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50 matinales pour réveiller la France : vivre ensemble et en famille
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Bonnes feuilles

Les objectifs de cette chroniques ont un objectif clair : faire des propositions de réformes plausibles et offrir des solutions à une société malade de ses institutions. Extrait de "50 matinales pour réveiller la France", publié aux éditions les Belles Lettres (2/2).

Julien Damon

Julien Damon

Julien Damon est professeur associé à Sciences Po, enseignant à HEC et chroniqueur au Échos

Fondateur de la société de conseil Eclairs, il a publié, récemment, Les familles recomposées (PUF, 2012), Intérêt Général : que peut l’entreprise ? (Les Belles Lettres),  Les classes moyennes (PUF, 2013)

Il a aussi publié en 2010 Eliminer la pauvreté (PUF).

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C’est un fait : les formes familiales sont plus diverses mais surtout plus fragiles. Les décompositions et recompositions familiales augmentent. Le sujet mérite d’être abordé non pas du point de vue moral, mais de celui des finances. Celles, privées, des couples ; celles, publiques, des politiques sociales. Les séparations (divorces, ruptures de PACS, ruptures d’unions libres) coûtent cher, singulièrement quand il y a des enfants. Elles coûtent en larmes et difficultés personnelles ; elles coûtent en finances publiques. Une orientation de la politique familiale, à la fois originale et efficace, serait de tout faire pour prévenir les séparations

Les coûts des séparations, que l’on ne saurait établir précisément pour le moment, sont de plusieurs ordres : tensions sur le marché du logement (un couple qui se sépare, c’est un logement qui se dédouble) ; pressions sur les finances sociales (avec les prestations de compensation, voire les demandes de doublement des prestations pour le père et pour la mère) ; difficultés rencontrées par les enfants au cours de leur scolarité ; démotivations et dépressions sur le lieu de travail.

Du simple point de vue de l’efficacité économique (et de la bonne santé des finances publiques) prévenir les séparations (c’està- dire intervenir pour en diminuer le volume, mais sans jamais les interdire) est une option rarement évoquée en France. En matière de politique familiale, notamment en développant les dispositifs dits de « médiation familiale », on accompagne les séparations plus qu’on ne les prévient.

Et pourtant ! Aux États-Unis ou au Royaume-Uni, et sous des gouvernements non conservateurs (Clinton et Blair), des choix ont été faits pour développer des mesures d’appui à la conjugalité (formations dans les écoles, fiscalité davantage favorable encore aux couples, soutiens plus fournis aux parents). Cette orientation préventive, donc érigée en priorité dans d’autres contextes (Amérique de Clinton, de Bush et d’Obama), mériterait une attention sérieuse en France. La prévention des séparations (qui ne saurait être leur interdiction) n’est pas une question morale, mais de bonne gestion publique.

À défaut – si on n’intervient pas en ce sens – il faut tout faire pour susciter les recompositions familiales ! Plutôt que des prestations assistant des familles monoparentales en difficulté, une orientation saine consiste à prévenir la monoparentalité (autant que faire se peut) et à réparer cette monoparentalité par des incitations, non intrusives, à la remise en couple.

Extrait de "50 matinales pour réveiller la France", de Julien Damon, Cristohe De Voogd, Gaspard Koening, Cécile Phipille, 2015. Pour acheter ce livre, cliquez ici.

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