et du Premier ministre. C’est-à-dire dans une période où on remet en doute la parole publique, où  la communication n'est pas forcément suivie de faits et où arrivent l'affaire Ferrand et "l'affaire Sarnez", on est face à des Français qui disent, d'une manière globale, faire crédit au président de la République et au Premier ministre. On ne va pas considérer qu'il s'agit uniquement d'arguments de communication et qu'il n'y a pas une vraie volonté de leur part derrière. Donc tout dépend de la manière dont vont évoluer les débats. Mais à l'heure actuelle, cela ne semble pas être si épineux que ça pour le gouvernement et le président de la République.

67% des français estiment que le gouvernement souhaite vraiment moraliser la vie politique. Mais en même temps 70% d'entre eux souhaitent la démission de Richard Ferrand et 62% pour Marielle de Sarnez, comment expliquer ce paradoxe ? 

Les candidats aux législatives ont dû répondre à un certain nombre de critères. Les membres du gouvernement ont vu leur dossier étudié par la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP). La première loi qui va être votée concerne la moralisation de la vie politique. Il y a donc un ensemble d'éléments qui vont dans le même sens. Il peut y avoir des faits comme "l'affaire Richard Ferrand", mais cela est plus perçu comme des cas individuels, et non une attitude générale du gouvernement. Il y a une séparation qui est faite de la part des Français entre tous les éléments qui ont été portés par Emmanuel Macron et le gouvernement,  et des comportements un peu plus individuels.

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