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600km de bouchons prévus le 9 juillet : voici comment conduire pour éviter d’aggraver l’un des pires pics de pollution de l’année (et de trop stresser)
©Reuters

Un kilomètre à pied, ça use les souliers

La période estivale compte, logiquement, parmi les plus chargées en matière de départs en vacances. La première grande vague de départs devrait d'ailleurs avoir lieu ce week-end du 9 juillet.

Thierry Fornas

Thierry Fornas

Thierry Fornas est co-fondateur et président de EcoAct.

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Atlantico : Quels sont les éventuels conseils à dispenser aux automobilistes avant le départ, puis une fois sur la route, pour minimiser l'impact écologique des inévitables embouteillages qu'ils risquent de rencontrer ?

Thierry Fornas : Avant le départ, plusieurs règles s’imposent. 

D’abord, éviter de partir seul en voiture et aux heures de pointe. Mieux vaut privilégier les transports en commun (train, bus, autopartage) ou partir en-dehors des plages d’encombrement prévues (limiter les embouteillages limite également les émissions de gaz à effet de serre). Les sites d’information, les cartes interactives sur Internet ou de nombreuses applications mobiles, qui prévoient ou affichent en temps réel l’intensité du trafic, peuvent aider à y voir plus clair.

Entretenir sa voiture est également primordial : au-delà du volet sécurité, une voiture (si possible récente, avec le système "stop & start") et en bon état de marche polluera moins. Pour cela, la combustion, l’échappement et les pneus doivent être contrôlés ; par ailleurs, le chargement doit être réduit et aérodynamique.

Une fois en route, il est encore possible de minimiser encore plus ses émissions polluantes, en adoptant une conduite souple et en anticipant les ralentissements.

Si possible, ne recourir à la climatisation qu’en cas de nécessité participe également à un voyage plus sobre en carbone.

Si, malgré toutes ces précautions, un embouteillage est annoncé, n’attendez pas : utilisez les itinéraires Bis ou arrêtez-vous sur une aire et profitez-en pour vous reposer, le temps que l’embouteillage se résorbe.

Enfin, dans un embouteillage, rester dans votre file ne rallongera pas notablement la durée de votre parcours et limitera les émissions inutiles. Anticiper les péages et se placer de façon à laisser passer les automobilistes munis de badge "télépéage" contribuera à améliorer la fluidité du trafic, et donc à émettre moins de CO2.

Quelle est aujourd'hui l'ampleur de la pollution liée aux embouteillages routiers provoqués notamment par les départs en vacances ? Quels pics de pollution observe-t-on et quel est leur impact réel sur notre environnement ?

Tout dépend du nombre de kilomètres de bouchons et de leur durée. Ce que l’on peut dire, c’est que sur un tronçon d’autoroute donné, une situation de bouchon génère 16 fois plus d’émissions de gaz à effet de serre qu’à trafic normal… Cela signifie plus de monoxyde de carbone, de métaux lourds et de particules fines, y compris dans l’habitacle. 

Les conséquences sont visibles sur les végétaux (nécroses, etc.), les bâtiments et infrastructures (corrosion, etc.), ou encore la qualité de l’air et des sols. Sans oublier les conséquences sur les nappes phréatiques et les surfaces agraires.

S’ajoute à cela la pollution visuelle, lumineuse, sonore, etc.

Si l'ensemble des automobilistes en venaient à suivre les conseils précédemment édictés, cela suffirait-il à faire de la voiture un modèle de déplacement plus viable ? Que dire des technologies encore en cours de développement comme les voitures électriques ou autonomes ?

La véritable évolution consiste à changer en profondeur les mentalités en appréhendant l’économie de la fonctionnalité plutôt que celle du produit : nous devons aborder la question du déplacement non plus en terme de moyen de locomotion mais en terme de service rendu. Un exemple : beaucoup de commerciaux se déplacent en voiture quand souvent, une simple visioconférence peut suffire.

Néanmoins, la voiture semble souvent la seule alternative possible, en raison de contraintes spécifiques, telles qu’accéder à un endroit isolé ou transporter de nombreuses denrées. 

Si l’on parle d’impact climatique des déplacements en voiture, les avancées, qu’elles soient technologiques ou comportementales, vont dans le bon sens. Il faut néanmoins garder à l’esprit que le nombre de voitures ne cesse d’augmenter. 

Si l’on parle de viabilité économique de ce mode de déplacement, il est clair que posséder une voiture est l’un des plus mauvais placements qui soient, dans la mesure où elle passe la plupart de son temps à perdre de la valeur sur un parking.

Concernant les voitures autonomes, nous n’y sommes pas encore. En revanche, les progrès des voitures électriques et hybrides sont indéniables, même si l’empreinte environnementale globale reste importante à cause des batteries, particulièrement polluantes en phase de démantèlement.

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