10 inventions qui ont changé notre vie (et auxquelles personne ne croyait à l'époque)<!-- --> | Atlantico.fr
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A son arrivée dans les années 1900, la voiture était seulement réservée aux plus riches.
A son arrivée dans les années 1900, la voiture était seulement réservée aux plus riches.
©Galerie Estampe Moderne/Flickr

Dire qu'on aurait pu rater tout ça...

Fermeture éclair, bicyclettes, ordinateurs portables... autant d'objets de notre quotidien qui ont eu du mal à s'imposer dans les moeurs à l'époque de leur invention.

En 1879, Henry Morton, éminent scientifique président de l'Institut de Technologie Stevens qualifie l'invention d'un homme d''échec flagrant". L'homme en question est Thomas Edison et l'invention, celle de l'ampoule. Evidemment, Morton se trompe et l'ampoule s'avère finalement être l'une des inventions les plus révolutionnaires de l'Histoire. Malgré tout, la révélation de Morton est extrêmement révélatrice. En effet, comme le remarque le site Vox.com, il est parfois très difficile de prédire à juste titre si telle ou telle nouvelle invention fera un bide ou un hit. Tour d'horizon de dix autres inventions capitales, allant de l'automobile au vernis à ongle, qui ont suscité de nombreux doutes à leurs débuts.

1. La bicyclette

Si aujourd'hui, la plupart des gens ont un vélo et l'utilise quotidiennement, quand la bicyclette a été inventée, de nombreux critiques pensaient qu'elle ne durerait pas longtemps.

Créée dans les années 1860 et brevetée par le Français Pierre Lallemand, la bicyclette à pédales connaît un rapide succès. D'abord en France, puis aux Etats-Unis. En août 1880, le Washington Post évoque notamment l'engouement des dames de la haute société pour les bicyclettes, qui ne sont plus seulement l'apanage des marginaux. Au fil des ans, le phénomène s'amplifie. A tel point qu'en 1896, le Washington Post parle du vélo comme d'un sport national.

Mais peu à peu, la folie de la bicyclette retombe. Le 17 août 1902, le Post qualifie le vélo de tendance dépassée et les experts déclarent que "la popularité de la roue est morte". Les détracteurs du vélo le trouvent peu sûr, impossible à améliorer et pas assez pratique pour un usage quotidien.

Toutefois, au fil des ans, la technologie des bicyclettes se développe pour aboutir à de meilleurs pneus et à des structures plus robustes. Parallèlement, les routes s'améliorent, faisant finalement un moyen de transport extrêmement pratique et non plus une tendance feu de paille.

2. Les automobiles

Après la folie de la bicyclette dans les années 1890 aux Etats-Unis, les analystes attendent avec impatience la prochaine nouveauté en termes de transport. Quand l'automobile arrive, beaucoup de journalistes sont déçus. En 1902, le New York Times la qualifie de "peu pratique".

Un critique écrit : "L'automobile suit l'histoire du vélo avec tellement de similitudes, tous deux étant à la fois un sport et une industrie, que l'on se demande souvent si la popularité actuelle de l'automobile sera suivie d'un déclin désastreux comme ce fut le cas pour le vélo il y a quelques années".

Le Times se plaint également du prix des voitures. Selon le quotidien, les tarifs des autos "ne seront jamais suffisamment bas pour les rendre aussi populaire que l'ont été les vélos". Il faut dire qu'à cette époque, les propositions farfelues des pro-automobiles lui donnent peu de crédibilité.

Cette opinion n'était pas aidé par le fait que les premières propositions concernant l'automobile était bizarres. En 1902 par exemple, le Steel Roads Committee of the Automobile Club of America suggère la création d'un réseau routier en acier…

Et pourtant… Quelques années plus tard, Henry Ford amorce la démocratisation de l'automobile avec la production de masse de ces véhicules. Les prix chutent et les voitures commencent à se vendre "comme des petits pains" jusque devenir le moyen de transportation le plus fréquent de l'ère contemporaine.

