"Un Américain bien tranquille", de Graham Greene : attention, chef d’œuvre<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Culture
Ce roman a été adapté au cinéma.
Ce roman a été adapté au cinéma.
©operadeparis.fr

Atlanti-culture

Un conseil : profitez de la réédition de "Un Américain bien tranquille" pour lire, ou relire, ce chef d’œuvre de Graham Greene, fable universelle à partir du Saïgon des années 1950.

Isabelle de Larocque La Tour pour Culture-Tops

Isabelle de Larocque La Tour est chroniqueuse pour Culture-Tops.

Culture-Tops est un site de chroniques couvrant l'ensemble de l'activité culturelle (théâtre, One Man Shows, opéras, ballets, spectacles divers, cinéma, expos, livres, etc.).

Voir la bio »

L’auteur

Né le 2 avril 1904 en Angleterre, mort en Suisse à 86 ans, Graham Greene est l’un des géants de la littérature britannique du XXe siècle. Romans, essais, nouvelles, scénarios, critiques, théâtre, son œuvre se ressent de deux influences : ses expériences d’agent de renseignements et de grand reporter, et sa conversion au catholicisme en 1929 (La Puissance et la Gloire).

Thème

Dans le Saïgon des années 50, en pleine guerre d’Indochine, Thomas Fowler, reporter britannique vieillissant et désabusé, rencontre un jeune américain Alden Pyle, humanitaire officiel mais en fait agent sous couverture de la CIA.

Le roman s’ouvre sur la découverte du cadavre de Pyle et développe par flashback les relations ambigües des deux hommes, amoureux de la même femme et diamétralement opposés dans leurs conceptions de la guerre, de l’amour, de l’Orient, de l’engagement et de la responsabilité.

Points forts

- La construction du roman où la tragédie initiale, l’assassinat de Pyle, est expliquée par petites touches jusqu’à l‘inexorabilité de la trahison finale.

- La beauté des descriptions presque photographiques de l’Indochine coloniale.

- Les caractères fouillés des protagonistes qui représentent chacun un archétype :

- Fowler, le vétéran expérimenté, commentateur de guerre revenu de tous les à-priori, opiomane de confort, attaché viscéralement à l’Indochine comme il l’est à sa congaï, Phuong. Assez lucide sur lui-même, il se refuse à s’engager jusqu’à l’ultime décision bien que tourmenté par de nombreuses questions métaphysiques.

- Pyle, le jeune américain bardé de certitudes, chevalier de la démocratie, persuadé de détenir la vérité révélée (grâce à un livre de York Harding, expert auto-proclamé qui a passé 24 H en Indochine). Non-buveur, non-fumeur, il ne conçoit l’amour que dans le cadre du mariage traditionnel.

- Phuong, la ravissante vietnamienne, douce, gracieuse, impénétrable, mais docile instrument aux mains d’une sœur résolue à lui voir faire un bon mariage occidental.

Points faibles

Une traduction sans génie.

En deux mots

L’opposition quasi manichéenne entre Fowler qui « couvre » le conflit en observateur blasé et Pyle qui n’hésite pas à manigancer en toute bonne conscience un attentat meurtrier au nom du bien et de la démocratie fait de ce roman une fable universelle.

Recommandation

En prioritéEn priorité

Infos

"Un Américain bien tranquille", de Graham Green. Réédition. Robert Laffont. Traduit de l’anglais par Marcelle Sibon.

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !