45% des Français favorables à une intervention militaire de l'ONU en Syrie mais la part de ceux qui y sont opposés augmente<!-- --> | Atlantico.fr
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Des membres de l'Armée syrienne libre.
Des membres de l'Armée syrienne libre.
©Reuters

Sondage exclusif CSA / Atlantico

Alors que la proportion des Français qui soutiennent une intervention militaire en Syrie se maintient, l'opposition est passée de 34 à 40%.

Les Français apparaissent très partagés dans la perspective d’une intervention militaire en Syrie

Question : Vous personnellement,seriez-vous favorable ou opposé à une intervention militaire des Nations Unies en Syrie ?

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Atlantico : Les chiffres du sondage CSA pour Atlantico sur l’adhésion des Français quant à une éventuelle intervention militaire internationale révèlent un niveau d'opinion favorable sensiblement similaire, 45%, entre mai et aout 2013. Les raisons de ce soutien et les Français qui y prennent part sont-ils cependant les mêmes qu'il y a trois mois ?

Yves-Marie Cann : Les résultats du sondage apportent plusieurs enseignements. En premier lieu, et ce à l’image de la classe politique française, ils attestent d’une opinion publique très partagée quant à la perspective d’une intervention militaire en Syrie. Si une majorité relative se déclare favorable au recours à la force (45%), la proportion de personnes opposées atteint un niveau non négligeable (40%). De même, il est intéressant de noter que si la proportion de personnes soutenant une intervention militaire est inchangée par rapport à notre précédente enquête réalisée en mai pour BFMTV, la cristallisation des opinions sur ce sujet s’opère uniquement en faveur des opposants, sensiblement plus nombreux qu’il y a trois mois (40%, soit +5 points).

Aujourd’hui, les principaux soutiens à une intervention militaire en Syrie se recrutent surtout parmi les hommes (52% y sont favorables contre 39% des femmes), au sein des classes d’âge intermédiaires (55% des 25-34 ans y sont favorables, de même que 48% des 35-49 ans contre 40% des plus de 65 ans), ainsi que chez les cadres (60%). La principale évolution observée depuis mai concerne l’attitude des moins de 35 ans, davantage sensibilisés à l’actualité du conflit syrien qu’il y a 3 mois. Les révélations concernant l’emploi d’armes chimiques et les images diffusées ces derniers jours par les média ont sans doute eu un effet persuasifA contrario, les plus âgés s’avèrent plus réticents qu’au printemps : chez les plus de 65 ans, les opposants à une intervention militaire sont désormais plus nombreux que les soutiens (49% contre 40%).

La non-adhésion à cette intervention a, quant à elle, augmenté de 6 points dont on devine qu’il s’agit en grande partie des Français qui ne se prononçait pas en mai. Quels sont les éléments qui ont encouragé cette évolution ?

En effet, nous observions en mai dernier une proportion élevée de personnes se déclarant « sans opinion » à propos d’une intervention militaire en Syrie. Celle-ci est passée de 21% à 15%, probablement en raison des informations diffusées ces dernières semaines et de l’accélération de la mobilisation internationale ces derniers jours.

S’il est difficile d’analyser avec précision les raisons de la progression de l’opposition à une intervention militaire, nous pouvons toutefois supposer que les révélations sur l’emploi d’armes chimiques contribuent à accroître la perception des risques auxquels s’exposeraient les militaires dans l’hypothèse d’une intervention. La volonté affichée des dirigeants occidentaux de privilégier une intervention rapide et exclusivement via des frappes aériennes pourrait rassurer à ce sujet.

Détail des résultats selon le sexe, l’âge, la catégorie socioprofessionnelle et la région

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Des résultats concrets sur l’origine de l'utilisation des armes chimiques pourraient-ils changer la donne dans l’opinion ou les Français veulent-ils de toute façon une intervention ? Quelle influence sur l'opinion peut-on accorder à la parole des leaders politiques sur ce sujet ?

L’origine des armes chimiques est en effet un élément qui peut peser sur les réponses des personnes interrogées. Si certains dirigeants semblent avoir peu de doutes à ce sujet, des voix discordantes se font entendre. Une mission d’enquête des Nations Unies a débuté sur site, leurs conclusions pourraient être déterminantes.

Détail selon la proximité politique

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Détail selon le vote au 1er tour de l'élection présidentielle de 2012

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Dans quelle mesure l’envoi de troupes françaises pourrait-il influencer l’opinion ?

La communauté internationale ne semble pas s’orienter vers l’envoi de troupes au sol. Cette hypothèse apparaît donc très peu probable à ce stade. Sur la base des expériences passées, on peut toutefois émettre l’hypothèse qu’une telle mobilisation pourrait favoriser une progression du soutien des Français qui resserreraient les rangs, au moins dans un premier temps, derrière leur armée. Une telle intervention devrait toutefois être justifiée en ayant clairement établi la responsabilité du régime syrien.

Propos recueillis par Jean-Baptiste Bonaventure

Méthodologie : Sondage exclusif CSA / ATLANTICO réalisé par Internet les 27 et 28 août. Echantillon national représentatif de 963 personnes résidant en France âgées de 18 ans et plus, constitué d'après la méthode des quotas (sexe, âge, catégorie socioprofessionnelle du répondant), après stratification par région et taille d’agglomération.

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