Ci-dessous une vidéo sur les courses automobiles au début du XXe siècle

3. La fermeture éclair

En 1893, l'inventeur américain Whitcom Judson dépose le brevet de l'invention de la fermeture éclair. Il s'agit d'un système de fermeture à glissière basé sur le croisement de petites dents. L'année suivante, il s'associe avec Lewis Walker pour fonder la société Universal Fastener Co en Pennsylvanie et commercialise les premiers exemplaires de fermeture éclair. Mais le système n'est pas fiable et le public n'est pas conquis.

En 1912, l'ingénieur Gideon Sundback, de la firme Universal Fastener Co, améliore l’invention de Judson. Il faut toutefois attendre la fin de la Seconde Guerre mondiale pour que la fermeture éclair ne se démocratise pour les hommes. Pour les femmes, il est très mal vu d'en avoir sur ses vêtements. Dans les années 1930, le clergé va même jusqu'à bannir les fermetures à glissière, car elles facilitent trop l'abandon des vêtements pour s'adonner à des plaisirs sexuels. Il faut attendre les années 1950 pour que les femmes commencent à en porter sans être mal vues.

4. Le vernis à ongle

En 1917, Cutex invente ce qui se rapproche le plus du vernis à ongle que nous connaissons aujourd'hui. Mais le vernis à ongle peine à rentrer dans les mœurs. En 1926, l'écrivaine Viola Paris prend la plume dans Vogue pour s'exprimer contre cette nouvelle invention qui à l'époque soulevait "quelques doutes (…) dans l'esprit de beaucoup de femmes" quant à sa nocivité.

Un an plus tard, le New York Times en parle comme d'une "passade londonienne". Pourtant, cinq ans plus tard, cette "passade" n'est toujours pas passée et le Atlanta Daily Word se demande combien de temps pourra encore durer cette tendance. "Dame mode (…) a tellement de tendances étranges et uniques que le dernier caprice de se peindre les ongles … est devenu plutôt populaire", écrit le journal. Même les nouvelles étoiles d'Hollywood, Jean Harlow, Gloria Swanson ou encore Rita Heyworth ont adopté la tendance !

5. Les films parlants

En 1928, l'éminent producteur américain Joseph Schenck, président de la filiale United Artists, est sûr d'une chose : les "images parlantes" sont une passade. Il n'hésite pas à le dire au New York Times : "la parlote n'appartient pas aux images". S'il admet que les effets de son peuvent être utiles au cinéma, il estime le dialogue complètement inutile. "Je ne pense pas que les gens veulent des images qui parlent aussi longtemps" déclare-t-il. Et il n'est pas le seul de cet avis.

Des années plus tard, l'actrice Mary Astor rappelle l'état d'esprit du monde du cinéma quand le premier film parlant ("The Jazz Singer") est arrivé. "The Jazz Singer était considéré comme un monstre", écrit-elle en 1967. A cette époque, ses confrères et elle imaginent que "le bruit ferait simplement fuir les gens".

Quelques années plus tard, l'histoire leur donne tort. Les films parlant séduisent un public bien plus large qu'avant: les audiences augmentent, les technologies pour enregistrer le son se développe et une nouvelle génération de monstres hollywoodiens embrassent cette "passade".

Ci-dessous un extrait du "Jazz Singer" (1927), premier film parlant de l'histoire

6. Le cheeseburger

Si la plupart des gens créditent Lionel Sternberg de l'invention du cheeseburger en 1934, le débat existe encore. Une chose est sûre : en 1934, l'association du bœuf et du fromage est d'avantage vu comme un caprice californien que comme une révélation culinaire.

Le New York Times évoque le cheeseburger pour la première fois en 1938. Il le décrit alors comme une excentricité, le classant en troisième sur une liste comprenant burgers au porc et à la dinde. En 1947, un écrivain du Times change toutefois la donne. "A première vue, la combinaison de bœuf avec du fromage et des tomates peut sembler bizarre. Mais si vous y regardez de plus près, vous comprendrez qu'il y a là quelque chose de gastronomique."

Quelques années plus tard, le monde entier est de son de avis : le cheeseburger a effectivement quelque chose "de gastronomique". La démocratisation des chaînes de fast-food comme Mc Donald's finirent de faire du cheeseburger une spécialité typiquement américaine.

7. Les répondeurs

L'arrivée des répondeurs déplaît fortement aux compagnies de téléphone qui finissent par les interdire dans les années 1940, jugeant le service "inutile". En 1973, les répondeurs ne sont pas autorisés légalement dans les maisons. Dans un article du New York Times, Robert Howard, un porte-parole de la compagnie de téléphone de New York, clame que des machines illégalement installées sont une menace pour les lignes téléphoniques.

Deux ans plus tard, les répondeurs sont légalisés grâce à une décision de la FCC (Federal Communication Comission). Il faut toutefois attendre l'année 1991 pour que le New York Times fasse sa Une sur les répondeurs utiles "pour les gens normaux aussi".

Au fil du temps, la technologie des répondeurs se développe, ces derniers deviennent plus simples d'utilisation et les services de répondeurs disparaissent peu à peu.

8. Le four à micro-ondes

En 1947, la société américaine Raytheon dépose le brevet du procédé de cuisson par micro-ondes et 1953 elle construisit le premier four à micro-ondes, le Radarange qu'elle commercialise pour 3500 dollars. A cette époque, il s'agit d'un four à destination professionnelle : la bête pèse 340 kgs et mesure 1,8 mètre. Il ne s'en vend que mille exemplaires.

Après avoir racheté la société Amana Refrigeration en 1965, Raytheon s'intéresse aux moyens de transformer le micro-ondes en succès commercial pour le grand public. Elle doit donc investir massivement dans la miniaturisation de l'électronique et des circuits intégrés dans des puces. Il faut attendre 1975 pour que le micro-onde ne connaisse une véritable explosion, avec la commercialisation du RR-6 Radarange 6, Touchmatic aux Etats-Unis.

9. La mini-jupe

Apparue en Angleterre dans les années 1960, elle est un symbole très fort d'indépendance pour les femmes et choque beaucoup. 

En France, le couturier français André Courrèges tente de l'imposer à plusieurs reprises et sans succès entre 1962 et 1694. D'autres figures de la proue de la mode comme Coco Chanel s'en insurge face à l'image que Courrèges donne des femmes et un an plus tard, le vêtement "trop provoquant" est interdit aux Pays-Bas. Mais quelques mois plus tard, Courrèges, toujours lui, réussit à convaincre la critique française qui qualifie ses modèles de "révolutionnaires".

10. Les ordinateurs portables

En 1985, le New York Times rapporte la tragique disparition d'une tendance autrefois prometteuse : l'ordinateur portable. Le Times doute du potentiel technologique de l'ordinateur portable pour de bonnes raison : à cette époque, il est cher, lourd et son autonomie et très réduite. Aussi, il semble peu probable que cette machine se popularise.

"Les limites viennent de ce que les gens peuvent actuellement faire avec les ordinateurs est opposé avec ce que les gens du marketing attendent qu'ils en fassent. En gros les gens ne veulent pas emporter leur ordinateur avec eux à la plage ou dans le train. Ils préfèreraient passer le temps à lire la section "sports" ou "affaires" du journal. Malgré tout, l'industrie de l'ordinateur portable est persuadée que tout le monde adorerait avoir un ordinateur greffé au bout de ses doigts. Ce n'est juste pas le cas", écrit le journal, qui n'aurait pas plus se tromper.

Quelques années plus tard, la technologie des ordinateurs portables s'est améliorée : ils sont plus légers, plus autonomes et plus pratiques à utiliser. Et aujourd'hui, on voit sans doute plus de gens assis dans le train avec un ordinateur portable qu'avec un journal.

Ci-dessous une vidéo mettant en scène l'un des premiers ordinateurs portables fabriqué par Windows.

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